Moussa Sacko : Encore une autre victime de la politique migratoire française

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L’Association Malienne des Expulsés(AME), a abrité le vendredi 05 juillet 2024, une conférence de presse sur le cas de Moussa SACKO expulsé de force du territoire Français. Malgré la mobilisation des passagers du vol Paris-Bamako pour soutenir Moussa, qui est sous le coup d’une obligation de quitter territoire français (OQTF), le jeune homme sera finalement rapatrié le 02 juillet à Bamako où il est recueilli par l’AME et son président Ousmane Diarra.

Dans le cadre des activités d’accueil et d’assistance, l’AME a globalement accueillie pendant les six premiers mois de l’année 2024 (du 01er janvier au 02 juillet) 5114 migrants rapatriés, expulsés ou refoulés. Parmi eux figurent SACKO, un jeune malien de 26 ans qui vivait à Montreuil en France. Le mardi 02 juillet 2024, il a été expulsé de la France vers le Mali, son pays d’origine, dans des conditions inacceptables, selon M Ousmane Diarra. Le président de l’AME note que Moussa est arrivé en France à l’âge de 3 ans avec sa grand-mère, ce qui lui a valu d’avoir un document de mineur qui lui permet de rester sur le sol français jusqu’à l’âge de 18 ans. La majorité atteinte, il devait chercher à se doter de documents administratifs dont le titre séjour ou encore la nationalité française qu’il n’obtiendra pas finalement, en dépit de multiples démarches et tentatives.

Et pour cause, la législation française en vigueur depuis janvier 2024 a tout chamboulé avec le durcissement des mesures à l’encontre des migrants. Y figure l’obligation de quitter le territoire français (ou OQTF), une mesure administrative délivrée par les préfectures françaises à l’effet d’expulser une personne du territoire français.

Victime de cette nouvelle rigueur, Moussa Sacko confie en éprouver le regret d’avoir laissé derrière lui toute une vie en France où il vivait paisiblement sa situation régulière jusqu’à l’avènement de la nouvelle mesure, en janvier 2024, alors qu’il était en plein dans les démarches de sa régularisation avec l’aide de son avocat. Le jeune homme dit disposer d’ailleurs d’une autorisation provisoire de séjour (APS), un document qui devrait lui être délivré afin qu’il poursuive ses démarches en sûreté. «Cette décision qui m’a été délivrée par le tribunal administratif de Paris n’a jamais été respectée par préfecture», a-t-il déploré, en soutenant qu’il était bel et bien en règle lorsque son expulsion intervenait. «j’étais bien en règle et bien intégré dans la société», a-t-il martelé.

Il faut savoir que Moussa était actif dans plusieurs associations d’aide aux démunis et sans papiers. Il a été interpellé au siège d’une association bénévole dénommée «le hangar» à Montreuil avant d’être placé dans un Centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot pour un pénible séjour d’un mois et demi.

Initialement programmée pour le vendredi 28 juin, la première tentative d’expulsion a été contrariée par une mobilisation des passagers du vol car de nombreuses personnes le soutiennent sur les réseaux sociaux. Finalement, le 02 juillet, il sera renvoyé dans son pays d’origine menottes aux poings comme un dangereux criminel. Il a indiqué, d’un ton mélancolique, ne pas comprendre les persécutions qu’il a subies, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Et de plaider pour que ça s’arrête et que ça n’arrive plus jamais à qui que ce soit, peu importe la provenance de la personne et la manière par laquelle elle accède au territoire français ou en Europe. Le jeune SACKO ne trissait pas non plus de gratitudes envers tous ceux qui le soutiennent et lui donnent de la force dans son combat pour la justice.

Aly Poudiougou

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3 COMMENTAIRES

  1. Les français sont ingrats.
    Les Maliens devraient restés au Mali pour travailler. Il y a beaucoup de travail au MALI. Tout est à faire. Il faut nettoyer Bamako qui est devenu l’une des villes les plus sales au monde.
    Il faut apporter de l’eau potable aux populations, le courant, et assurer l’autosuffisance alimentaire.
    Construire des hôpitaux et des écoles pour former les jeunes, réparer les SOTRAMA, planter des arbres, faire de l’élévage, poser de nouveaux Rails entre Bamako et Kayes et surtout faire revenir la Démocratie dans le pays etc. Il y a trop de travail au MALI. Il faut laisser tomber les colonialistes

  2. Après ce discorde entre le Mali et le colon en 2021, il faut s’attendre à tout contre nos immigrants dans ce pays. Mais pourtant, ces ressortissants maliens travaillent sans relâchent pour assurer le développement de ce pays et on ne fait aucune reconnaissance de ces travaux menés dans ce pays ingrats envers ces négros. Il faut être français pour être si ingrat envers les étrangers maliens.

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