Les concertations sur la migration organisées par le Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, courant juin dernier, ont été saluées par les participants et acteurs en charge de la migration. Le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) qui est l’une des associations de défense des droits des migrants faisant partie des participants actifs à cet atelier a fait des recommandations utiles sur la question.
Le Mali a connu, depuis les temps immémoriaux, la migration. L’apport de celle-ci (migration) est inestimable pour le pays ainsi que pour les parents des migrants restés au pays.
Fort de ces constats, le CSDM suggère aux autorités maliennes à mettre en place une politique cohérente et adéquate afin de répondre aux besoins nombreux et variés sur la problématique de la migration. Cette politique devait être axée sur : la gestion correcte de ses membres et de leurs biens tout en assurant leur sécurité, faire participer une frange importante et dynamique de la population à l’étranger au processus de développement socioéconomique et culturel du pays.
Pour ce faire, il y a lieu de créer un environnement politique, social, économique et fiscal attrayant et rassurant qui tient compte des besoins de nos migrants et de ceux du pays d’origine, adapter les textes (impôts et autres documents nécessaires) aux besoins des migrants, promouvoir à la fois une politique active de protection des Maliens de la diaspora mais aussi de prévention des conflits et d’inclusion, la communication régulière d’informations sur le Mali et ses opportunités d’affaires et d’emplois qui s’y trouvent.
L’autorisation de la double nationalité afin de sécuriser les candidats au retour et le droit de participer à la vie politique du pays en électeur et éligible, la célérité dans l’établissement des passeports des Maliens de la Diaspora et la mise en place d’un mécanisme drastique de contrôle de l’authenticité des documents administratifs de voyage font également partie de ces recommandations ci-dessus énumérées.
Pour lutter contre la détention des documents administratifs maliens par des Etrangers, le CSDM suggère la mise en place de pièces d’identité (Carte d’identité, NINA ; Passeports) sécurisées.
Considérant le déficit dans la sensibilisation, l’information et l’assistance aux communautés maliennes de la part des Missions diplomatiques et consulaires, le CSDM recommande l’instauration d’une parfaite coopération entre les Chefs des missions diplomatiques et consulaires avec les communautés, le recrutement au sein de la communauté des personnels des missions diplomatiques et consulaires, la nomination dans les consulats des conseillers juridiques, l’instauration d’un cadre de concertation permanente entre les missions diplomatiques et les communautés, la mise en place d’un fonds social pour gérer les cas d’urgence, que les candidats au départ soient bien informés.
Pour le CSDM, la mise en route de ces recommandations va améliorer de façon substantielle la migration au Mali. Pour ce faire, il faut une volonté politique.
Aux dires des Responsables de cette association, l’apport de la migration n’est plus à démontrer. Des données non exhaustives disent qu’une partie importante des Maliens vit de façon temporaire ou permanente à l’Etranger. Les statistiques indiquent qu’environ six millions d’âmes migrent sur tous les continents de la planète terre et font un apport financier estimé à près de 800 milliards de francs CFA. Donc, plus que l’Aide publique au Développement. Au vu de ces annonces, il y a lieu de mener la réflexion sur la migration.
Par ailleurs, le CSDM salue le Programme National de Migration (PONAM) mis en place pour gérer la migration, qui demeure jusque-là une référence dans la Sous-région. Mais, vu les besoins, il déplore le fonds mis à sa disposition qui demeure dérisoire.
Ambaba de Dissongo