HCME. L’éternel recommencement

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Habib Sylla
Habib Sylla

Tenue du 21 au 23 août dernier au Centre international de conférence de Bamako, la sixième conférence ordinaire du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) n’a pas comblé les attentes. Idem pour la mise en place des membres du Conseil d’Administration qui en a suivi. Hormis l’élection du président, M. Habib Sylla, le nouveau bureau chargé de défendre les intérêts des Maliens de la Diaspora ne répond pas à leurs attentes. D’où des mécontents dont certains délégués ont boudé les travaux car pour eux, ça sera de l’éternel recommencement.

 Les Maliens de la diaspora, vivant dans 62 pays à travers le monde, se sont réunis du 21 au 23 août 2015 au Centre international de conférence de Bamako pour la tenue de leur 6ème conférence ordinaire à l’issue de laquelle ils devraient procéder à la relecture des textes régissant les Maliens de l’extérieur et la mise en place d’un nouveau bureau du HCME et de son Conseil d’Administration.

Beaucoup d’irrégularités, sinon de couacs ont marqué ces assises. D’abord, pour la relecture des Statuts et Règlement intérieur du HCME, il y a eu 52 amendements qui n’ont pas été pris en compte malheureusement par le comité restreint de rédaction des textes. Cette commission s’est retranchée dans une petite salle et a souhaité seulement que le brouillon en manuscrit leur soit remis pour correction. Une proposition acceptée par les délégués membres de la commission chargée de la relecture des textes à condition qu’un des leur prenne part à cette commission pour motiver les raisons des 52 amendements. Proposition rejetée par le comité restreint, pour des raisons dont eux-mêmes ne sont pas parvenus à expliquer.

De sources concordantes, ces 52 amendements prenaient en compte la défense des intérêts des Maliens de l’extérieur au Mali et dans leur pays d’accueil, la gestion de leurs ressources au pays, leur représentativité à l’Assemblée nationale, etc.

Car, ont-ils expliqué, les Maliens de la diaspora n’ont aujourd’hui aucune défense et sont exposés à toute sorte d’humiliation. Quand ils sont confrontés à un problème, l’Ambassade ou le Consulat sont absents et il faut se rabattre sur le Haut Conseil pour porter assistance à leur compatriote. Et la plupart des cas, l’intervention de cette institution est rejetée car n’ayant pas ce pouvoir.

Aujourd’hui, les Ministères des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale et celui des Maliens de l’Extérieur n’ont pas leur raison d’être, nous confie un délégué qui pense que ces Ministres sont là pour leur propres affaires et non pour le pays.

Lors de la plénière sous la présence du Secrétaire général du Ministère des Maliens de l’Extérieur, le cas de non prise en compte des 52 amendements a été soulevé par les membres de la commission de relecture. Malgré cette situation, le Secrétaire général appelle à la validation des textes pour rasions de temps. Ce qui provoqua un grand bruit dans la salle. Les délégués sont entrés en colère lorsque le Ségal, pour calmer les ardeurs des uns et des autres, dit ceci : ” Le chien aboie, la caravane passe “.

C’est en ce moment que beaucoup de délégués ont quitté la salle. Avec cette situation, le Segal, pour se racheter demanda la validité des textes sous réserves de porter les amendements après.

C’est dans cette situation de cacophonie qu’est intervenue la mise en place du nouveau bureau du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur.

Si le président sortant, M. Habib Sylla a été réélu par les présidents des comités de base avec une majorité écrasante 42 voix contre 7 seulement pour M. Dadji Touré, il faut noter que la mise en place de l’équipe chargée d’accompagner le président a surpris tous les délégués. Après l’élection du président Sylla, il a été demandé aux délégués de se concerter et de proposer une liste consensuelle. Ce qui a été vite fait d’ailleurs. Une fois cette liste rendue publique, le présidium exhiba une autre liste dont tous les délégués ignoraient la  provenance. Et malheureusement, c’est cette dernière liste fabriquée de toute pièce et en violation des textes du HCME qui a été retenue pour constituer une équipe autour du président Habib Sylla.

Aux dires de certains délégués, le bureau du Haut conseil, c’est une affaire de business et de gros moyens et non d’hommes de qualité ou de caractère.

C’est dans les conditions que les membres du Conseil d’Administration ont été élus. Naturellement, élu d’office président, M. Habib Sylla s’est fait encore accompagner par des médiocres au sein du Conseil d’Administration.

Aucun programme propice pour le plein épanouissement du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Des gens qui arrivent avec leurs sous ne cherchent qu’à sous tirer d’abord ce qu’ils ont mis avant de songer à la défense des intérêts des Maliens de la diaspora. Alors à quand le vrai décollage du HCME ? s’interrogent nos compatriotes victimes de toutes sortes d’humiliations et de barbaries à l’étranger.

Une conférence qui devrait être une fête des Maliens de l’extérieur, a malheureusement accouché d’une souris. Beaucoup d’incohérences ou de couacs ont émaillé les travaux de cette conférence ordinaire. Dire que de tels bureaux qui prendront en charge les destinées des 4,5 millions de Maliens de l’Extérieur pendant les cinq prochaines années, fait déjà décourager aujourd’hui certains délégués qui avaient décidé de placer cette conférence sous le signe du renouveau. Faut-il rappeler que cette institution qui injecte pourtant plus de 400 milliards de F CFA dans la caisse de l’Etat par an d’après les statistiques. Ça sera d’éternel recommencement car le HCME restera toujours au point mort. Nous y reviendrons plus en détails dans notre prochaine parution.

 

Youssouf SANGARÉ

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