Suspension des maires du district de Bamako et de la commune I ; L’ADEMA dénonce des sanctions injustes et exige leur annulation

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Inondations d’août 2013 à Bamako : Les sanctions commencent à tomber
Le maire du District Adama Sangaré et son homologue de la Commune I Mme Konté Fatoumata Doumbia

Le Secrétariat Permanent du Comité Exécutif de l’ADEMA, au cours de sa réunion extraordinaire du mercredi 11 juin 2014, a procédé à l’analyse de la situation politique nationale marquée, entre autres, par la suspension de leurs fonctions ” des camarades ” Adama Sangaré, maire du district de Bamako et de Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I du district de Bamako. Le parti de l’abeille conteste vigoureusement les sanctions infligées aux deux édiles municipales et exige leur annulation pure et simple. Certains cadres du parti vont jusqu’à menacer les premiers responsables de décider du retrait de la Ruche de la majorité au pouvoir si ces mesures de suspension ne sont pas levées dans les meilleurs délais.

 

Les mesures de suspension prises par le ministre de la Décentralisation et de la Ville par arrêté N° 2014 -1664/MDV-SG du 6 juin 2014 se fondent  sur les conclusions du rapport de la mission conjointe d’investigation sur les inondations dévastatrices et meurtrières du 28 aout 2013.

Cet arrêté retient comme motifs justifiant les sanctions à l’encontre du maire du district de Bamako le fait d’avoir créé en rajout sept parcelles dans l’ilot HR en Commune II du District de Bamako, devant abriter une école et morcelé 31 parcelles en face de l’ilot N 34 de Lafiabougou-Section H dans la servitude du marigot, en violation des lois N. 02-016 du 03 juin 2002 et 96-025 du 21 février 1996, ainsi que du décret N 0515 PRM du 09 mars 2005.

Quant au Maire de la Commune I, les faits suivants lui sont reprochés : la création et l’attribution de parcelles dans les servitudes des marigots Banconi, Tienkolé, Molobalini et Farakaba ; la création de trente trois (33) parcelles dans le lit du marigot Farakoba à sa source au niveau de la zone de recasement de Doumanzana ; l’application de plans de lotissement non approuvés.

Phénomène complexe et récurrent

Ces motifs surprennent désagréablement les responsables du parti de l’abeille ; ” quand on sait qu’il s’agit de sanctionner les responsables dont les actes sont considérés comme la cause des inondations survenues principalement dans les commune I et IV du district de Bamako “, argue le secrétariat permanent du parti rouge et blanc.

Pour les responsables de l’ADEMA, compte tenu de la localisation géographique des parcelles objet des opérations incriminées et du fait que la plupart desdites parcelles dans le cas de la commune IV ne sont pas encore bâties notamment celles de l’ilot 34 de Lafiabougou, ” il apparait difficile d’expliquer le phénomène récurrent et complexe des inondations par les seules opérations foncières menées çà et là “.

L’ADEMA, tout en condamnant vigoureusement l’occupation anarchique des lits des servitudes des cours d’eau, ” demande de situer l’ensemble des responsabilités ” afin d’éviter au maximum la survenance de toute catastrophe similaire.

En effet, estime le parti de l’abeille, il est universellement reconnu que les phénomènes d’inondation sont d’une particulière complexité découlant de l’agrégation de plusieurs facteurs. Dans ces conditions, il est inadmissible d’étudier isolément l’un de ces facteurs pour en faire la cause unique d’une inondation : aucune situation de crise ne doit perdre de vue ce caractère complexe de l’inondation et partagé des responsabilités.

Conclusions hâtives et ciblées

Malheureusement, la commission d’enquête, au lieu de prendre en compte l’ensemble des facteurs explicatifs des dernières crues dévastatrices à l’échelle du bassin versant, dans son ensemble,  s’est plutôt attachée à tirer des conclusions hâtives et ciblées, sans fondement technique et juridique.

C’est pourquoi, le Parti Africain pour la Solidarité et la justice estime que les inondations sont tributaires de facteurs multiples, complexes et ne peuvent être analysées qu’à l’échelle du bassin versant tout entier. Il considère que les travaux d’entretien des principaux circuits d’évacuation des eaux pluviales (marigots, rivières et collecteurs primaires) permettant de limiter l’ampleur des crues ne sont plus correctement réalisés par l’Etat depuis plusieurs années, en raison des limitations budgétaires. S’y ajoute l’absence de coordination entre les acteurs devant intervenir dans la lutte contre les inondations.

Toutes ces raisons poussent Bamako-Coura “à contester avec vigueur les sanctions infligées aux maires du district de Bamako et de la Commune I, à quelques mois de la fin de leurs mandats et, à la veille de nouvelles élections communales “. Par L’ADEMA demande par conséquent l’annulation pure et simple desdites sanctions.

 

Bruno     

 

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4 COMMENTAIRES

  1. C’est bien sur ce meme Maliweb que j’ai appri que Mme Karim Keita voudrait de ce poste.

    Il n’y a pas de surprise…

  2. Bonjour,

    L’élite d’un parti digne qui se prétend démocratique ne peut pas demander de relâcher des personnes dont l appât du gain facile a causé des morts et la disparition des espaces verts. Cela est visible à l’œil car on sait qui a vendu ces terrais et sans ses mesures le Mali sera foutu à jamais. Quels types de politiciens pour ce pays ou c est un club d’amis!!!!!

    Merci

  3. Il est facile de trouver des boucs emissaires; de trouver de prétendus coupables que de se connaitre soi-meme;mais le temps est sage il revèle tout.

  4. Tout à fait d'accord avec cette analyse.
    Au regard des enjeux de la Décentralisation, de l'image et les signaux dont le pays a besoin, il paraissait inopportun de priver le District de Bamako d'une partie de son exécutif, déjà très faible. Présent aux Comité exécutif de CGLUA, CGLU, AIMF; instances suprêmes des autorités locales, cette sanction touche une fois de plus à nos efforts de revenir dans la partie sur le plan internationale, en plus du regard méfiant du FMI, et de la Banque Mondiale.

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