Le haut conseil des maliens de l’extérieur : un outil d’émancipation et de développement au service de la diaspora malienne

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HISTORIQUE :

 

Pour comprendre l’histoire du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), il faut remonter à la Conférence Nationale organisée par le Gouvernement de transition de la République du Mali, suite à la crise socio-politique et au coup d’état militaire de mars 1991. En effet, c’est au cours de cette Conférence Nationale que l’implication effective de la diaspora a été réclamée, pour tenir compte de la place prépondérante des Maliens établis à l’extérieur dans le développement socio-économique et la stabilisation du pays et des ménages. Ainsi, la toute première Conférence des Maliens de l’extérieur a été convoquée et tenue à Bamako du 4 au 11 Novembre 1991, Conférence à l’issue de laquelle le HCME a  été porté sur les fonts baptismaux. C’est à partir de 2009, que le HCME va bénéficier du statut d’association reconnue d’utilité publique. L’intérêt du Gouvernement du Mali pour sa diaspora a toujours été clairement établi. Ainsi, de grandes rencontres ont été organisées à Bamako entre 2003 et 2010, pour identifier les problèmes, les attentes ainsi que les solutions à apporter :

 

  • Premier Forum de la Diaspora malienne (2003)
  • Forum des Investisseurs de la Diaspora (2009)
  • Forum de la Diaspora Intellectuel, Scientifique et Technique (2010)

La 6ème Conférence Ordinaire du HCME tenue du 21 au 23 Août 2015 a permis l’élaboration d’un Plan stratégique sur la période 2016–2020 assorti d’un plan d’actions prioritaires 2016-2018. C’est dans ce cadre que sera organisé du 28 au 30 Juillet 2016 le Forum des Femmes de la Diaspora. En effet, les femmes occupent une place importante dans le phénomène migratoire, tant dans les zones de départ de migrants que dans les pays d’accueil. Face aux drames de la migration dans sa forme actuelle, le HCME est fortement préoccupé par la situation. C’est pourquoi, il s’organise pour apporter des réponses pratiques tenant compte de l’environnement global de la migration au Mali, dans le cadre de la Politique Nationale de Migration adoptée au mois de septembre 2014.

 

  1. Organisation

Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) est composé de l’ensemble des Conseils de Base des Maliens de l’Extérieur (CBME) qui sont ses démembrements dans les différents pays de résidence. Il n’existe qu’un seul CBME par pays. Au 31 décembre 2015, le HCME comptait Soixante Quatre (64) démembrements.

 

La Conférence du HCME est l’instance suprême de décision de l’association. Elle se réunit tous les cinq ans en session ordinaire mais peut aussi se réunir en session extraordinaire. Dans l’intervalle de deux Conférences, le Conseil d’administrationse réunit tous les ans pour passer la gestion en revue et prendre les décisions. Le Président et son Bureau s’appuie sur le Secrétariat Permanent qui est l’organe technique d’analyse et de préparation des dossiers.

 

Au niveau des CBME, l’instance de décision est l’Assemblée Générale qui se réunit une fois par an en session ordinaire. Elle est composée des Maliens et de l’ensemble des associations maliennes se trouvant dans le pays d’accueil. L’administration et la gestion du CBME sont assurées par un Bureau Exécutif qui se réunit tous les trois mois.Le HCME est représentéau sein des Institutions et Structures d’Etat suivantes :

 

  • Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) ;
  • Le Conseil Economique, Social et Culturel (CESC) ;

 

– La Commission Nationale de la Santé ;

– Le Conseil National de l’Action Humanitaire ;

– La Cellule Sectorielle de Lutte contre le Sida du Ministère des Maliens de l’Extérieur ;

– Le Conseil de cabinet du Ministère des Maliens de l’Extérieur.

 

Sa représentation à l’Assemblée Nationale a été l’une des recommandations fortes de la sixième Conférence Ordinaire tenue du 21 au 23 Août 2015. La diaspora malienne est estimée à environ Quatre Millions (4.000.000). Elle est répartie comme suit :

 

  • Zone Afrique (3.800.000)
    • Afrique de l’ouest : 3.000.000
    • Afrique centrale : 000
    • Autres pays : 000

 

  • Zone Europe(150.000)
    • France : 000
    • Autres pays : 000

 

  • Zone Asie : 40.000

 

  • Zone Amérique : 10.000

 

 

  1. Plan d’actions prioritaires

 

Le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), en tant qu’interface entre la diaspora et le Gouvernement du Mali, est consulté pour toutes les questions ayant trait à la vie des migrants et à la migration de façon générale.

 

Ainsi, il a fortement contribué à l’élaboration de la politique nationale de migration du Mali (PONAM) et s’attèle depuis, en appui au Gouvernement, à sa promotion et sa mise en œuvre.

 

Conformément aux axes stratégiques de la politique nationale de migration, la mobilisation de la diaspora pour soutenir l’investissement local, facteur de création de richesses et d’emplois, constitue le secteur prioritaire d’intervention et l’ossature du plan d’actions.

 

En vue de mobiliser davantage la diaspora pour la paix et le développement du pays, le Gouvernement français avait invité le HCME à la Conférence internationale de Paris, à Montreuil le 10 avril 2013 et à la Conférence des donateurs de Bruxelles le 15 mai 2013.

 

De telles initiatives sont de nature à permettre aux autorités publiques européennes d’appréhender mieux les réalités qui sous-tendent la migration et ses conséquences pour les pays de départ et les pays de destination.

 

 

La mise en œuvre de certains projets figure en bonne place dans le plan stratégique 2016 – 2020 du HCME.

 

  1. LA MOBILISATION DE LA DIASPORA POUR LE DEVELOPPEMENT ET L’INVESTISSEMENT

 

Face aux enjeux des flux migratoires et la manne financière qu’ils génèrent à l’échelle communautaire, régionale et nationale, la migration est perçue depuis quelques années comme une opportunité à saisir et à valoriser.

 

Aussi, le HCME entend renforcer sa dynamique de partenariat avec les acteurs étatiques, les structures de la société civile, les organismes et institutions traitant des questions de migration, les collectivités locales décentralisées ainsi que les entreprises privées des secteurs de la finance et de la communication, en assurant comme par le passé, son rôle d’acteur de développement à travers une présence et une contribution significative dans le processus d’accompagnement des migrants à tous les niveaux.

 

  1. L’AIDE ET L’ASSISTANCE AUX MIGRANTS DE RETOUR

 

Les Maliens de l’extérieur, qu’il s’agisse de retour volontaire ou forcé, sont confrontés à d’énormes difficultés d’insertion sociale, économique et souvent culturelle liés aux habitudes et comportements adoptés dans les pays d’accueil.

 

Les conditions dramatiques de certains retours ne permettent pas aux démembrements du HCME de leur apporter toute l’aide et l’assistance nécessaires à la satisfaction de leurs besoins. C’est le cas lorsqu’il s’agit d’expulsions massives ou lorsque le retour intervient suite à une crise grave dans le pays d’accueil : guerre, rébellion, troubles socio-politiques.

 

Pour aider le HCME à assurer cette lourde mission, le Gouvernement du Mali vient de lui construire un nouveau siège qui va également abriter un centre d’accueil de migrants de retour. Les défis sont très nombreux et les moyens malheureusement limités.

 

  • LA PREVENTION DE LA MIGRATION IRREGULIERE

 

Le HCME entend s’impliquer dans la lutte contre la migration irrégulière qui est à l’origine de nombreuses difficultés, sans compter les pertes en vies humaines, les espoirs effondrés des familles, la déstabilisation et la dislocation des ménages.

 

Afin de limiter l’impact négatif de la migration irrégulière et réduire le nombre de candidats à la migration, le HCME envisage  la création des deux cellules de veille :

 

  • Une Cellule d’information, d’orientation et d’accompagnement dans les localités d’origine des migrants et à l’endroit de la diaspora ;

 

  • Une Cellule d’identification et de poursuite des réseaux clandestins qui s’adonnent à la traite des migrants.

 

Pour réaliser un programme aussi important et ambitieux, le HCME a des attentes spécifiques :

 

  • Développer des partenariats solides avec toutes les institutions et organisations travaillant dans le domaine de la migration, afin de réussir la mise en œuvre du plan d’action ;

 

  • Disposer de moyens importants en termes de ressources financières et de renforcement des capacités, afin de mener la sensibilisation et l’information dans les zones de départ et auprès de la diaspora ;

 

  • Bénéficier d’un programme de retour volontaire adossé à des projets économiquement viables, politiquement acceptés et socialement approuvés par l’ensemble des parties prenantes ;

 

  • Fournir un appui-conseil dynamique au Gouvernement et aux Collectivités Territoriales.

 

 

A cette fin, le HCME a signé le 5 Janvier 2017 avec les principales associations locales travaillant dans le domaine de l’assistance aux migrants de retour, une convention de partenariat qui permettra grâce à la mutualisation des moyens, d’apporter des réponses encore plus adaptées en matière d’appui à la mise en œuvre de la politique nationale de migration (PONAM).

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