Le front du « NON » au référendum, « TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION », « ANTE A BANNA » mobilise et sensibilise tous les ressortissants Maliens au Sénégal sur les motivations et les enjeux du projet de révision constitutionnelle lors d’un meeting le samedi 15 Juillet 2017 au Relais de Dakar.
En effet, comme l’insigne un vieux proverbe de chez nous « Un enfant destiné à gouverner ne mourra jamais dans le berceau » ; qui voulaient accuser ce tort à ces forces vives en les empêchant de mener un combat plus que noble ? C’est avec plusieurs tentatives que les forces du progrès ont voulu tout simplement rencontrer leurs semblables pour conjuguer les idées et les efforts dans l’unique but d’échanger sur le destin de leur pays.
La coordinatrice du front Son Excellence Aïssata GUINDO, l’ancienne Présidente de l’Association des Elèves, Etudiants et Stagiaires Maliens au Sénégal(AEESMS) a respectueusement adressé une demande à la préfecture de Dakar pour l’obtention d’une autorisation de meeting devant l’ambassade du Mai à Dakar qui n’a pas été autorisé par les autorités par la préfecture de Dakar. Quelque chose animait ces jeunes autres que le courage, l’amour exalté pour leur pays entreprenait leur petit chemin de lutte. Des questionnements, suggestions et engagements furent indispensables pour aller de l’avant, une demande d’autorisation et d’occupation de salle a été adressé à Mme l’Ambassadeur du Mali au Sénégal, Binta KANE CISSE. Ils pensaient être chez eux, sur le sol Malien au Sénégal mais la réponse de l’Ambassade était plus que choquante. Le jeudi 13 Juillet 2017, ces mots nous furent parvenus : j’accuse réception de votre lettre en date du 10juillet 2017, par laquelle vous solliciter la salle de banquet de l’Ambassade pour une conférence-débat d’une durée de deux(02) heures, prévue le samedi 15 juillet 2017, à partir de 14 heures. A cet effet, votre demande a été transmise au Département du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du Mali et toute suite à ce sujet vous sera communiqué. Quel mépris ! Depuis quand pour l’occupation d’une salle à l’Ambassade du Mali au Sénégal par les Maliens et pour les Maliens, une demande doit être transmise au ministère des affaires étrangères ? Ils ont bénéficié de cette salle combien de fois sans le respect de cette fameuse procédure ? La demande a-t-elle été transmise au ministère ? Quand est-ce que ces jeunes seront situés par rapport à ce dossier ? Il y aurait-il une suite un jour ? Voilà un tas de questions que traversent l’esprit de tout bon citoyen et patriote Malien. Comme ont l’habitude de crier sur tous les gradins lors des tournois de football pour supporter et encourager l’équipe du Mali « Le découragement n’est pas Malien », ces jeunes sont vraiment déterminés et sont prêts à affronter tous les obstacles pour obtenir gain de cause noble. La coordinatrice a adressé encore une fois une demande d’occupation de salle au Forum du Social Africain au centre Bopp pour l’organisation d’une conférence de presse le samedi 15 Juillet 2017, mais hélas ! Hélas ! Hélas ! La réponse a été plus rapide et plus directe pour indisponibilité de toutes les salles que ce vaste centre détient. Les militants se sont urgemment rendus par la suite au Relais de Dakar pour abriter cet évènement tant attendu par toutes ces personnes frustrées et méprisées. Le bon Dieu garde toujours un infime espoir pour les JIGITANS (sans espoir) ; enfin un lieu pour abriter le meeting.
Sous un soleil ardent, la sueur aux fronts, les yeux rouges et inquiétants, les voix presque cassées à force de crier et de dénoncer, les foulards, tee-shirts, et banderoles rouges flottaient de partout devant le Relais de Dakar. Des bus remplis de Maliens venant de Pikine, de Guédiawaye, de Bambeye, de Saint-Louis, de Thiès et de toutes les régions du Sénégal. Des élèves, étudiants, stagiaires, professionnels, syndicats, commerçants, agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, transitaires, apprentis et toutes les associations Maliennes n’avaient que deux mots sur leurs lèvres « TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION », « ANTE A BANNA » tous habillés en rouges à l’image de la couleur rouge immatriculée du drapeau Malien. Quel patriotisme ! Ces hommes et femmes ont cessé leurs activités pour venir réfléchir sur l’avenir de leur patrie légale et légitime. L’appel fut répondu avec succès. La salle était quasi remplie avant l’heure indiquée, cela montre à quel point le peuple est contre ce projet de révision constitutionnel et conditionnel.
A l’arrivée de toutes les parties convoquées, la coordinatrice Aïssata GUINDO leur a souhaité la bienvenue et les a remercié pour leur patriotisme exemplaire tout en les invitant de se joindre à elle pour chanter ensemble l’hymne national du Mali pour ouvrir la conférence-débat tant souhaitée.
Le modérateur du front, Bina KONE a remercié tous les médias nationaux et internationaux pour leur présence, déroulé l’ordre du jour de la rencontre et a assuré le public que toute personne désirant prendre la porale sera la bienvenue sur scène pour extérioriser le mal qui la ronge depuis fort longtemps. Ainsi, les militants du front ont d’abord réitéré leur position par rapport à ce projet de révision constitutionnelle, Aïssata GUINDO et Cie disent qui ne sont pas contre une réforme constitutionnelle légale et légitime qui priorise les intérêts mesquins comme macros du Mali car elle s’avère indispensable vu l’évolution du temps, c’est une œuvre humaine, elle a été faite par les Hommes et pour les Hommes, ce n’est ni le Saint Coran ni la Sainte Bible sur ce, elle est donc perfectible. Mais sont formellement contre ce projet de révision constitutionnelle initié par le gouvernement actuel qui dérange le Mali sur beaucoup de points qu’il ne l’arrange, un projet élaboré et parachevé par des non-Maliens ne saurait servir les intérêts suprêmes de ce pays et qui est ajusté à des fins personnelles et politiques. Pour eux d’autres problèmes urgent tel que l’insécurité qui est inquiétante car la sécurité est un droit pour tous, l’éducation qui est indispensable et qui demeure jusqu’à preuve de contraire l’essence de toute chose, la santé qui constitue un luxe chez nous au lieu d’être tout simplement un droit fondamental, les relations diplomatiques qui dégradent de jour en jour, la lutte contre la corruption de toute nature doit être un devoir pour le pouvoir exécutif, toutes ces urgences parmi tant d’autres méritent une attention si particulière au lieu d’instrumentaliser la constitution nationale pour renforcer les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires et honteusement diminuer les responsabilités au vu et au su de tous ; très chers ressortissants Maliens au Sénégal, chères forces vives de la nation, disons « NON » à ce projet machiavélique, nous disons « TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION », nous disons « ANTE A BANNA ». Une grande partie du territoire national échappe à l’Etat, dans ces lieux : il n’y a aucun symbole de l’Etat régalien, aucun drapeau, aucune école, aucun centre de santé, aucun poste de sécurité, aucun gouverneur, aucun préfet, aucun sous-préfet, aucune administration, aucune présence, aucun contrôle ; vu cette situation désespérante, pouvons-nous parler d’intégrité partielle et oserons-nous aller dans ces lieux pour voter un « OUI » ou un « NON » , pas plus tard que quelques mois nos frères et sœurs n’ont pas pu passer leurs examens nationaux dans ces lieux et ces innocents se voient condamner leur avenir à jamais, ce sont certainement des espoirs pour toute une famille pour ne pas dire pour tout un pays. Récapitulons depuis le début de cette crise politico-sécuritaire, plus de mille soldats Maliens ont cédé leurs vies au prix des miennes sans compter celles des forces d’appui, plus de mille réfugiés Maliens dans les pays voisins qui vivent dans des conditions misérables, ces derniers ne réclament qu’une chose leur retour chez eux, ils ne crient qu’à la faim et à la soif, pas de quoi pour se vêtir ni de quoi se mettre aux pieds, ils ne rêvent qu’une seule chose que la justice soit rendue , quand en est-il des écoles, plus de cinq cents écoles détruites ce qui correspond à de milliers d’enfants dans la rue, un chômage technique gangrené des enseignants, la déscolarisation des enfants et des jeunes filles n’est-elle-pas un problème crucial pour un Etat responsable ? Chers compatriotes tant que toutes ces questions ne sont pas traitées nous disons niet à une révision constitutionnelle pour se tailler le deuxième quinquennat tant compromis.
Le mouvement citoyen Y’EN A MARRE du Sénégal a adressé son soutien sans faille au front, représenté par Malal Talla alias « Fou Malade », le Mali et le Sénégal sont deux pays de même père et de même mère, le Mali est le cœur de l’Afrique de l’Ouest , si le Mali a une plaie, le Sénégal a une plaie, si votre cause n’est pas une cause politico-politicienne , alors c’est une cause noble et citoyenne, c’est une cause pour Y’EN A MARRE. Cette lutte doit être menée par la jeunesse, assistée par les femmes et conseillée par les vieux, nous ferons tout pour que le pouvoir et le droit du peuple souverain lui soit restituer dixit Fou Malade.
Le chauvin Cheick Oumar TRAORE, vice-coordinateur du front et Président de l’association Malien Koura, insigne que ce projet de révision constitutionnelle est et serait une catastrophe pour le peuple Malien et que la communauté internationale impose cela au Président IBK, cette révision constitutionnelle pose solidement le jalon d’une partition égale et illégale de notre patrie. Le fait que le Président de la République soit doté d’un super pouvoir est synonyme d’une autocratie, c’est un manque de respect total à l’égard des martyrs qui ont sacrifié leurs âmes pour notre liberté de choix et de chœur et ces martyrs ne pardonneront jamais à quiconque qui touche à notre sacrée constitution. Ce combat ! C’est le nôtre, c’est le combat de la jeunesse, c’est pour l’avenir du Mali, c’est pour celui de nos enfants et de nos petits-enfants, nous disons « NON » à cette manœuvre dilatoire et nous accepterons jamais un tel projet car il est condamné à être purement et simplement retiré.
Djoballa SANOGO, l’un des activistes Maliens les plus suivis actuellement sur les réseaux sociaux a fait pleurer plus d’un participant par la pertinence de ces propos, son slogan en langue Bamanan : ANTE BI, ANTE CHINI, ANTE CHINI KENE, ANTE NI KALO, ANTE GNINAN, ANTE SAN WERE, ANTE CHINI LAYARA. Ce slogan était un signal fort pour la position du « NON ». Les interventions furent nombreuses à savoir les syndicats, les associations Maliennes, les femmes, les vieux qui témoignent avoir battu campagne pour IBK croyant qu’il était le bonheur des Maliens, eux qui ont vu le Mali d’hier, le Mali d’aujourd’hui et passent des nuits blanches à méditer sur l’avenir de ce pays se disent tout simplement déçus par les évènements. A la fin de la rencontre, des douas ont été formulées pour apaiser les tensions qui règnent au Mali et pour le retour définitif de la paix et de la concorde.
Les militants du front ont encore une fois réitéré leur position, tant que ce projet n’est pas retiré définitivement, nous sommes et nous serons déterminés à jamais pour continuer le combat.
Jusqu’à où ces jeunes sont-ils prêts à aller ?
Diandio à eux !
Ibrahim Balla KEITA
Porte-parole du front