Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a lancé hier les travaux des Journées de concertations sur les questions migratoires. Les 300 participants sont appelés à trouver une réponse commune à la question migratoire dans notre pays du 15 au 17 juin à l’hôtel Radisson Blu.
Les concertations sur les questions migratoires découlent de la volonté politique de défendre les intérêts des Maliens de l’extérieur à travers la promotion de la migration afin qu’elle soit un atout pour le développement fondé sur la Politique nationale de migration, adoptée le 3 septembre 2014.
L’ouverture des travaux était placée sous la présidence du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga en présence de plusieurs membres du gouvernement et du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla.
Cette session réunira plus de 300 acteurs concernés par la migration. Il s’agit, entre autres, des institutions de la République, des organisations de la société civile, les autorités administratives, les PTF, des élus locaux, les chefs coutumiers, des associations de migrants, des experts, des missions diplomatiques et consulaires, les représentants de la diaspora, des communicateurs traditionnels et la presse.
Durant trois jours, plusieurs thèmes seront débattus, parmi lesquels : “les textes législatifs et règlementaires en matière de migration”, “la problématique genre et migration”, “la gestion intégrée des frontières en rapport avec la migration et l’état-civil” sans oublier “les accords de coopération entre notre pays et d’autres pays en matière de migration”, et “le rôle de la société civile dans la gestion de la crise migratoire”.
Pour le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine ces concertations permettront d’examiner la question de migration, censée être au cœur de la fécondation de la culture universelle, un facteur de rapprochement, d’enrichissement mutuel et de développement, qui est en passe de devenir une véritable tragédie par les pertes nombreuses des vies humaines.
En quatre ans, dira-t-il, le nombre de migrants dans le monde a triplé, passant à environ 250 millions de personnes dont 4 millions de Maliens. A l’en croire, les difficultés de la migration désorganisent la famille et affectent l’exercice de la parentalité qui compromet le développement de l’enfant et son adoption. Il a dénoncé l’accroissement du nombre des femmes migrantes et d’enfants non accompagnés, une nouvelle tendance dans le paysage actuel de la migration.
Le ministre Sylla a rappelé la tragédie des 376 jeunes Maliens en 2015 qui se sont noyés dans la Méditerranée sans oublier l’expulsion de 3150 personnes en provenance de nombreux pays. S’y ajoutent les conditions difficiles de rétention en Europe des jeunes Maliens, notamment en Italie, où plus de 10 000 jeunes présumés Maliens sans espoir y vivent dans des conditions déplorables.
Dr. Sylla a indiqué les actions du président de la République en faveur de la diaspora qui vont dans le sens de leur respect pour qu’elle devienne un acteur majeur du développement de la nation. Il a reconnu la place prépondérante des Maliens de l’extérieur à travers leur apport à de nombreuses familles et leur accompagnement dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Le chef du département des Maliens de l’extérieur compte sur les assises pour renforcer le dialogue entre tous les acteurs impliqués dans la gestion de la migration afin d’aboutir à des solutions durables pour répondre aux défis actuels.
Ousmane Daou