Ils sont près de 500 Maliens à être rapatriés de l’Algérie. Reconduits au Mali à bord d’une dizaine de cars, ces compatriotes pour la plupart des jeunes et même de très jeunes, ont été accueillis hier, mercredi 10 août 2016, au groupe scolaire II de Sogoniko, en commune VI de Bamako.
A l’accueil, le chef de cabinet du ministre des Maliens de l’Extérieur, Mme Sidibé Mahawa Haïdara, le délégué général des Maliens de l’extérieur et les autorités communales de la commune VI. Dans cette école, ces jeunes séjourneront avant leur acheminement dans leurs localités respectives. Occasion pour le Chef de Cabinet du ministre des Maliens de l’Extérieur de témoigner toute l’attention de son département pour leur situation. «Il est de notre devoir de venir vous accueillir quelque soit les conditions de votre rapatriement. Le ministre Abdramane Sylla aurait voulu personnellement être là. Mais il en a été empêché par le Conseil des ministres.
Si dans certains milieux, ces expulsions ont été expliquées par le manque, sur les rapatriés, de documents de voyage, des jeunes que nous avons rencontrés à Sogoniko hier, les expliquent par la pratique par certains émigrés d’origines étrangères détenant des documents maliens d’activités prohibées par la République sœur Algérienne. Contre cette situation, ils ont interpelé les autorités de notre pays à sécuriser davantage ces documents de voyage qui se vendent à vil prix. «Tous nos malheurs sont venus de jeunes camerounais et guinéens détenant des documents maliens qui s’adonnaient au proxénétisme et à la vente d’alcool en Algérie», a expliqué Moussa Konaré, âgé de 25 ans, et qui affirme n’avoir séjourné que 28 jours en terre algérienne. D’autres expliquent la situation par la haine que des algériens auraient pour tous ceux qui ont la peau noire. C’est le cas de Kassim Diakité, âgé de 32 ans.
Dans leur récrimination, ces jeunes décidés à repartir à l’étranger, malgré l’expérience algérienne, ont pointé un doigt accusateur sur le consulat du Mali à Tamanrasset qu’ils accusent de ne pas se soucier de leur sort. Ils n’ont pas aussi épargné nos agents de sécurité au poste frontalier de Hérémakono, à Sikasso, par lequel ils sont arrivés au Mali. Ils ont dénoncé le fait que des agents leur auraient demandé de payer 5000 FCFA.
Signalons que le ministère des Maliens de l’Extérieur a aménagé des dortoirs dans cette école pour permettre un séjour digne de ce nom pour ces jeunes maliens.
Yaya Samaké