L’état de la route de Kayes était au centre du point de presse du Conseil supérieur de la Diaspora malienne (CSDM) tenu le 22 jeudi août 2019. Haïdara Chérif Mohamed, a réaffirmé le soutien du CSDM aux organisateurs de cette manifestation, qui ont battu le pavé, le vendredi passé, en empêchant tout trafic sur le tronçon Bamako-Kayes.
-Maliweb.net- D’entrée de jeu, Haïdara Chérif Mohamed a exprimé le soutien total du CSDM aux activités de la population de Kayes, tout en ajoutant que la décision de bloquer le tronçon de Bamako jusqu’à Diboli est motivée par le fait que la région de Kayes se trouve actuellement enclavée. « Le chemin de fer, héritage du colonialisme, tout comme l’aéroport construit à coup de centaines de millions de nos francs, sont tous inaccessibles », a déploré le président du CSDM, qui a, à son sein, plusieurs ressortissants de la région de Kayes.
Le conférencier de poursuivre en exprimant son indignation par rapport à ce qu’il qualifie « d’un intolérable » au regard de l’impact économique important de cette région sur l’économie nationale. «C’est dans cette région où se trouvent les principales activités minières contribuant à hauteur de 22% des recettes du budget national. C’est où s’exerce 70% des saisines sur les transactions internationales apportant à l’Etat à la frontière de Diboli, 18% des recettes douanières », a révélé Haidara Chérif Mohamed.
Avant de qualifier la protestation déclenchée par les populations de Kayes de légitime. « D’autant plus que l’accumulation des accidents avec la fatigue due au temps de voyage anormalement long de 18 heures, soit trois aller-retour Paris-Bamako par avion, ne leur laissent pas un autre choix. Le CSDM soutient sans réserve la mobilisation des populations, dans leur exigence de plus de désenclavement, de plus de considération », a-t-il insisté.
Lors de cette sortie, le CSDM a déploré la fermeture e de l’aéroport Kayes Dag-Dag, en interpellant le gouvernement sur les raisons de la fermeture permanente de l’aéroport. Pour le conférencier, iI urge que cet aéroport import et stratégique puisse reprendre du service. Cette organisation de la Diaspora a réitéré son soutien ferme à ce mouvement de protestation et réclame un désenclavement total de la région de Kayes par la construction immédiate de la route Bamako-Dakar, jusqu’à Diboli. Aussi, elle a réclamé la reprise du trafic sur le chemin de fer sans délai.
350 milliards pour la reconstruction totale de l’axe Bamako-Kayes
Dans la foulée de cette protestation des kayesiens pour réclamer la réhabilitation de cette route, la Ministre des Infrastructures et de l’Equipment dit conscient des multiples enjeux liés à l’état actuel de cette route. Mme Traoré Zeinabou Diop a informé d’avoir effectuée régulièrement des missions pour s’enquérir personnellement de la situation et contrôler les travaux d’entretien qui se font pour assurer la sécurité et le maintien en état dudit réseau routier.
« Compte tenu de l’état de dégradation avancée dudit réseau du fait de son vieillissement et de la forte charge qu’il subit depuis la crise ivoirienne de 2002 suite au basculement du trafic vers le corridor Sénégalais, il est plutôt envisagé une réhabilitation totale. Cette réhabilitation nécessite un coup financier dont le pays ne dispose pas aujourd’hui. Les premières études font état d’un montant de plus de 350 milliards pour la reconstruction totale de cette route », a-t-elle indiqué.
Le ministre note que de nombreux efforts en matière de développement des infrastructures routières sont déjà consentis dans la région, notamment la construction du 2ème pont pour ‘un montant de 58 milliards de francs CFA. S’agissant du désenclavement de cette région, le département des Infrastructures a rappelé le chantier de la route Kayes Kéniéba et d’autres projets d’infrastructures en préparation à savoir :la route Sadiola-Kéniéba, la route Kita-Toukoto-Bafoulabé avec la construction de deux ponts et la route Nioro-Yélimané-Dialaka.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net