Gestion de la diaspora malienne : Un équipage à trois têtes : le Ministre Abdourhamane Sylla, Habib Sylla du Haut Conseil et Mohamed Cherif Haidara du CSDM

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La diaspora malienne fait beaucoup parler d’elle ces derniers temps à travers le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) et le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME). L’on peut même dans une certaine mesure s’en réjouir après les multiples critiques qui fusent sur le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur  (HCME) lui reprochant une gestion statique et peu entreprenante. Dans plusieurs pays, la précarité et les mauvais traitements subis par certains de nos compatriotes ont créé une large place à la déception. En décidant de se tracer une nouvelle voie, beaucoup d’entre eux ont choisi le CSDM pour porter leur voix. 

Eprouvé par ses nombreux soubresauts internes, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) a désormais perdu le monopole de la représentativité des expatriés de notre pays. Depuis un an, le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) s’est imposé dans ce monde associatif et depuis quelques mois sur l’espace médiatique. Et le moins qu’on puisse dire est que cette ascension donne de l’insomnie au président du HCME Habib Sylla. Le Niger, la Guinée, la France, le Gabon, les Etats-Unis, le Congo sont entre autres les pays où le changement semble inexorablement faire son chemin. Le plus important est en train de se jouer actuellement en Côte d’Ivoire où le CSDM s’est solidement implanté. C’est dans ce pays également que réside près de la moitié de la diaspora malienne.

Mais le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur a décidé de réagir en organisant lundi dernier une conférence de presse dans les locaux du Ministère des Maliens de l’Extérieur. Elle était conduite par  le président du HCME Habib Sylla en personne. Il avait à ses côtés le Ministre de tutelle Abdourhamane Sylla. Il était question de présenter les acquis engrangés par sa structure. Dès l’entame de son propos, Habib Sylla a tenu à se faire entendre sur un point, à savoir qu’il était le seul à pouvoir légitimement parler  au nom de l’ensemble de ses concitoyens établis hors des frontières nationales.  Et pour rappeler la place importante qu’occupent ces derniers, il dira que la crise malienne a prouvé à suffisance combien la diaspora était engagée pour la patrie. Aux 100.000.0000 de Fcfa remis au gouvernement pour l’effort de guerre se sont ajoutés les dizaines de milliers d’Euros qu’il dit lui-même avoir remis au capitaine Amadou Haya Sonogo qui avait promis les utiliser pour  libérer le nord  occupé.  Il admet tout de même quelques difficultés qui émaillent la maison avec le cas du bureau HCME de France où le président est à couteaux tirés  avec une partie de sa base.

Après une heure d’attente, le ministre Abdourhamane Sylla a pu finalement prendre le micro au tout puissant président du HCME. Il n’a pas manqué de capter l’attention du public avec certains de ses propos qui continuent encore de  faire polémique. Après avoir dit que le HCME était « l’interlocuteur privilégié de l’état malien », il a décliné une position on ne peut plus claire : « Toute autre personne qui viendrait parler au nom des Maliens de l’extérieur en dehors de Habib Sylla est un imposteur », a précisé le Ministre. Ce qui a étonné plus d’un  car le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne a bel et bien été reçu par le chef de département en charge de la question. Mais l’interpellation va au-delà. Puisque la diaspora malienne bénéficie d’une reconnaissance constitutionnelle, ils sont nombreux à avoir rapidement revisité les textes. L’article 102 de la Constitution dit que « Les Maliens établis à l’extérieur sont représentés au Haut Conseil des Collectivités ». A l’article 110, il est clairement inscrit qu’au nombre des membres du Conseil Economique, Social et Culturel, il y a « les représentants des Maliens établis à l’extérieur ». Les termes sont précis. Faut-il systématiquement assimiler « Maliens établis à l’extérieur » au seul haut Conseil des Maliens de l’Extérieur ? Telle est la question fondamentalement qui se pose. En tous cas, le CSDM fait valoir la liberté d’association et le récépissé de reconnaissance octroyé par l’état. C’est dire combien le débat se pose aujourd’hui avec acuité et que les Maliens de l’extérieur voient leur destin se jouer dans un trio d’hommes : le Ministre des Maliens de l’Extérieur Abdourhamane Sylla, le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME) Habib Sylla et le président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), Mohamed Cherif Haidara.

M TOURE

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