Pour résoudre la question sur la représentation des maliens de l’extérieur au sein de l’assemblée nationale : Le Hcme envisage la possibilité de procéder à la modification des lois organiques sans passer par une révision constitutionnelle

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Après la remise de son mémorandum sur la représentation des Maliens établis à l’extérieur au sein des institutions de la République, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (Hcme) a organisé, le jeudi 4 octobre dernier, dans la salle de conférence de son tout-nouveau siège sis à Niamakoro Cité Unicef, une conférence de presse pour expliquer aux hommes de média les différentes démarches entreprises pour faire aboutir cette requête. Ladite conférence était principalement animée par son président, Habib Sylla, en présence de plusieurs présidents des conseils de base.

A l’entame de ses propos, le conférencier a rappelé les évènements consécutifs à la création du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (Hcme). En effet, selon lui, son institution est née de la volonté de la Conférence nationale de 1991 de fédérer toutes les associations de la Diaspora afin de les impliquer dans le processus de développement économique et social du pays. Et d’ajouter que cette volonté a été mise en œuvre après la Conférence par les Maliens de l’extérieur, car ceux-ci se sont réunis, du 4 au 11 novembre 1991, à Bamako, en Assemblée générale constitutive. “Le Hcme a été ainsi conçu et créé pour être l’instance fédérative et représentative des associations de la Diaspora malienne. A ce titre, il est l’interface entre les Maliens établis à l’extérieur et les Autorités du Mali. Sa particularité est que tous ses premiers responsables résident à l’étranger, notamment les membres du Conseil d’administration, du bureau exécutif et représentants au sein des Institutions de la République. Reconnu d’utilité publique, le Hcme a son siège à Bamako où il est représenté par un Secrétaire permanent”, a-t-il renchéri.

A le croire, la question de la représentation de la Diaspora malienne au sein des institutions a été posée depuis la Conférence nationale et elle est restée une préoccupation du Hcme depuis sa création. Et de poursuivre que des Maliens de l’extérieur sont représentés au Haut conseil des collectivités territoriales et au Conseil économique, social et culturel.

“Notre représentation à l’Assemblée nationale a été discutée avec tous les ministres qui se sont succédé à la tête du département, avec la Commission Lois et Affaires institutionnelles, la Commission des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur de l’Assemblée nationale. Le Hcme a également discuté avec la Comité d’Experts pour la Révision de la Constitution. A tous ces niveaux, il avait obtenu l’accord de ses interlocuteurs”, a-t-il précisé.

A l’entendre, la question de la représentation des Maliens de l’extérieur à l’Hémicycle n’est ni un combat nouveau, encore moins un combat oublié. Et de laisser entendre que c’est un combat mené de façon responsable et méthodique depuis 1991. Il rappellera que pendant que le Hcme appelait les Maliens de l’extérieur à soutenir le projet de la révision de la Constitution qui prévoyait leur entrée au Sénat et à l’Assemblée nationale, d’autres (organisations des Maliens de l’extérieur) et leurs alliés ici et en Europe soutenaient la fronde ” An Tè A bana “.

Le Hcme, la seule organisation légitime et légale des Maliens de l’extérieur

Selon lui, la résolution de cette question ne nécessite plus une révision constitutionnelle. En effet, il précise qu’à présent, le Hcme demande aux autorités compétentes de passer par une loi organique pour opérer à toutes les modifications subséquentes nécessaires afin de créer des circonscriptions électorales en vue de l’élection des députés représentants les Maliens de l’extérieur. “Un mémorandum a été remis au gouvernement à cet effet. Le Hcme n’entend donc pas se laisser distraire par des déclarations émanant d’acteurs n’ayant aucune légitimité au sein de la Diaspora malienne”, a-t-il averti.

De son point de vue, le Hcme est la seule organisation qui a la légitimité et la légalité nécessaires pour parler au nom des Maliens de l’extérieur. Ainsi, il invite le gouvernement à prendre toutes les précautions pour la résolution diligente de la question sur la représentation de nos compatriotes établis en dehors de nos frontières. “Le Hcme ne peut être traité comme n’importe quelle autre association, sauf à courir le risque de se retrouver face à des milliers d’autres associations de la Diaspora légitiment fondées à réclamer leur place dès qu’on cesse de considérer le Hcme comme la structure fédérative unique. Il faut éviter que des calculs politiciens conduisent à diviser les Maliens de l’extérieur au point d’écorner l’image du pays à l’étranger. Cela serait désastreux pour notre diplomatie et cela pourrait freiner la contribution si importante et si attendue de la Diaspora au développement du Mali”, a laissé entendre le président Habib Sylla.

Pour finir, il dira que l’attitude de respect et de courtoisie observée jusqu’ici par le Hcme et ses dirigeants ne doit pas être perçue comme un quelconque signe de faiblesse.

“Nous avons largement les moyens de se faire entendre et nous le ferons désormais, si cela est nécessaire. Le rôle et les prérogatives reconnus au Hcme par la Conférence nationale et les lois de la République en tant que structure faitière de la Diaspora malienne sont incontestables et il n’est pas question d’y toucher, de quelque façon que ce soit. Les déclarations d’intention et les tentatives de récupération n’y changeront rien. Tant au Mali qu’au sein de la Diaspora, on sait qui est qui et qui fait quoi. Trop c’est trop”, a-t-il conclu.

                          Boubacar PAÏTAO

 

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