Après une courte accalmie, l’aéroport de Sénou a renoué avec l’arrivée de clandestins refoulés. Ils étaient au nombre de 164, sur 204 jeunes clandestins Maliens attendus, qui ont débarqué à l’Aéroport de Sénou, le mercredi 11 décembre, en provenance de Libye.
C’est aux environs de 21 heures que les 164 jeunes Maliens, des adolescents plus quatre mineurs, refoulés de Libye, ont débarqué à l’aéroport à bord d’un vol spécial libyen. Ils ont été accueillis par un comité d’accueil dirigé par le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Mamadou Frankaly Kéita, et composé du représentant de l’OIM (Organisation internationale des migrations), de celui du Haut conseil des Maliens de l’extérieur et de celui de la Croix Rouge.
Les jeunes gens ont ensuite été conduits à la Compagnie des sapeurs pompiers de Sogoniko par la Protection civile, pour y remplir des formalités d’ordre administratif, avant d’être conduits chez eux. Les témoignages recueillis auprès de ces jeunes refoulés ne sont pas du tout, reluisants. Ousmane Coulibaly, un ferrailleur, originaire de Kayes, a exprimé sa joie d’avoir regagné son Mali natal, après avoir purgé 6 mois de prison à Tripoli.
Selon lui, c’est profitant de la pression exercé sur leur pays, après le récent drame maritime en Italie, qui s’est soldé par de nombreux morts, que les Libyens ont multiplié les rafles. «Malheureusement, ils ne font pas la différence entre émigrants clandestins et travailleurs. Ils passent de foyer en foyer pour arrêter tous ceux qui s’y trouvent, sans discrimination. Là où le bât blesse, c’est qu’ils arrachent tous les bagages, voire les titres de voyage, avant de vous envoyer en prison. Et, comme il n’y a pas de gouvernement, tous les Libyens s’acharnent sur les étrangers».
La prison libyenne, affirme Ousmane Coulibaly, est un calvaire. Non seulement la nourriture est insuffisante, pire elle est de très mauvaise qualité, ce qui fait que beaucoup de prisonniers sont tombés malades. De plus, ils sont maltraités et fréquemment battus.
Moussa Diarra, ressortissant de Sikasso, avait, quant à, lui eu la chance de travailler comme vendeur chez un Libyen. Selon lui, le travail en Libye, c’est une bonne chose si vous tombez sur quelqu’un de bien. Malheureusement, la plupart de ce qui vous emploient ne vous paient pas. «Le pays est gâté, je ne peux plus aller en Libye, les gens qui sont là-bas font n’importe quoi».
Pierre Fo’o Medjo .