Malgré le financement de la totalité des frais de construction, les travaux du siège du Conseil de Base des Maliens de Mauritanie (CBMM) connaissent des difficultés imputées à la gestion des sous par Issiaka Traoré, président du CBMM.
En 2017, dans le cadre du renouvellement du bureau du Conseil de base des Maliens de Mauritanie (CBMM), Faraman Doumbia, vice président d’alors du bureau sortant, qui était candidat au poste de président du bureau exécutif du CBMM, en campagne, avait promis à ses compatriotes de construire un siège pour le CBMM. Par la suite, il a désisté au profit de son concurrent, Issiaka Traoré ce, dans le seul but de donner plus de chance à la jeunesse.
Quoi qu’il ait retiré sa candidature, monsieur Doumbia a respecté la parole donnée. Il a offert un terrain de 600 m2 pour la construction dudit siège.
Fraîchement élu président du CBMM, M. Traoré a lui aussi promis de construire sur la place offerte, en 3 mois le plan validé du futur siège, c’est-à-dire deux bureaux, une salle de réunion et deux douches. Le montant arrêté pour l’exécution du plan initial était de 7 millions F CFA.
Très content de l’initiative du CBMM et du geste de Farman Doumbia, le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla, lors de l’investiture de Issiaka Traoré, a mis la main à la poche. Il fait une contribution de 2 millions F CFA. Un geste très apprécié à sa juste valeur par les Malien de Mauritanie et suivi au pays par le président IBK qui a encouragé l’initiative, en juillet 2018, en marge d’un sommet à Nouakchott, a remis 32 millions F CFA au président Issiaka afin qu’il diligente les travaux. En sommes, pour un devis de 7 millions, le CBMM a reçu 34 millions F CFA. C’est dire que le reste des 27 millions pouvait servir à l’achat de mobiliers et autres dépenses. C’était sans compter sur le plan de M. Traoré.
Avec toute cette manne financière, le président du CBMM a cru bon de rouler dans la farine ses camarades du bureau. Au lieu de 7 millions, le devis mis sur la table par ses soins a atteint les 12,5 millions F CFA soit un rajout de 5,5 millions F CFA.
Très surpris par le comportement peu catholique de leur président, ledit montant qualifié de « dépenses injustifiées » a été tout simplement rejeté par le bureau du Conseil de base.
Pour ramener la confiance et calmer les esprits, certains présidents d’honneurs dont Faraman Doumbia (le donateur de la parcelle) ont joué au bon office. Suite aux pourparlers, M. Doumbia a pu récupérer les sous des mains du président. L’argent a été finalement versé dans le compte du conseil de base.
Ce faisant, c’est une commission qui a été mise en place pour continuer le chantier. Le président Traoré a mûri une autre stratégie malgré qu’il ait été dépossédé des sous. Une dépense de 15 millions F CFA a été présentée au bureau exécutif par son délégué. Le bureau qui n’arrivait plus à le comprendre a sans autre forme de procès rejeté le devis. Dans la foulée, le bureau exécutif a recommandé une commission de contrôle. Chose qui n’a pas été du goût du président Traoré. C’est dans cette atmosphère polluée que le président du HCME, Habib Sylla a été saisi de l’affaire. M. Sylla lui a adressé une correspondance afin qu’il fasse l’état des lieux de la construction du siège.
Pendant ce temps, apprend ton, en janvier 2019, que Issiaka Traoré est passé par des chemins tortueux « pour vider le compte du CBMM ».
En mi-juin 2021, dans une correspondance, le président de la Coalition des associations maliennes Faso-Kanu-Mauritanie a sollicité le président Sylla « de prendre les dispositions afin que le chantier qui est à 40% de retard puisse arriver à terme ».
Aujourd’hui, le bureau ne veut ni plus ni moins l’audit sur le rapport financier du CBMM et d’ouvrir une enquête sur la moralité de Issiaka Traoré.
En attendant, que M. Traoré ne justifie l’utilisation des 34 millions F CFA, le bureau est obligé de prendre son mal en patience.
«C’est bien ce président du CBMM qui dit vouloir diriger le HCME, il n’hésitera pas à vendre le siège du HCME à Bamako», prévient un malien de la Mauritanie.
Amadou Sidibé