Déjà, plusieurs d’entre eux ont été arrêtés et expulsés dans leur pays d’origine. Pas plus tard que la semaine dernière, une quarantaine de Maliens ont été ramenés au bercail laissant derrière eux tous leurs biens. Après avoir trouvé refuge dans les locaux de la Direction régionale de la protection civile, ils sont actuellement livrés à eux-mêmes dans le dénuement le plus total.
Selon eux, depuis leur retour au Mali, ils ont été confiés à un certain Nouhoum Coulibaly. Ils ont indiqué que ce dernier met souvent du temps avant de leur rendre visite et n’arrive pas à leur assurer deux repas par jour. Et ce, alors que des moyens ont été mis à la disposition de ce dernier par le département en charge des Maliens de l’extérieur pour la prise en charge des besoins de ces compatriotes.
Revenant sur les conditions inhumaines de leur interpellation et leur expulsion de la Guinée Equatoriale, ils affirment avoir été emprisonnés puis torturés pendant plusieurs jours. A cela s’ajoutent les privations de nourritures et même de contacts avec leurs parents. Certains d’entre eux portent encore des blessures fraîches provoquées par des armes à feu utilisées par les policiers équato-guinéens lors de cette opération.
D’ailleurs, d’aucuns disent avoir laissé derrière eux leurs familles et leurs biens. Tous déclarent être détenteurs de titre de séjour en cours de validité contrairement aux allégations des autorités équato guinéennes qui les faisaient passer pour des ” sans-papiers “. Ils ont été arrêtés, maltraités et expulsés avant qu’ils n’aient même le temps de s’expliquer.
A leur arrivée à Bamako, ils étaient avec des Guinéens, des Béninois et des Togolais. Tous ont d’abord trouvé refuge à la Direction régionale de la protection civile.
S’agissant des personnes d’autres nationalités, leurs chancelleries sont venues les récupérer et les ramener chez eux dans la dignité. Par contre, pour les Maliens, ils sont livrés à eux-mêmes. Ils ont été confiés à Nouhoum Coulibaly qui ne cesserait d’accentuer leur malaise à travers ses comportements.
Alors que ces Maliens ne demandent rien d’autre que d’être traités dans la dignité et l’honneur. Ils disent espérer que les autorités maliennes seront sensibles à leurs problèmes afin qu’ils soient mis dans leurs droits. Signalons que d’autres expulsions d’étrangers de la Guinée Equatoriale sont prévues, car cet Etat pétrolier d’environ 700 000 habitants est apparemment très hostiles à la présence d’autres Africains bien qu’ils contribuent considérablement à l’essor de l’économie de ce pays.
Massiré DIOP
