Cherif Mohamed Haïdara, président du CSDM et secrétaire charge de la diaspora et de la migration au conseil national de la société civile : «Nous les Maliens de la Diaspora, nous sommes discriminés. On doit cesser cette discrimination et créer un groupe parlementaire pour les Maliens de l’extérieur»

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Gestion de la diaspora malienne

Après sa participation remarquable à la Conférence d’Entente Nationale, M. Chérif Mohamed Haïdara, Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM) et non moins Secrétaire chargé de la Diaspora et de la migration au sein du Conseil national de la Société Civile, dans cet entretien qu’il nous a accordé, évoque les acquis de la CEN pour les Maliens de l’extérieur et demande qu’on alloue plus de budget au ministère de tutelle. Dans cet entretien à bâtons rompus, M. Haïdara explique aussi que les Maliens de la Diaspora sont discriminés et pour mettre fin à cela, il demande la création d’un groupe parlementaire en leur faveur. Une autre proposition, non des moindres, faite par le président du Conseil Supérieur de la Diaspora malienne est l’équité dans la gouvernance et surtout l’audit des fonds alloués aux régions du nord du Mali.

 D’entrée de jeu et parlant des acquis de la Conférence d’entente Nationale pour les Maliens de l’extérieur, M. Chérif Mohamed Haïdara, soulignera sa satisfaction du déroulement des débats lors de cette rencontre, même s’ils ont reçu tardivement les Termes de Références, dit-il. Pour lui, de ce fait, les bases n’ont pas eu le temps nécessaire pour réagir au document. «Comme on parlait du Mali, on ne pouvait pas rester en marge et une bonne partie de notre Conseil voulait savoir ce qui allait se passer». Une autre satisfaction pour lui fut, quand le président IBK et ensuite le Médiateur de la République ont expliqué que le processus va continuer et que toutes les bases auront le temps de contribuer au document final, qu’est la Charte pour la Paix et la Réconciliation. Il indiquera, en outre, que leurs délégués ont participé aux travaux des trois commissions de la Conférence. Ici, il n’a pas manqué de saluer la contribution des réfugiés maliens vivant en Mauritanie, au Burkina Faso et des autres maliens de la Diaspora.

Pour M. Haïdara, afin de réussir un autre contrat social et à tous les niveaux, il faut faire disparaitre les frustrations qui sont dues, selon lui, aux promesses non tenues de l’Etat.

S’agissant des fonds destinés aux régions nord du pays, M. Haïdara indiquera qu’ils ont cherché à savoir davantage et que selon beaucoup de personnes, ce sont des nordistes qui se sont enrichis avec cet argent au détriment du développement de leurs localités.

Répondant à la question de la contribution financière de la Diaspora malienne à l’Economie du pays, le Président du CSDM et secrétaire chargé de la Diaspora et de la migration au sein du Conseil national de la Société Civile, dira : «en 2016, nous les maliens de l’extérieur, on a fait 16,26% du PIB national. En plus, nous contribuons beaucoup à la stabilité des ménages par les envois d’argent ». Ce qui fait pour lui, du ministère en charge des maliens, le département le plus important du Mali.  Mais, paradoxe pour lui, car ce ministère est pratiquement, de nos jours, sans budget. Pour preuve, avance-t-il, «pour pouvoir rapatrier des Maliens, on court des semaines à la recherche de l’argent. Et, on souhaite, désormais, qu’on traite ce Département de façon égale que les autres ministères».

  1. Haïdara souhaite l’organisation des états généraux sur l’immigration pour trouver une solution aux multiples problèmes liés à ce phénomène. Il signale au passage que de nos jours, «plus de 40% des jeunes qui partent à l’extérieur sont des filles et cela est extrêmement inquiétant».

Sur la bonne gouvernance et prenant pour exemple le Rwanda, M. Cherif Haïdara souhaite une alternance et suggère qu’on confie la gestion du pays aux femmes, juste pour un mandat.

Une représentation des Maliens de la Diaspora à l’Assemblée Nationale

Sur ce sujet, M. Haïdara  souhaite qu’on donne au moins 15 sièges de députés aux maliens de l’extérieur. Pour lui, les maliens de la Diaspora sont discriminés. « Vous savez, un malien sur trois vit en dehors du pays. Et, comment pouvez-vous décider pour notre compte sans nous impliquer ?» demande-t-il, avant d’indiquer que dans la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, il n’y a qu’une seule personne qui vit à l’extérieur. « On doit cesser avec cette discrimination et créer un groupe parlementaire pour les Maliens de l’extérieur. Ce groupe discutera de nos problèmes et proposera des solutions au nom des maliens de la Diaspora au sein de l’hémicycle » a-t-il fait savoir. «Avec la probable création du Sénat, les autorités prévoient de donner deux sénateurs aux maliens vivant à l’étranger, mais, on n’est pas d’accord» indique-t-il avant d’ajouter que «nous voulons avoir le nombre de sénateurs qui nous revient de droit et 1/10 députés à l’Assemblée Nationale. Pour le secrétaire chargé de la Diaspora et de la migration au sein du Conseil national de la Société Civile, le Mali ayant été le pionnier dans beaucoup de domaines, les critères d’éligibilité de ces élus des Maliens de l’extérieur peuvent être discutés ensemble avec les autorités compétentes. Il prend en exemple la Politique Nationale de Migration du Mali (PONAM), qui est l’une des meilleures politiques en la matière dans le monde. Le Président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne, M. Cherif Haïdara souligné, en outre, que le Sénégal qui s’est inspiré de la PONAM a déjà des députés des sénégalais de l’extérieur. «Et ici au Mali on parle de coût». Ce qui donne l’impression, selon M. Haïdara, qu’on ne mobilise les maliens de l’extérieur que pour amener de l’argent.

En somme, pour M. Haïdara, la bonne gouvernance exige le respect des droits des uns et des autres. Le Gouvernement doit être équitable, il faut l’équité dans la distribution des richesses et des emplois dans le respect des accords signés.

Propos recueillis par Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

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