Ce projet, bien ambitieux qu’il soit, ressemble plutôt à de la mer à boire pour cette entreprise pour de nombreux sceptiques au regard du comportement des Bamakois.
Bamako est sale. Très sale. Trop sale, aucun qualificatif n’est de trop pour qualifier l’état d’insalubrité dans lequel vivent au quotidien les bamakois. C’est pour mettre fin à cette situation inadmissible que les actuelles autorités du pays ont signé ce contrat avec la société marocaine Ozone-Mali.
Après la signature le 29 septembre 2014, les activités de cette entreprise ont été officiellement lancées le 9 février dernier par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Abdoulaye Idrissa MAIGA et son collègue de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement Durable, Mohamed Ag Erlaf.
C’est un projet de 9 milliards FCFA entièrement préfinancé par la partie marocaine qui s’étale sur 8 ans et qui créera 1302 emplois directs dans notre pays. Ce projet a pour objectif de redonner à notre capitale son lustre d’antan.
Lors de cette cérémonie, le PDG du Groupe Ozone Environnement et Services, Aziz El Badraoui, avait mis l’accent sur la participation de la partie malienne dans la réussite du projet qui durera 8 ans.
Selon lui, le Groupe honorera son engagement vis-à-vis du District de Bamako et accepte le défi de rendre à la ville son éclat et son lustre en offrant la meilleure qualité de service et en mettant en place tous les moyens humains et matériels nécessaires.
Il a aussi mis l’accent sur la collaboration des usagers par le respect des horaires de passage des camions de collecte, l’utilisation de la conteneurisation et la conservation de la propreté des trottoirs et de la route, sans oublier les équipements que la société va installer dans tous les quartiers de Bamako.
La convention a été signée le 29 septembre 2014, et de sa date de signature à nos jours, Ozone a déjà réalisé des constructions et des rénovations au niveau de la voirie. Et plus d’une quarantaine de véhicules spécialisés sont déjà à Bamako sur les 80 conçus pour le projet.
Dès le lendemain du lancement officiel de ce projet, les Bamakois ont vu les agents habillés dans leurs tenues se mettre au travail. Car, pour eux, Bamako est trop sale et il n’y a pas de temps à perdre.
Depuis ce jour, ils ne cessent de surprendre. Munis de matériels de pointe, ils s’attaquent sans merci aux ordures face auxquelles, la voirie était impuissante. Les routes sont balayées, désensablées, les ordures ramassées au grand bonheur des populations.
L’insalubrité, un problème de comportement chez le malien
Malgré les efforts de Ozone –Mali, il faut reconnaitre qu’il ne sera pas facile de rendre Bamako propre comme le souhaitent les autorités de la République du Mali. Car, l’insalubrité est un problème de comportement chez les Maliens.
En effet, le Malien est habitué à jeter ses ordures dans les caniveaux au lieu de payer 3000 F par mois pour un GIE de ramassage d’ordures. Le Malien est habitué à jeter, à travers la vitre de sa voiture, son sachet d’eau après l’avoir vidé, à jeter sa peau de banane sur la route après avoir fini de la manger. Le malien est habitué à mettre ses ordures ménagères dans un sac pour attendre 2heures voire 3heures du matin pour aller les jeter au bord de la route, au coin d’un carré ou sur un terrain de football. Le malien est habitué à utiliser les sachets pour ensuite les jeter à la merci du vent. Le malien préfère manger un sandwich, croquer des cacahouètes avant de jeter ses ordures auprès d’une poubelle.
Au Mali, l’incivisme a dépassé et atteint son paroxysme. Chacun ne pense qu’à soi.
Pourtant, des Maliens sont dans certains pays d’Afrique considérés comme les plus propres de l’Afrique. A l’image du Ghana, surtout à Accra où il n’est pas facile de voir des ordures trainées dans la rue. Ou encore inimaginable pour une personne de manger une banane et jeter la peau par terre sans être interpellée par une autre personne.
Pour la réussite de ce projet à Bamako, Ozone doit impliquer les autorités coutumières, les associations de jeunesse, la police, la gendarmerie.
Mieux, les autorités maliennes doivent, en symbiose avec Ozone-Mali, créer une unité spéciale au niveau de la police chargée du respect de l’environnement, de la salubrité à Bamako. Des unités dont la mission sera de lutter contre les comportements qui salissent la capitale.
Georges Diarra
Je suis tout à fait d'accord avec vous Monsieur DIARRA. OZONE a beau lavé nos villes, si nos comportements ne changent pas, rien ne changera chez nous sur le plan propreté. Dans nos maisons, rues et quartiers nous devons les aider. Nous pouvons former des brigades de salubrité, pour sensibiliser et être très actives (nettoyage général), une fois par mois. Sensibiliser la population dans les écoles, dans les medersa, à travers les média…Bref que tout le monde soit dans le coup, pour que BAMAKO et les autres villes du MALI soient très propres.
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