Après avoir fixé des conditions taillées à sa mesure pour l’élection du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur lors de la 7e conférence nationale, Habib Sylla se trouve aujourd’hui dos au mur. En réalité, l’homme qui veut s’éterniser à la tête de la première organisation des Maliens établis à l’extérieur est rattrapé par ses errements du passé. De quoi s’agit-il ?
Le président du Haut conseil des Maliens l’extérieur a convoqué les travaux du Conseil d’administration et de la 7e conférence nationale pour les 27 et 28 août prochain. Seulement voilà : l’homme n’a pas un kopek pour la tenue de ces rencontres. Il se trouve donc obligé de faire le mendiant auprès de l’Etat. Malheureusement pour lui, son passé peu lointain ne plaide pas en sa faveur. En effet, tout le monde a vu Habib Sylla sur les écrans de la télévision nationale se portant volontaire pour être directeur de campagne du déchu Ibrahim Boubacar Keita lors de la présidentielle de 2018. Une incongruité qui ne sied pas au premier responsable d’une association apolitique, fût-elle déclarée d’utilité publique. Du coup, aujourd’hui, il se trouve face à ce passé sulfureux. Car, IBK n’est plus au pouvoir. Habib Sylla se trouve face aux adversaires d’IBK du M5-RFP. Une situation loin d’être confortable pour lui. C’est pourquoi, d’après nos informations, semble-t-il, il a adressé une demande de fonds au gouvernement pour le financement de ces deux assises. Ce qui fait que l’homme ne sait plus où mettre de la tête. Les rencontres doivent se tenir dans quelques jours et c’est les fonds qui manquent le plus. Alors question : le président du Comité Stratégique du M5-RFP, aujourd’hui Premier ministre, va-t-il accepter que son gouvernement finance les rencontres d’une organisation qui lui a combattu lors de la dernière élection présidentielle ?
Ce qui est sûr s’il le fait les militants, notamment les jeunes du M5-RFP ne lui pardonneront jamais. Et puis, par ces temps où le pays connaît des difficultés de trésorerie, il ne serait pas bienséant de gaspiller l’argent du contribuable dans les activités d’une organisation qui ne mérite plus son statut d’utilité publique.
Surtout que lors de ces assises, le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur a planifié un passage en force. Il a verrouillé les conditions de candidature en fixant les critères taillés à sa mesure. Comment peut-il fixer une caution de 10 millions non remboursable pour tous ceux qui veulent se porter candidat pour être président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur ?
C’est à croire qu’il cherche un autre mécanisme de financement du Haut conseil des Maliens de l’extérieur. Pire, il a fixé ces conditions drastiques alors qu’il est lui-même frappé de forclusion parce qu’il a fait deux mandats à la tête de cette organisation, la limite selon ses textes. Lesquels n’ont pas été modifiés depuis la dernière élection. Car, depuis cette date, le Conseil de ministres n’a pas été saisi d’une proposition de modification des statuts et règlements intérieurs du Haut conseil des Maliens de l’extérieur. En effet, selon l’article 21 de la loi 038 du 5 août 2004, relative aux associations, toute modification de statuts et règlements de toute association qui bénéficie de la reconnaissance d’utilité publique doit être soumise au conseil des ministres. Aucun membre de la diaspora malienne ne se souvient d’une autorisation du conseil de ministres pour modifier les textes du Haut conseil des Maliens de l’extérieur. Habib Sylla va-t-il donc faire un passage en force ? La fin des travaux de la 7e conférence nationale nous en édifiera.
Nana Cissé