Dans un entretien avec nos compatriotes établis en France, le président du Conseil supérieur de la Diaspora malienne (Csdm), Mohamed Chérif Haïdara, a évoqué plusieurs sujets brûlants concernant la Diaspora malienne notamment l’affaire des binationaux maliens expulsés à l’aéroport international de Bamako, la problématique d’obtention des documents d’état civil… Aussi, il n’a pas manqué de rassurer ses interlocuteurs quant à la bonne volonté des autorités de la transition à travailler pour le bien-être des Maliens établis à l’extérieur et la sécurisation de leur état civile.
otons que le président du CSDM s’était rendu à Paris, comme il l’a fait à chaque évènement majeur, pour rencontrer nos compatriotes établis en France afin de les entretenir sur l’affaire des binationaux expulsés à l’aéroport de Bamako et la situation des documents d’état civil.
Au cours de son intervention, Haïdara a expliqué les raisons de sa visite en France. Selon lui, le CSDM a l’habitude, à chaque fois qu’il se passe un évènement qui concerne la Diaspora, de se placer pour rencontrer celle-ci afin de faire une restitution et s’enquérir des préoccupations de cette dernière.
S’agissant de l’affaire des binationaux maliens expulsés à l’aéroport de Bamako qui avait suscité des inquiétudes de la Diaspora, il dira que : “Ces derniers temps, vous avez tous suivi l’expulsion des binationaux maliens à l’aéroport de Bamako”. Avant d’ajouter c’est d’ailleurs pourquoi il a jugé nécessaire de venir les rencontrer, même si cette expulsion a été très mal perçue les Maliens vivant en France principalement concernés par cette affaire, en vue de les apaiser et donner des explications.
“Ces expulsions ne sont pas faites contre la Diaspora malienne de France. C’est pour des raisons sécuritaires que je ne peux pas évoquer, car je ne suis pas habilité à le faire. Mais je suis sûr que la personne la mieux indiquée s’exprimera sur le sujet”, a-t-il rassuré.
Il a aussi indiqué que la sécurité des Maliens de la Diaspora est une priorité pour les autorités de la transition. “Je voulais dire à la diaspora malienne en France que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le président de la Transition Assimi qui a dit clairement dès le départ qu’il a des priorités parmi lesquelles l’intégrité territoriale du Mali, la sécurité des Maliens de l’intérieur, le bien être des Maliens établis à l’extérieur et la sécurité de leur état civil”, a-t-il renchéri. Avant d’ajouter que : “Quand un président de la République, un homme d’honneur, prend ces engagements, ce n’est pas lui qui va poser des actes à l’encontre du bien-être de sa Diaspora”. A l’en croire, 80% des interventions tournent autour des problématiques de l’obtention du visa, du passeport, de la carte nationale biométrique. Nous nous sommes battus en utilisant la violation de la Constitution pour la prorogation du mandat des députés de 18 mois.
Dans son intervention, le président du CSDM a déclaré qu’Assimi a instruit au ministre des Maliens établis à l’extérieur de faire une déclaration pour dire que désormais le changement de nom est possible. “Assimi a fait mieux, il a instruit qu’une loi soit votée pour permettre aux six tribunaux de Bamako pour être complémentant pour faire un jugement supplétif pour obtenir le fichier te permettant d’avoir ton passeport. Aucun pays au monde ne l’a fait pour sa Diaspora”, martèle-t-il.
Lors de la rencontre, Mohamed Chérif Haïdara a également rappelé que le gouvernement a travaillé d’arrache-pied pour récupérer les bases de données qui étaient prises en otage. “Aujourd’hui, nous avons notre propre base de données faite par des Maliens et vous serez surpris de savoir que la plupart sont des Maliens de la diaspora. Ils sont en train de travailler pour une correction totale de toutes les erreurs”, laisse-t-il entendre.
Concernant la question des binationaux et les documents d’état civil, il a proposé que des instructions soient données aux consulat de fournir des documents aux Maliens binationaux pour leur permettre de prouver qu’ils sont Maliens.
“Pour l’instant, ce que nous avons obtenu, quand vous pouvez montrer que vous êtes Maliens, vous pouvez avoir un visa sur votre passeport. Il faut accélérer l’obtention de visa express”, a-t-il ajouté.
Pour finir, le président du CSDM a invité la Diaspora malienne à soutenir la transition. “Je suis venu vous dire de comprendre ce qui s’est passé, de rester soudés derrière la transition, de soutenir le président Assimi, le Premier ministre Choguel et l’initiative de l’AES qui est une réalité”, a-t-il conclu. Boubacar PAÏTAO
““Pour l’instant, ce que nous avons obtenu, quand vous pouvez montrer que vous êtes Maliens, vous pouvez avoir un visa sur votre passeport. Il faut accélérer l’obtention de visa express”, a-t-il ajouté.”
Cette affaire de l’entrée sur le territoire du Mali des binationaux maliens est l’une des gestions, n’ayons pas peur d’employer le mot, les plus “minables” de ce gouvernement de transition.
C’est contraire à l’éthique et la morale, à la loi et à la Constitution d’exiger des personnes de nationalité malienne souhaitant entrer dans leur patrie, sur la terre de leurs ancêtres, de présenter obligatoirement un passeport malien ou à défaut, s’ils voyagent avec le passeport d’un autre pays, un visa malien payé au prix fort.
Par ailleurs, je crois que ce Conseil supérieur de la diaspora malienne défend plutôt mal les Maliens de l’extérieur dans cette affaire.
Il faudrait au Mali rapidement porter l’affaire devant la justice administrative pour faire annuler les actes de l’administration publique malienne et éventuellement devant la Cour constitutionnelle pour un contrôle de constitutionnalité a posteriori de la législation malienne applicable dans cette affaire.
A mon avis, le gouvernement doit résoudre ce problème de manière simple et rapide. Le Malien ayant une double ou triple nationalités ne doit pas être obligé, pour entrer au Mali à la frontière, de choisir entre la présentation d’un passeport malien en cours de validité ou la présentation d’un visa malien apposé sur le passeport étranger avec lequel il voyage.
Le choix dans cette affaire doit simplement être élargi pour le Malien à la double ou triple nationalités. Il doit pouvoir entrer au Mali, chez lui, soit sur la base d’un (1) visa malien sur son passeport étranger, soit sur la base du (2) passeport malien en cours de validité, de la (3) carte nationale d’identité biométrique sécurisée, de la (4) carte nationale d’identité, de la (5) carte NINA, de la (6) carte consulaire, du (7) permis de conduire, du (8) livret militaire, du (9) livret de pension civile ou militaire.
Il s’agit dans cette liste élargie des documents sur la base desquels les autorités publiques de transition du Mali ont fait sortir les Maliens récemment pour obtenir l’adoption de leur référendum relatif à l’adoption de la nouvelle Constitution. Voir l’article 7 de l’ordonnance n° 2023-018/PT-RM du 26 mai 2023 portant dérogation à la loi électorale publiée dans le Journal Officiel n° 14 du 26 mai 2023.
Il ne faut pas maintenant trahir ces Maliens qui vous ont aidés en leur interdisant l’accès sur le sol de leurs ancêtres au motif qu’ils ne disposent pas d’un passeport malien en cours de validité.
L’État du Mali doit être un État inclusif et non un État séparatiste, phénomène que nous combattons en ce moment.