Les Maliens établis à l’étranger ont exprimé le besoin de la création du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) lors de la conférence nationale en 1991 et 25 ans après ; beaucoup de compatriotes se sont regroupés au sein d’une autre structure dénommée Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne(CSDM).II faut comprendre que cette structure est également l’un des acquis de la conférence nationale tout comme la création des partis politiques, des syndicats et des associations.
Cette conférence faut-il le rappeler est le résultat des douloureux événements du 26 mars 1991 qui marque un tournant dans l’histoire politique du Mali. Elle a consacré la naissance d’une nouvelle ère avec l’adoption du multipartisme intégral qui a remplacé un régime militaro oligarchique.
Par ailleurs, un quart de siècle après ; une autre réalité est venue se pointer, la démographie galopante des Maliens de l’extérieur ; cela a conduit la grande majorité de nos concitoyens à avoir une autre structure en charge des Maliens de la diaspora. C’est pourquoi le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne CSDM a vu le jour pour combler le vide créer par le HCME qui est malheureusement galvaudé.
Le HCME est-il une girouette ?
En clair le HCME a désormais perdu le monopole de la représentativité des expatriés de notre pays, Habib Sylla en a le sommeil bien léger.Sentant le danger briser sa souveraineté sur cette question, le HCME a organisé en début octobre une conférence de presse .A l’ordre du jour : s’en prendre gratuitement au président du CSDM Cherif Mohamed Haidara en le calomniant, en donnant une définition erronée de la diaspora en utilisant des mots très bien maquillés. Partant ; les conférenciers ont souligné de façon maladroite que le rôle du HCME est d’accompagner aveuglément le président de la république dans l’intérêt de la diaspora.
II est évident qu’un président de la république doit être accompagné en principe par toutes les organisations se réclamant de la société civile, mais ils ne sont pas obligés de suivre le régime comme des moutons de panurge.
Encore faudrait – il rappeler au président du HCME Habib Ngoye Sylla qu’il a outrepassé ses prérogatives. On peut dire que les Foucades de Sylla ont dépassé l’entendement qui est bon à savoir :
Le vendredi 17 septembre 2010 ;lors de la cérémonie de décoration du président de la République d’alors Amadou Toumani Touré et son épouse Mme Toure Lobbo Traore initiée par le président du HCME Habib Sylla, dans son discours avait expliqué que le président ATT a eu le mérite d’avoir su insuffler un nouveau dynamisme aux Maliens de la diaspora et rehausser les rapports entre le Mali et sa diaspora ,des raisons pour lesquelles le HCME ne peut qu’exprimer sa gratitude envers le chef de l’État pour cet acte de considération. Au cours de la cérémonie selon Habib Sylla : « ATT est un visionnaire qui a cru en la diaspora malienne en donnant au HCME une reconnaissance d’utilité publique qui servira d’école à d’autres pays ».
Par ailleurs, on a fait ressortir dans un article du journal « le Coq Cocorico » du 07 octobre 2010 intitulé »Décorations du Président de la République et son épouse par le HCME : il y’a-t-il anguille sous roche ? » Habib Sylla lors de la cérémonie a fait dire par un délégué de la Côte d’Ivoire que : « Nous voulons un troisième mandat pour le président ATT. Nous nous sommes dit cela entre Maliens de l’extérieur dans plusieurs pays et le moment venu, nous allons en parler au président ATT ».Quel dommage pour le locataire de Koulouba à l’époque ?
Curieusement le 19 mars 2018 encore la même langue de Habib Sylla a déclaré dans un discours à l’allure théâtrale « Nous sommes pressés, nous sommes pressés Monsieur le Président de la République vous entendre dire, allez suivez-moi, on y va, vous n’allez pas hésiter d’avancer avec nous, parce que vous savez que nous sommes des soldats engagés, chaque Malienne et Malien ici présent, est prêt à être le directeur de campagne de 2018, avancez, permettez-nous de vous accompagner, les Maliens, vous avez dit Habib ,Habib dit alors IBK ».
Ensuite lors de l’inauguration de la Maison des Maliens de l’extérieur la même année il a osé encore faire le griot à IBK allant jusqu’à soutenir que : « Nous sommes venus vous dire combien nous sommes satisfaits et contents de tout ce que vous avez fait et continuer de faire en faveur des Maliens de l’extérieur. Grâce à vous Monsieur le Président, depuis votre accession à la magistrature suprême, les Maliens de l’extérieur ont pu rattraper les 27 dernières années perdues ».
C’est gravissime, même si la théorie Sylla consiste à aller dans la direction du vent. Habib Sylla utilise désormais ce qu’on peut appeler le langage du varan, il est allé jusqu’à dire : « tu me confortes dans ma position, je te soutiens sans faille », donc cela veut dire qu’Alpha Oumar Konaré et ATT n’ont rien fait pour les Maliens de l’extérieur alors que son bienfaiteur est ATT qui l’a imposé comme président du HCME au détriment de feu DiadieSoumare de la France.
Ces agissements ont choqué beaucoup de Maliens de l’extérieur ce qui est à l’origine de la défaite du candidat IBK à l’extérieur du Mali pendant la présidentielle de 2018. La preuve après sa réélection sa délégation a été huée en France et aux États Unis par les Maliens.
Habib Sylla devrait comprendre qu’il est en déphasage avec les Maliens de l’extérieur. Ce désamour s’est exprimé à travers un communiqué laconique en date du 20 mars 2018 et signé par plusieurs associations de Maliens vivant en France exigeant la suspension de Habib Sylla.
En conclusion au regard de tout ce qui est reproché au HCME, il doit honnêtement faire son mea culpa. II est regrettable de constater que son équipe dirigeante a vidé l’organisation de sa quintessence. Qu’ils acceptent que leur léthargie et leur inefficacité aient constitué le terreau fertile à l’émergence du CSDM qu’ils tentent de discréditer.
Qu’ils retiennent que les Maliens de l’extérieur ne sont pas dupes, ils ont besoin d’une organisation qui pose des actes concrets allant dans le sens des revendications des Maliens de la diaspora. La présence du CSDM sur le terrain associé à son courage dans les dénonciations et dans les propositions lui a conféré une légitimité plus forte ainsi qu’une plus grande crédibilité aux yeux de la diaspora.
Pour mieux contribuer à la construction du Mali Kura, les Maliens de l’extérieur ont surtout besoin d’un président comme Cherif Mohamed Haidara affectueusement appelé MADIBA qui n’a jamais renoncé à sa nationalité d’origine qui a une vision et une stratégie et non un président qui se maintient par l’épaisseur de ses carnets de chèques et dont la largesse se limite uniquement à l’entretien des ministres et autres autorités.
Kante Gaoussou