Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Abdouramane Sylla, son collègue des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop et celui en charge de l’Administration Territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly étaient interpellés, le jeudi dernier, par les députés sur deux sujets d’actualité. Il s’agit de la situation des migrants maliens en Algérie, en Libye et en Arabie Saoudite et la problématique de l’opérationnalisation des neuf nouvelles régions créées depuis 2012. Au cours des échanges les députés ont été édifiés par les trois ministres.
Le Mali est historiquement réputé être un pays de migration. Mais ces dernières années, comme dans d’autres pays d’Afrique, le phénomène de la migration a pris des proportions inquiétantes. Depuis plusieurs semaines, des migrants maliens d’autres des pays d’Afrique subsaharienne sont pourchassés, maltraités et refoulés dans le désert par l’Algérie. Plusieurs autres ressortissants maliens sont emprisonnés et maltraités en Lybie et en Arabie Saoudite. C’est soucieux de cette triste situation que vivent certains de nos compatriotes de la diaspora que les députés ont interpellé, la semaine dernière, le ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdouramane Sylla et son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Abdoulaye Diop, en vue d’informer l’opinion publique.
Lors de cette séance plénière, les questions des députés étaient relatives, entre autres : à la souffrance des migrants maliens et aux dispositions prises par le gouvernement pour les protéger.
Premier à répondre aux questions, le ministre Abdramane Sylla a précisé que le gouvernement porte à cœur les difficultés des migrants maliens. C’est fort de ce souci que, dit-il, le gouvernement, après une grande concertation nationale, a élaboré la politique nationale de migration en 2015. Un document composé de 8 grands axes mettant en exergue en son 1er axe, la volonté à protéger et sécuriser les migrants maliens partout où ils se trouvent dans le monde.
Selon le ministre Sylla, la migration irrégulière est celle qui pose énormément de problèmes au Mali. « Nous avons compris au niveau du département que la sensibilisation et les séances de formations peuvent contribuer à réduire la migration irrégulière » a-t-il dit. Avant de signaler que son département a réalisé beaucoup d’activités dans ce sens dont la dernière s’est tenue récemment à Ségou.
Sur la situation des migrants maliens dans les trois pays concernés, Algérie, Lybie et Arabie Saoudite, le ministre Sylla a reconnu les difficultés en indiquant que chaque pays a ses lois et ses réalités.
Selon lui, c’est suite à un conflit entre les Subsahariens et les Algériens, que l’Algérie a décidé de mener une vague de rapatriement. Le gouvernement travaille d’arrache-pied pour organiser leur retour au pays en sécurité. Mais ne peut être rapatriés que les migrants qui sont volontaires pour le retour au pays.
Dans cette dynamique, il a rappelé l’arrivée de deux groupes de migrants à Bamako, venus d’Algérie : une première vague de 83 migrants suivie d’une seconde de 133 migrants. Selon lui, 128 autres migrants seront de retour très bientôt à Bamako.
Pour le cas de la Libye, le ministre Sylla a rappelé que 212 migrants maliens emprisonnés dans ce pays ont été libérés et rapatriés à Bamako.
« Mais compte tenu de leur état, j’ai instruit à l’ORTM de ne pas diffuser les images prises » a-t-il affirmé. Avant de déclarer qu’il est temps que certains arrêtent d’instrumentaliser les difficultés des migrants. Il dira pour clore ce chapitre que 1200 de nos compatriotes ont été rapatriés du pays de Kadhafi.
Concernant la décision des autorités saoudiennes d’expulser tous les étrangers en situation irrégulière, le ministre Sylla dira que son département à travers le Consulat malien présent dans ce pays a procédé à l’enregistrement de 327 migrants ayant exprimé le désir de rentrer. Il a aussi précisé que les négociations sont en cours avec l’OIM (Organisation Internationale de la Migration) pour faciliter le retour de ces migrants.
Les neuf autres régions opérationnelles d’ici 2019 !
Après la situation des migrants maliens, le second sujet d’actualité évoqué par les députés à l’Assemblée nationale, portait sur le retard de l’opérationnalisation de neuf des onze régions créées par la loi N° 017-2012 du 31 janvier 2012 dans le cadre de la politique de décentralisation. Sur les onze régions, seulement celles de Taoudéni et de Ménaka ont été opérationnalisées.
En réponse aux questions des députés, le ministre Tiéman Coulibaly dira que les défis relevés par le Mali après 2012 étaient énormes. Il est important, argumente-t-il, que nous comprenions que le Mali sort d’une crise sans précédent. Dans ce contexte, poursuit–il, tout ne peut pas être résolu en même temps.
Selon lui, le département après avoir constaté que l’opérationnalisation ne saurait être effective à la date précédemment fixée a élaboré un nouveau calendrier. A ses dires, le gouvernement procèdera à l’opérationnalisation de toutes les neuf autres régions en raison de trois régions par an.
Par Moïse Keïta
En Europe des pays érigent des barrières contre les migrants irréguliers et en Allemagne une centaine d’élus d’extrême droite ont été élus en réaction au geste de Mme MERKEL qui a accueilli des migrants..
Encore en Europe des parents échafaudent des plans pour que leur enfants aient une bonne situation et font les sacrifices pour que leur plans réussissent ..Il arrive parfois que malgré leurs efforts que leur enfant ne trouvent pas la formation de leur choix faute de place..
Comment tous ces gens peuvent-ils interpréter l’arrivée parfois massive de demandeurs de travail ou même de jeunes issus d’horizons lointains qui viennent chercher une formation ???
Si nous n’avons pas le courage de faire des formations sur place en demandant des financements extérieurs (par exemple l’UE) ..Nous allons voir naître partout des partis extrêmes..et des actes violents..
Il y a aussi du travail ( ou plutôt certains emplois) et nos pays pourraient signer des contrats en se portant garant ..mais il faut gagner la confiance des pays d’accueil ( ce ne sera pas facile étant donné la réputation des pays de départs plutôt laxistes et peu clairvoyants )
Qu’attend le gouvernement malien pour dire haut et clair qu’il ne peut rien faire pour aider tous les citoyens qui se risquent sur les chemins de l’irrégularité ..
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