L’année 2012 a débuté au Mali par une situation de remise en cause de l’autorité du pouvoir central par un mouvement de rébellion du MNLA suivi d’une crise sociopolitique et sécuritaire exceptionnelle. Ces différentes crises ont eu de graves conséquences sur les activités économiques, accompagnées de déplacements massifs des populations de régions Nord vers les villes du Sud et les pays voisins. Les forces politiques en présence divergent sur la nature du pouvoir de la transition et cet enjeu a profondément divisé l’opinion nationale.
La société civile (notabilités, chefs religieux etc.) se retrouve sollicitée de toute part par les acteurs de la scène politique. Malgré la situation de crise, l’Association malienne expulsés (AME) a accueilli 1 642 personnes en 2012 parmi lesquelles 219 étrangers de 15 différentes nationalités. Sur les 1 423 maliens accueillis, 829 sont des déplacés des régions Nord dont 29 hommes, 379 femmes et 421 enfants.
Les déplacés bénéficiaires sont tous issus de familles vulnérables recensées à travers le District de Bamako.
Les actions de plaidoyer à développer
Selon l’AME, dans la situation actuelle du Mali où les migrants risquent de tomber dans l’oubli, des actions de plaidoyer doivent être développées en direction des autorités maliennes, de l’Union Européenne, du Maghreb, de la Mauritanie et des organisations internationales accréditées au Mali.
De ce fait, l’AME propose des missions d’information, d’évaluation et de plaidoyer dans le Maghreb et en Mauritanie. Ces activités de plaidoyer permettront d’appuyer les efforts de l’AME pour faire face au problème de refoulements et expulsions massifs de la Mauritanie vers Nioro du Sahel et de l’Algérie vers Kidal.
L’AME suggère que des actions de plaidoyer soit développées envers l’Union européenne contre les politiques migratoires répressives qu’elle met en œuvre à travers le Frontex. Il s’agit d’inciter l’UE à revoir sa politique répressive qui prolonge ses frontières à l’intérieur du continent africain via le Maghreb. Il faut également entreprendre des actions de plaidoyer pour amener les autorités maliennes à s’impliquer davantage dans l’accueil et l’accompagnement des personnes migrantes. Les inciter à adopter une politique claire qui prend en compte les préoccupations des migrants notamment ceux confrontés au retour forcé (refoulés et expulsés).
A Nioro du Sahel, l’AME envisage un renforcement du dispositif d’accueil et d’accompagnement pour faire face aux cas de flux de refoulés de la Mauritanie voisine.
Dans les régions Nord occupées il faut s’attendre à des flux de migrants refoulés de l’Algérie dès l’ouverture de sa frontière avec le Mali.
En ce qui concerne l’antenne de Kidal, l’AME propose d’acquérir un nouveau local pour élargir ses capacités d’accueil des migrants et une redynamisation du restaurant du foyer.
Bandiougou DIABATE