Des Maliens de la diaspora, se joignant à des camarades de l’intérieur, se sont prononcés dans une lettre sur « l’incompétence et incapacité notoires » du chef de l’Etat à diriger le Mali et à assurer sa sécurité. Depuis la publication de ce communiqué le 8 avril sur les réseaux sociaux pour demander la démission du président IBK, le Conseil supérieur de la diaspora malienne(CSDM) est assailli par des appels téléphoniques. L’organisation de défense des droits des maliens de l’étranger s’est inscrite en faux contre ce communiqué qui se réclame de la diaspora.
« Nous tenons à préciser que nous sommes ni de près, ni de loin, à l’origine ; nous n’y avons, en aucun moment, été associés », a déclaré Haïdara Chérif Mohamed, le président du CSDM. «Je pense qu’il a été signé aux Etats-Unis ; et nous nous sommes là et nos représentants sont partout», a –t-il déclaré lors d’un point de presse le 9 avril.
Les signataires de la lettre demandent aussi la démission de tous les membres du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée nationale dont la légitimité est déjà mise en cause. Selon la lettre, la corruption à ciel ouvert, les détournements de deniers publics, le népotisme, l’irresponsabilité, le manque de conscience, l’affairisme et la gabegie qui sévissent au sommet de l’Etat ont fait perdre au peuple malien tout espoir et enfoncent inéluctablement, de jour en jour, le Mali dans la pauvreté, la misère et l’insécurité.
Ces Maliens de l’extérieur en colère, sont réunis au sein du « Groupe changement pour le Mali dont Bekaye Traoré est le Coordinateur. Ils ont fait allusion à la récente célébration en grande pompe de l’anniversaire du Directeur des Services de renseignements de l’Etat (Sécurité d’Etat), à coup de dizaines de millions de francs CFA du contribuable malien, preuve flagrante du peu de considération, voire votre mépris à l’endroit des braves populations qui n’arrivent plus à couvrir leurs besoins les plus élémentaires (nourriture, frais médicaux, etc.).
Cet acte posé par un officier militaire, fonctionnaire de l’Etat, en temps de guerre, serait sévèrement puni et accompagné de sanctions exemplaires dans tout État de droit. « Votre présidence a réduit le Mali au plus bas niveau, avec les attaques quotidiennes de nos forces de l’ordre et des civils, des conflits et tueries de masse spontanées entre des populations qui ont toujours vécu en harmonie. Devant cette insécurité générale dont la vie du Malien est exposée quotidiennement, votre gouvernement n’a trouvé mieux que de sous-traiter avec des milices privées, des mercenaires et des forces externes pour assurer la sécurité des populations maliennes», rapporte la lettre.
Dougoufana Kéita