Diaspora malienne : Le CSDM dénonce la position du ministre Amadou Koïta sur la gestion des maliens de l’extérieur

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Sur le plateau de Renouveau FM/TV, répondant aux questions des journalistes dans l’émission “Fôrôba baro”, le  mardi 20 août dernier, le Ministre Amadou Koïta a qualifié le Haut conseil des maliens de l’extérieur d’interlocuteur direct de l’Etat. Le  CSDM réplique en ces termes : « le ministre a fini par isoler son département ».

Maliweb.net-  « L’interlocuteur direct de l’Etat  est le Haut conseil des maliens de l’extérieur… j’ai fait l’AEEM, et je n’étais pas d’accord avec certaines décisions, mais nous n’avons jamais quitté l’AEEM pour créer une autre structure », a déclaré le ministre Koïta.  Quid du journaliste  que l’appel du président du HCME, Habib Sylla, a voté pour un candidat à la présidentielle n’est-il pas à l’origine des tensions  au sein de la diaspora malienne ? Le ministre Amadou Koïta de rétorquer que  les élections sont derrière nous.  Avant d’ajouter que Habib Sylla comme d’autres ont apporté chacun 100 millions de francs CFA pour la tenue du scrutin.

Ces propos du Ministre des Maliens de l’extérieur ont suffi pour  susciter la colère des responsables du  Conseil supérieur de la Diaspora Malienne.   « Notre ministre nous impose instinctivement le HCME, structure caduque, au seul motif qu’il est issu de la Conférence Nationale, comme si cela constituait une référence juridique. Pour lui, le HCME représenterait 4 à 6 millions de maliens. Les problèmes que nous maliens de la Diaspora connaissons aujourd’hui, nous ne les connaissions pas avant la création, ni de ce ministère, ni du Haut Conseil et pire, moins avant le mandat de son actuel président »,  a relevé les responsables du CSDM, qui font  savoir au président de la République que  le Programme National des Migrations  (PONAM) est exécuté sur de fausses données et bases  vouées à l’échec.

Le président du CSDM, Haïdara Chérif Mohamed d’enfoncer le clou, « le Ministre aurait fait mieux en établissant un constat d’échec de 27 ans d’existence du HCME, dû à la violation flagrante des textes, des divisions associatives au sein de notre Diaspora dans presque tous les pays, de la prise de position politique (en notre nom) dans l’appel à voter un candidat pour une organisation dite apolitique et surtout de pratiques irrégulières à imposer des complaisants lors de ses élections » . Notre interlocuteur  de citer les exemples du Congo et  de la France,  pour corroborer ses propos, où  la division est patente entre les maliens.

Déficit d’adhésion au HCME

Par rapport à  l’affirmation du Ministre Koïta qu’il  travaille de concert avec les autorités de tutelle (consulats & ambassades), le CSDM  de l’inviter de se renseigner auprès d’elles sur l’adhésion effective de la majorité de leurs compatriotes au HCME. «  Il ne s’étonne guère quand des ambassades ou consulats lui révéleront l’arrogance de certains du Conseil de base du HCME qui se croient assermentés ou fondés de pouvoir à s’immiscer dans leur gestion et même souvent exiger la mise de bureau à leur disposition », a souligné les responsables du CSDM. Lequel de s’interroger sur  les nuances de la rhétorique  qui ont manqué au Ministre des Maliens de l’Extérieur  pour avoir donné une définition aux faîtières en  privilégiant le HCME. Pour le CSDM, en  démocratie, il n’y a pas de prépondérance entre des structures régies par la loi… Partis politiques, syndicats et tant d’autres.

S’agissant de l’appel  du Ministre à l’unification des structures qui régissent la diaspora,  le CSDM  l’a tout simplement invité à prendre connaissance de la  “Lettre circulaire Réf 0119/FT/P/HCME du 28 novembre 2015’’. Ce qui, selon cette organisation de la diaspora,  lui permettra de mettre à jour les intentions des uns et des autres.

Haïdara Chérif Mohamed estime que le CSDM, depuis sa création, a toujours été consulté par les autorités  sur toutes les questions d’intérêts nationales au même titre que le HCME. Il a cité, entre autre, la loi d’entente nationale, la révision constitutionnelle, la révision de la loi électorale, les rencontres avec le ministre chargé des réformes constitutionnelles et le triumvirat sur l’organisation du dialogue politique inclusif.  « Sur quel droit le ministre Koïta tente d’ignorer le CSDM sur le plateau d’une télé, en arguant que l’interlocuteur de l’Etat, c’est le HCME.  En voulant isoler le CSDM pour des raisons partisanes, le ministre a fini par isoler son département », a fustigé Haïdara Chérif Mohamed.

S’agissant de la  problématique de la gestion des Maliens de l’Extérieur, le CSDM indique que  loin d’énumérer et  faire état d’un véritable programme élaboré de gestion de la Diaspora, la sortie du ministre se résume à un rappel de l’historique de son département dont il rattache la création (par méconnaissance) aux recommandations de la Conférence Nationale, tout comme celle du HCME.

« Aux rôles de son ministère, il s’arroge en partie les actions de l’OIM (Office International des Migrations), évoque une collaboration et une synergie de travail avec les ambassades et consulats du Mali…qui ne relèvent pourtant pas de son département et signale un service (inactif) de son département la fameuse Délégation Générale des Maliens de l’Extérieur censée résoudre les problèmes de documents administratifs de la Diaspora », a-t-il conclu.

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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