Au cours d’un point de presse animée à son siège le 14 juillet dernier, le président du CSDM, Mohamed Chérif Haïdara a sonné l’alerte sur les conditions de séjour denos compatriotes en particuliers etdes africains noirs en Libye et en Algérie. Lisez plutôt !
« Mesdames, Messieurs de la presse, toutes organes confondues,
La gravité de la situation de nos compatriotes dans les pays ci-dessus cités et leurs appels réguliers et pressants en l’endroit de notre organisation, nous aconduit, à vous réunir aujourd’hui, afin que vous puissiez servir de relai, auprès de nos gouvernements et de l’opinion en générale, pour transmettre leur détresse et leur désarroi.
Depuis quelques mois déjà, nos compatriotes en Mauritanie vivent une situation de « chasse à l’homme » ; situation contre laquelle le CSDM s’est indigné et n’a pas manqué de tenir informer l’autorité de tutelle de la Diaspora. N’ayant obtenu aucun retour et surtout aucun engagement à la hauteur de l’enjeu, à travers sa représentation locale, le CSDM a réussi à apaiser la crainte et l’angoisse de nos compatriotes dans ce pays frère, grâce à l’écoute attentive de ces autorités qui ont accordé aux détenteurs de la carte d’adhésion CSDM, une forme de respectabilité, les ayant temporairement épargnés du calvaire de la détention. Ce dont nous nous réjouissons et pour lequel nous sommes reconnaissants aux autorités publiques pour ce geste qui nous honore tous, car le CSDM est et restera, avant tout, une organisation malienne.
Ce mécanisme, dans notre esprit, était transitoire et surtout, il octroyait un délai de grâce pendant lequel, nous pensions que les autorités gouvernementales de notre pays entreprendraient des démarches appropriées vis-à-vis de ce pays frère, pour soulager le calvaire permanent de détentions journalières de nos compatriotes. Nous avons le regret de constater que rien en a été et pire encore, la situation s’est généralisée avec des conditions de détentions de plus en plus dramatiques.
Concernant la Lybie, la situation est beaucoup plus préoccupante et même insoutenable. Les populations noirs d’Afrique, dans leur globalité n’y ont aucun égard ; 120 d’entre elles ont été récemment arrêtées et égorgées comme des moutons sacrificiels, sans qu’intervienne aucune réaction publique à l’image de ce drame. Le CSDM en a été directement victime, à travers l’assassinat de son président de tripoli, notre camarade et frère Aliou N’DAOU (paix à son âme).
Cantonnées dans leurs demeures, les populations noires africaines de Lybie sont dans une frayeur inimaginable qui les isole en les conduisant dans une situation de semi-clandestinité pour échapper à la mort, avec leurs familles. Face à une telle situation gravissime, le silence assourdissant des autorités de la République devient incompréhensif. Surtout que, ce pays s’est illustré dans un passé très ressent, par un comportement abominable de « traite négrière » dans laquelle la vie d’un malien ne dépassait guère 200.000 de nos francs, prix auquel il est livré par des négriers des temps modernes.
Par ailleurs, depuis hier 13 juillet, jusqu’à ce jour 14 juillet, plus une minute ne passe, sans que nous ne soyons assaillis d’appels téléphoniques et de messages vocaux de nos compatriotes vivants en Algérie et gravement atteint dans leur être, par l’aggravation de leur situation sécuritaire. Vous vous souviendrez que, c’est grâce au CSDM, qu’a été jugulée, il y a moins d’un an, la violence qu’a subi l’Ambassade d’Algérie dans notre pays, à la suite d’une pratique d’expulsion massive exercée sur nos compatriotes.
Hier 13 juillet, ce pays a encore récidivé en arrêtant plus de 60 de nos compatriotes conduits dans un camp de gendarmerie d’Alger situé dans le quartier DEL IBRAHIM. Ils ont tous été arrêtés à leur domicile et transportés manu militari vers ce camp, légèrement habillés et sans aucun effet personnel, ni même leurs ressources financières durement acquises restées à leur domicile. Tout porte à croire que leur nombre pourrait évoluer à la hausse, en raison de l’arrivée de vagues successives dans le camp ; ce qui donne l’impression que nous n’en sommes qu’au début d’un vaste mouvement d’arrestations des étrangers africains sur le sol Algérien. Grâce à la magnanimité du CSDM, La première vague d’arrestations a pu trouver à se nourrir, depuis hier, jusqu’à aujourd’hui.
A ces situations dramatiques et inquiétantes, s’ajoute celle de France, qui vient, elle aussi, de renvoyer de son territoire, une vingtaine de nos compatriotes. Face à cette série d’arrestations, nous nous posons la question suivante : sommes-nous au début d’une hostilité transnationale comme notre pays? La simultanéité des événements nous conduit à ce questionnement. L’avenir nous en dira !
Mesdames et Messieurs de la presse, en vous associant à notre inquiétude, notre seul objectif était de faire en sorte que, les plus hautes autorités de notre pays, puissent entendent l’appel de détresse à elles envoyée par nos vaillants soldats économiques atteints dans leur dignité.
L’occasion est malgré bonne ; en ce qu’elle nous permet de profiter de votre présence, pour marquer notre étonnement, face à la décision du ministre de tutelle de la Diaspora, de choisir ce moment très difficile de la vie de nos compatriotes, pour vouloir effectuer un séjour de 10 jours aux Etats-Unis, du 18 au 28 du mois en cours, aux frais du contribuable malien. Si ce voyage se maintient, nous sommes fondés à poser la question de l’utilité du département ministériel chargé des maliens établis à l’extérieur dont la vocation première et apparente est leur protection avec leurs biens.
Quant au CSDM, rien ne le fera dévier de son chemin. Son crédo étant de : servir, sans se servir et défendre nos compatriotes où qu’ils soient, quoi qu’il lui en coutera.
Avec nos remerciements ! »
Le Président
Mohamed Chérif Haïdara