Depuis quelques semaines on constate un regain de manifestation dans le district de Bamako. Pour les organisateurs, il s’agit d’exiger le départ du maire du district, M. Adama Sangaré. Connaissant le sacrifice de l’homme pour le district, cette montée soudaine de l’adrénaline chez ces détracteurs est loin d’être anodine selon bon nombre d’observateurs. Alors y a-t-il des dessous politiques ?
Pour beaucoup, la réponse à cette question ne fait l’objet d’aucun doute. En accusant le maire du district de tous les problèmes fonciers du pays, ce sont –ils donnés la peine de connaitre l’homme ou encore le statut du maire du district de Bamako. Même s’il est vrai que pour abattre son chien, on l’accuse d’être atteint de rage, la raison doit toujours être privilégiée.
Dans son parcours d’homme politique, le maire du district est aujourd’hui l’un des rares qui n’a pas été cité dans les sales affaires malgré ses années passées sur l’échiquier national.
Au Mali, chacun veut faire des omelettes sans casser des œufs. La transformation de la ville de Bamako exige des sacrifices que personne ne veut consentir. Prenant son courage à deux mains, Adama Sangaré a décidé de projeter la ville des trois Caïmans dans le 21ème siècle. Une chose qui sert aujourd’hui d’alibi politique à ceux qui veulent l’abattre dans l’ombre. Qu’en est-il réellement ?
Tout le souci inavoué des chauffeurs de Sotrama réside dans l’anneau Sotrama et de Tramway en gestation dans notre capitale. Nul n’ignore à Bamako, les embouteillages monstres et les nombreux accidents que ces engins de transport en commun provoquent en longueur de journée. Pour mettre fin à ce carnage inadmissible, les plus hautes autorités avec à sa tête le chef de l’Etat ont décidé de la réalisation d’un anneau Sotrama et d’un réseau de Tramway dans le district. Quoi de plus normal et salutaire ! Comme toutes organisations visant à mettre de l’ordre, cette nouvelle est apparue contraignante pour des gens habitués à rouler et à se garer n’ importe où et n’importe comment. Curieusement, sans s’attaquer au ministre de l’équipement et des transports encore moins au chef de l’Etat, certains responsables qui seraient manipulés des politiques tapis dans l’ombre ont décidé de s’attaquer directement au maire du district pour régler leurs comptes. Pour cela, ils sont prêts à paralyser la ville de Bamako à partir du 19 Décembre prochain à travers une opération ville morte. Ils auraient pu l’appeler « Ville enterrée », cela pour la simple raison qu’ils ont déjà fait assez de mort !
Face aux retombés positifs de la création de l’anneau Sotrama qui spécifie les endroits de circulation et de stationnement des Sotramas avec comme finalité la fluidité totale de la circulation, les populations de Bamako qui font quotidiennement les frais de l’imprudence et de l’incivisme des conducteurs de ses engins de mort soutiennent Adama Sangaré, du moins si l’on en croit ceux que nous avons rencontré.
Pour afficher leur soutien, ceux que nous avons interrogés au cours d’un micro trottoir se disent prêts à marcher à pied s’il le faut pendant les jours ou les semaines de grève, tout en appelant Adama Sangaré à ne pas céder à la pression du diable. Plus loin, ils exhortent l’Etat à prendre toutes ses responsabilités afin de donner au District de Bamako un moyen de transport qui respecte les usagers.
Après les déboires judiciaires de Zoumana Mory Coulibaly, ces derniers événements qui visent à saboter le travail d’un homme qui a appris à diriger autrement suscitent des commentaires dans les salons et ‘Grins’ de la capitale. Pour la plupart, Adama Sangaré serait victime d’un complot politique visant à lui faire payer ses supposés accointances avec l’ex premier Ministre Modibo Sidibé.
Pour Mamadou Traoré, un jeune cadre de son état, « les détracteurs se sont trompés de combat. Car pour lui, aucun maire n’a su donner une âme à notre capitale comme Adama Sangaré. » De son côté, Mme Coulibaly Fatoumata Traoré, commerçante au Dabanani affirme que cette grève n’a pas sa raison d’être. Pour elle, les responsables des Sotramas doivent penser aux autres maliens qui souffrent de leur comportement. En conclusion, elle a ajouté que trop de place de stationnement créera encore plus des désordres dans la circulation.
Tout comme ces deux interlocuteurs, beaucoup d’autres qui ne partagent pas forcement le point du vue du Maire sur d’autres questions, estiment que les responsables des Sotramas sont allés trop loin. Par conséquent, que force doit rester à la loi.
A suivre…
Lamine Diallo