Le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Me Demba Traoré, était, vendredi dernier, au centre d’information et de gestion des migrations (Cigem). Une visite qui lui a permis de s’imprégner des difficultés que traverse le centre.
La crise politique et institutionnelle que notre pays traverse depuis l’année dernière, a rendu moribond le centre d’information et de gestion des migrations (Cigem), qui n’arrive plus aujourd’hui à exécuter normalement ses activités faute de ressources. Cette passe difficile que traverse le Cigem a répercuté sur les autres projets : le projet du co-développement (couvrant les zones d’origine des migrants), et le programme Tokten. Avec la crise de 2012, ce programme de transfert des compétences des Maliens de la diaspora et financé par le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) et la coopération française, a été plongé dans une période de crise tout comme le Cigem qui l’abrite.
Les difficultés que rencontre aujourd’hui ce centre, étaient au centre de la rencontre d’échange que le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Me Demba Traoré, a eue, le vendredi dernier avec les coordinateurs de ces différents projets et programme. Après une visite des locaux, Me Demba Traoré a présidé une séance de travail de 3 heures de temps au centre. Une rencontre qui a permis à Abdoulaye Konaté, le directeur régisseur du Cigem de faire une présentation sur les activités et les missions du centre. Il a déploré la situation actuelle où le centre arrive à peine à faire face à ses activités d’accueil, de formation et de réinsertion des migrants de retour au pays. Un problème soumis au ministre Traoré, concerne un conflit de compétence qui existe entre le Cigem et l’agence nationale pour l’emploi (Anpe). Cette structure, estime Abdoulaye Konaté, s’est doté de nouveaux outils. Ce qui, ajoute t-il, l’amène à s’occuper de certaines questions relevant normalement du domaine d’intervention du centre d’information et de gestion des migrations, une structure spécialisée dans ce domaine et rattachée au département en charge des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine. M. Konaté a expliqué au ministre que cette concurrence qui complique la situation du centre doit prendre fin dans la mesure où, a-t-il dit, elle compromet l’avenir de la structure. Pour la capitalisation des acquis, le régisseur du Cigem a aussi attiré l’attention du ministre sur la nécessité d’aller vers une reformulation de la structure qui, sous sa forme actuelle, devra prendre fin au plus tard en 2015. Le souhait du directeur est que le centre puisse évoluer soit vers une institution sous régionale rattachée à la Cedeao, mais basée au Mali, soit, prendre la forme d’un centre africain comme proposé autrefois par l’Union européenne.
Demba Traoré a loué le courage et le professionnalisme avec lequel ces cadres ont continué à travailler, malgré les difficultés. Pour que le centre puisse continuer à exécuter correctement ses missions. Certaines démarches ont été entreprises en direction des partenaires, mais également au plan national où des chapitres budgétaires concernant le secteur ont été supprimés. Ces démarches, a-t-il indiqué, doivent aboutir à une réintroduction des chapitres en question.
Quant à l’appui extérieur, il a expliqué qu’il est lié à la coopération, qui se normalise. En ce qui concerne le conflit de compétence existant avec l’Anpe, le ministre Traoré a donné des assurances que son département nouera très rapidement des contacts avec le département en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, en vue de trouver une solution définitive à cette crise.
Oumar Diamoye