Grace aux efforts conjugués du Haut Conseil des Maliens de France, la mairie de Montreuil et le Consulat du Mali à Bagnolet, une solution de relogement de nos compatriotes expulsés par le Préfet de Montreuil, a pu être trouvée.
« Le mardi 29 octobre 2019, à la veille de la trêve hivernale, le Préfet de Seine Saint Denis a procédé à l’expulsion des résidents sans papiers abrités dans les anciens locaux de l’AFPA (l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) », indique un communiqué ventilé par le Haut conseil des maliens de France.
Depuis plusieurs années, le foyer Baara faisait l’objet de projet de rénovation-reconstruction, assorti d’un protocole signé en 2013 qui prévoyait le relogement temporaire par l’Etat, durant la période de travaux. Pour autant, malgré un travail permanent des services de la ville de Montreuil, l’Etat seul compétent à la matière n’a proposé aucune avancée.
Il y a un an face au péril grave et imminent que représentait le foyer, Patrick Bessac, maire de Montreuil, a dû prendre un projet de fermeture pour mettre à l’abri ses résidents.
Le 18 octobre, le Tribunal administratif de Paris a confirmé le bien-fondé de la décision du maire de Montreuil, jugeant que le foyer Bara menaçait « de s’effondre et de prendre feu à tout moment ainsi que d’occasionner d’importants dégâts aux riverains et à ses occupants ».
Pour le maire cité par le communiqué du Haut conseil des Maliens de France, il est hors de question de prendre un risque équivalent à celui qui a mené à la catastrophe de la rue d’Aubagne à Marseille. Ainsi, le maire a décidé de réquisitionner les ex-locaux de l’AFPA pour mettre à l’abri les résidents du foyer Bara et obtenir sa reconstruction immédiate.
Depuis, grâce au travail mené par la municipalité, les services de la ville de Montreuil et l’Etat, 250 personnes ont pu être relogées décemment en attendant la construction du foyer Bara soit 100 personnes de plus que prévu dans le protocole de 2013.
Fidèle aux valeurs d’humanité de Montreuil, la municipalité a défendu auprès de l’Etat, le principe que les travailleurs migrants sans papiers présents sur le site de l’AFPA, devraient continuer à bénéficier d’un logement. Un important travail est en cours depuis plusieurs mois entre la ville de Montreuil et des associations pour créer une plateforme solidaire et citoyenne, d’accès au droit et des solutions d’hébergement.
Malgré ce travail collectif, le Préfet de la Seine Saint-Denis, à la veille de la trêve hivernale, a décidé de façon unilatérale de mettre à la rue près de 300 personnes qui avaient trouvé refuge dans les anciens locaux de l’AFPA.
Cette situation crée par le Préfet a été vivement dénoncée par le maire Patrice qui a jugé l’acte de « barbarie et d’inhumain ». Et d’ajouter que la situation est inacceptable. «On se doutait que l’État allait faire un acte fort avant la trêve hivernale…C’est un acte arbitraire et inhumain», a ajouté le maire, Patrice Bessac, dans un communiqué.
Le Haut conseil des Maliens de France à l’œuvre
Le Haut Conseil des Maliens de France, présidé par Demba Diabira et ses collaborateurs du bureau, selon le chargé à la communication du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), Mamadou Lamine Bane, impliqué dans le processus de recherche de solution, a pris le problème à bras le corps afin de reloger les expulsés « sans papiers ». C’est ainsi qu’en relation avec l’Ambassade du Mali, à travers le consulat du Mali à Bagnolet, une assistance a été faite. Plusieurs d’entre eux avaient été relogés sous des tentes en attendant une solution. Les moments qui ont suivi, le consulat a fait acheminer des produits alimentaires aux expulsés.
Au jour d’aujourd’hui, la plus part des expulsés « sans papiers », affirme le chargé à la Communication du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, ont été relogés ce, grâce aux efforts conjugués de la mairie de Montreuil, du conseil de base des maliens de France, de l’ambassade du Mali. Ceux-ci n’ont ménagé aucun effort afin que nos compatriotes fussent-ils sans papiers, puissent trouver un logement.
Pour notre interlocuteur, après la rénovation-reconstruction du foyer Bara dont les travaux sont en cours, ceux qui sont détenteurs de « papiers », feront certainement leur retour au foyer Bara.
Les responsables du HCME dirigés par Habib Sylla ont profité de l’occasion pour remercier le maire de Montreuil et son équipe pour l’assistance accordée à nos compatriotes en détresse. « Le maire de Montreuil Patrick Bessac est plein d’humanisme », a remercié M. Bane.
Les locaux de l’Afpa que l’Etat souhaite récupérer pour y construire d’ici 2024 le nouveau tribunal administratif de Montreuil et la Cour nationale du droit d’asile devaient être libérés avant le 1er novembre, date de début de la trêve hivernale.
Amadou Sidibé