L’opération de déguerpissement, entamée par la toute nouvelle gouverneure du District de Bamako, vient de déboucher malheureusement sur des violences. Samedi matin, aux environs de 9 h 30, des commerçants écœurés par la destruction de leurs biens faisaient face aux forces de sécurité. Jets de cailloux et de gaz lacrymogènes, pneus brûlés, kiosques et étals brisés, les affrontements étaient vifs. Selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. D’aucuns assurent qu’il y aurait ainsi une victime. Des blessés ont en tout cas été enregistrés. Lisez les rues concernées !
C’était prévisible. Depuis les 25 et 26 juillet, le gouvernorat du District de Bamako avait entamé une opération de déguerpissement.
Plusieurs rues étaient concernées. Au total, on en dénombre plus d’une dizaine. Tous les argumentaires ont été avancés par les autorités. Tantôt c’était pour embellir Bamako en vue du Sommet France – Afrique, tantôt pour dégager les voies publiques.
La toute nouvelle gouverneure du District de Bamako, Mme Sacko Aminata Kane, policière de son état, est immédiatement passée à la vitesse supérieure. Les alentours de l’Assemblée Nationale, la rue des Angevins ou Rail Da, ont vu ses bulldozers passer. A Niaréla, les vendeurs de bois ont été dégagés du cimetière sans ménagement. Les pauvres vendeurs, désormais victimes de la puissance publique, n’avaient que leurs larmes pour observer la scène de destruction. Idem à Lafiabougou où les kiosques et sites de lavage furent saccagés.
Samedi matin, c’était le tour du Grand Marché. Les Bamakois ont été surpris d’entendre des coups de feu. Il était pratiquement 9 h 30.
Lorsque nous – nous sommes rendus sur le terrain, au niveau de la Cathédrale, il n’y avait que des fumées. Presque tout le marché était quadrillé par des forces de sécurité : policiers, gardes,. Leurs fusils étaient visibles par les témoins. Des pneus brûlaient, des débris d’étals jonchaient les voies, des kiosques brisés, c’était vilain à voir. Certains passants étaient molestés, battus à coups de matraques. Mais, que s’est – il passé pour qu’on en arrive là ?
Selon des commerçants, tout est parti du vol sinon de la subtilisation de certains de leurs matériels lors de l’opération. L’un des commerçants s’y serait opposé et réclamé ses biens. D’où la révolte !
Des témoins assurent qu’il y avait effectivement eu des tirs à balles réelles. Et qu’il y aurait également une victime sans préciser l’identité de la victime. Les images d’un homme, baignant dans le sang, sont sur la toile. Durant plus de deux heures, les affrontements étaient en tout cas vifs.
Comme écrit ci – haut, c’était prévisible. Des manifestants confient avoir été sidérés par l’attitude du Président Ibrahim Boubacar Keïta de retour de France. La forte poignée de mains avec la gouverneure a laissé voir qu’elle méritait son nom de ” Dame de fer “, ” celle qui a été capable de nettoyer Bamako “. Or, à l’heure actuelle, notre pays n’a que faire de cela. Il y a Kidal qui échappe à tout contrôle de l’Etat, l’insécurité sévit dans le reste du pays, y compris Bamako.
Entamer dans ces conditions la destruction des leviers de vies des gens, échappe au bon sens.
” Makossa dan do “, autorités du Mali !
Les rues suivantes :
– La rue GMS à dorsal en passant par EDM
– La rue ESS à Badialan,
– La rue camp des gardes au carrefour one Sidibé
– La rue ENF le long des rails côté Badialan et côté N’Tomikorobougou
– La rue qui passe devant la prison centrale,
– La rue qui quitte le soudan ciné, passe devant la pouponnière – ministère de l’Education Nationale passe le long du collecteur côté famille Keïta
– Ruez de vox au boulevard de l’Indépendance,
– Rue ex – Jigisemé à avenue Mamadou Konaté
– AV M. Konaté – Gondole – jardin Kassé Keïta – Notre Dame,
– la rue devant clinique Faraco,
– la rue qui quitte station BEN & CO à la route de Lafiabougou,
– la rue du Babemba à Samé…
– le reste viendra après.
B. Koné
IL faut libérer le territoire c’est tout .
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