Le Mali d’aujourd’hui fait face à l’une des plus dures périodes de son histoire post-indépendantiste. Secouer par une crise multidimensionnelle depuis mars 2012, la situation semble évoluer de mal en pire vu les souffrances de la population. Le régime en place, mis en place au terme d’une élection présidentielle controversée, peine à trouver des réponses adéquates aux multiples défis d’un Mali en difficulté. Cette réalité indéniable frappe non seulement les Maliens vivant dans le pays ainsi que ceux de la diaspora. Ces derniers, avec divers statuts d’immigrés (réfugiés, étudiants, travailleurs etc.) sont livrés à eux-mêmes partout où ils vivent et loin du pays.
La défense des intérêts moraux, matériels et du bien-être de chaque citoyen vivant à l’intérieur ou dans la diaspora est une obligation constitutionnelle pour l’Etat. Il doit veiller sur les citoyens où qu’ils se trouvent, ce qui se traduit par l’extension des services étatiques via nos ambassades et consulats à l’étranger. Selon plusieurs témoignages venant de la diaspora, nos compatriotes ne sentent vraiment pas une application effective de cette obligation à leur endroit par l’Etat malien. Abus de pouvoir, arrestations arbitraires, mauvaises conditions de détention sont, entre autres, des maux décriés par un Malien vivant en Algérie dont nous avons pu recueillir le témoignage. Ce compatriote nous a fait savoir que l’ambassade et le consulat du Mali en Algérie ne sont vraiment pas à la hauteur des tâches qui leurs sont confiées. Pour avoir des simples pièces d’identités comme la carte NINA, il faut attendre, après la demande, quatre à cinq mois pour l’obtenir y compris la carte consulaire. Les Maliens arrêtés dans des situations irrégulières sont détenus dans des conditions déplorables violant tous leurs droits de détention et sont souvent refoulés dans le désert à la frontière Mali-Algérie. Livré à eux-mêmes, avec tous les dangers possibles, ils ne constatent aucune réaction de nos autorités sur place. Ceux de l’Angola, dont le ministère des Maliens de l’extérieur a pu évacuer une bonne partie, vivent également la même tragédie sous l‘indifférence (l’impuissance ?) de nos représentations diplomatiques.Au niveau de nos étudiants de la diaspora, nous avons pu nous procurer de la copie d’une lettre adressée au ministre des Maliens de l’extérieur par M. Alassane, un représentant des étudiants maliens vivant au Ghana. Ce jeune étudiant, dans cette lettre, interpelle le ministre sur de nombreux problèmes comme ceux liés aux difficultés d’obtentions des documents notamment les pièces d’identités. Selon ses dires, ils sont obligés de rentrer au Mali pour refaire leur passeport à chaque fois que sa date de validité est dépassée.
Ces problèmes déplorables qui ont tous été rapportés à l’actuel ministre chargé de nos compatriotes de la diaspora, Yaya Sangaré, par Mme TiguidaDiagouraga, Malienne résidant en France qui se bat jour et nuit pour ses semblables, attendent des solutions aussi efficaces que rapides afin que l’immigration de nos compatriotes, qui jouent un rôle capital dans le développement de notre pays ne puisse causée leur perte.
Ousmane Dembélé