Haut Conseil des Maliens de l’extérieur : Booster la valette de la Migration

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Faire de la migration un véritable atout pour le développement, facteur de croissance économique et de réduction de la pauvreté. C’était dans cette perspective que le HCME a tenu son Conseil d’administration, le 14 mars 2017, à l’Hôtel Radison Blu de Bamako. La cérémonie d’ouverture des travaux de l’assise était placée sous l’égide du Président des Maliens de l’extérieur,  Habib Sylla. Faut-il le savoir, 40 délégations se sont déplacées à Bamako pour la tenue de ce CA (Conseil d’Administration). Parmi elles, il y a le Représentant des Maliens du Japon, de la France, des USA, du Congo Brazzaville, du  Maroc  et du Gabon.

 

A l’ouverture des travaux, au nom du Ministre des Maliens de l’Extérieur, le Président du HCME , Habib Sylla, a fait savoir que cette session se tient à un moment décisif de l’évolution du Ministère des Maliens de l’Extérieur qui, depuis la mise en œuvre de la nouvelle architecture gouvernementale est renforcé dans ses attributions par le volet important de l’intégration africaine.  C’est, donc, dire que la confiance de nos plus hautes autorités, placée  en sa modeste personne devrait inciter à plus d’actions salvatrices pour relever les défis du moment.

Au-delà du grand intérêt que l’Etat porte sur la diaspora, la présente rencontre s’inscrit dans le cadre de la recherche de nouvelles pistes pour l’amélioration et l’augmentation de la contribution des Maliens de l’Extérieur combien utile et nécessaire au développement de l’économie nationale. «Nous sommes fondés à attendre de vous un partenariat privilégié avec les pouvoirs publics dans leurs relations avec les Maliens de l’Extérieur pour fédérer entre eux les Maliens de la diaspora dans leurs pays d’accueil dans la solidarité et la convivialité, maintenir et vivifier les liens familiaux entre la diaspora et les terroirs de départ ainsi que la partie de son ensemble, prendre en charge au niveau national et de façon centralisée les préoccupations de nos compatriotes à l’Etranger et créer les conditions favorables au renforcement de leur participation de plus en plus active et multiforme à la vie de la nation et à l’effort de construction nationale », a-t-il déclaré.

Point n’est besoin de rappeler l’importance capitale que joue notre diaspora dans le processus de développement de notre pays. Il est de notoriété que l’un de ses traits marquants est son fort attachement au pays. Les transferts des fonds de notre diaspora malgré la crise économique dans certains pays d’accueil et l’instabilité politique dans d’autres sont en forte augmentation ; cela, d’année en année. A titre illustratif, en 2016, la diaspora malienne a transféré 483,3 milliards de francs CFA par les services financiers formels et il a prévu une projection de 497,7 milliards de francs CFA pour 2017 (source BCEAO). Selon le Président Habib Sylla, c’est une manne financière très importante pour notre pays. Ces montants transférés constituent la principale nouvelle source de revenus pour plusieurs ménages dans le pays.

Pour lui, notre volonté à faire de la migration un atout pour le développement est sans équivoque. C’est dans cette perspective que la diaspora malienne s’est engagée dans la réflexion et la mise œuvre des actions concrètes sur la question. Cela,  en partenariat avec la Commission de l’Union Européenne dans le cadre du dialogue euro-africain sur la migration et le développement. Dans le cadre du processus de Rabat, s’est tenue, à Bamako, les 4,5 et 6 octobre 2016, une importante réunion sur les «Stratégies d’engagement de la diaspora: Investissement et entreprenariat ». La mise en œuvre des recommandations pertinentes issues de cette rencontre permettra sans doute d’améliorer le système de transfert des fonds de la diaspora et leur rôle dans le développement du pays.

«Notre volonté est d’orienter ces flux financiers importants vers des secteurs productifs capables de créer des emplois durables et des revenus supplémentaires », a indiqué Habib Sylla. Avant de  réaffirmer son ferme engagement dans la mise en œuvre d’actions spécifiques telles que  la réduction des coûts de transfert des fonds effectués par les migrants, grâce à une meilleure information sur les offres existantes ; la valorisation de l’épargne des migrants en soutenant le développement des services financiers adaptés à leurs préoccupations et à celles de leurs proches ; la promotion de l’investissement productif par la mise en place d’instruments financiers adaptés ; le développement local des régions d’origine en soutenant les initiatives de la diaspora. Au-delà de toute polémique,  le Mali considère la migration comme un phonème positif et un facteur de développement ; mais, pour être profitable aux pays d’orientation comme aux pays d’accueil, elle doit impérativement être encadrée par des accords liés aux transferts effectués par la diaspora. II s’agit d’orienter énergies et potentiels que recèlent les milieux de la migration vers le développement de leurs pays d’origine à travers la canalisation de l’épargne vers l’investissement productif et la mobilisation des compétences. Le Mali mène une expérience prometteuse dans ce cadre à la mise en œuvre de la Politique Nationale de Migration (PONAM).

Karamoko Dembélé

Source : Maliflash

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