Après la conférence d’entente nationale : L’état entretient-il la division au sein de la diaspora ?

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L’actualité brûlante des Maliens de l’extérieur ne s’estompe pas même après la fameuse conférence d’entente nationale censée remettre à zéro les compteurs de la discorde, ou, tout au moins, remettre les pendules de la concorde à l’heure. Le fait est qu’aujourd’hui, le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) a perdu depuis belle lurette le monopole de la représentation des Maliens de l’extérieur. La preuve, une bonne partie  des « tounkaranké » ont mis en marche le Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne (CSDM), dirigé par Mohamed Cherif Haidara.

 En se posant comme une alternative aux insuffisances avérées du HCME, le CSDM continue de ratisser dans tous les pays d’accueil des Maliens.  Du coup, le Haut Conseil est sortie de sa longue léthargie pour signifier qu’il existe encore. Des sorties qui sonnent plus comme une réaction à la présence d’un concurrent mais qui ne s’inscrivent pas véritablement dans une action quotidienne et pérenne. Et comme s’il y avait un fort besoin à le prouver, Habib Sylla ne manque désormais aucune tribune pour dire qu’il est le seul à disposer de toute la légitimité pour porter la voix de ses concitoyens établis hors des frontières nationales. Ce qu’il faut noter, c’est qu’en général, le président du HCME tient royalement ces propos en présence des plus hautes autorités. L’on se souvient encore de cette matinée où « l’homme fort du Gabon » l’avait réitéré devant le Ministre Abdourhamane Sylla en août 2016. Lors de cette conférence, Habib Sylla avait pris la parole en premier et l’avait monopolisée pendant plus d’une heure. Le Ministre Sylla qui recevait pourtant la rencontre dans ses locaux, avait dû patienter tout ce temps, donnant l’impression nette que quand Habib Sylla parle, le gouvernement s’aligne. En tous cas, lorsqu’il eut enfin le micro, le ministre avait eu comme seule réaction, le soutien systématique affiché à l’endroit de Habib et contre les autres organisations. « Toute autre personne qui viendrait parler au nom des Maliens de l’extérieur en dehors de Habib Sylla est un imposteur », avait-il lâché. Or, la constitution malienne que le président du HCME « accuse » de lui avoir donné le droit exclusif de parler de la diaspora, ne l’a inscrit nulle part. Il serait même inutile de rappeler que le principe d’une constitution est l’impartialité et sa raison d’être est de garantir justement l’égalité des droits pour tous les citoyens. En consacrant la présence de la diaspora au Haut Conseil des Collectivités et au Conseil Economique, Social et Culturel, le terme utilisé est : « Maliens établis à l’extérieur ».

D’où la responsabilité de l’état dans cette prétention que le HCME n’hésite pas à afficher sur des banderoles et dans les médias. Ce parti pris des autorités est tellement flagrant qu’il vient parfois à en être gêné. D’ailleurs pour tenter de faire amende honorable, le Ministre Abdourhamane Syalla et maintenant Abdoulaye Diop aussi, disent appeler à l’unité. Mais ils s’empressent de rappeler qu’ils ont choisi le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Or, c’est l’état qui est le garant de l’unité de ses fils qui dispose de toutes les ressources nécessaires pour remettre les choses à leur vraie place. Là où il a pu amener à la table des groupes armés qui l’ont violemment attaqué, il est forcément capable de gérer les dissensions au sein des Maliens de l’extérieur. Ces derniers ayant pour seules armes, le courage du grand risque  et le souhait ardent de participer à la construction nationale.

La Rédaction

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