Il y a actuellement un tollé autour de la décision municipale de recaser des commerçants sur 4 hectares au niveau Champ hippique de Bamako. Après la vive tension qui l’a opposé, en début de semaine dernière, aux centaines de forces de l’ordre requis par le maire Adama Sangaré pour faciliter la délimitation et le morcellement des 4 hectares, la Fédération malienne des sports équestres était le jeudi 25 janvier devant la presse. Objectif : attirer l’attention de la population de Bamako sur la menace qui pèse sur le champ hippique de Bamako et dévoiler leur détermination à faire obstacle à ce projet.
La conférence était animée par le président de la Fédération, Mohamed Haïdara. Il avait à ses côtés, le Commissaire général de la Fédération, Mamoutou Diarra ainsi que le directeur du champ hippique. Elle s’est déroulée sous la haute mobilisation de plusieurs sportifs toutes disciplines confondues, des scolaires et des maraichers.
Pour les conférenciers, s’il a été demandé au maire de recaser les commerçants victimes de déguerpissement ou d’incendie, il n’a nullement été question de porter le choix sur le champ hippique qui, à leur avis constitue, en dehors même du hippisme, l’espoir pour les 12 quartiers qui l’entourent, en pratique du sport. A en croire les conférenciers, le recasement même temporaire sur le site n’est qu’une occasion du siècle pour le maire pour se faire de l’argent. Le champ hippique de Bamako, selon eux, a été maintes fois fruit de la convoitise des autorités du district pour le vendre à des commerçants.Certains intervenants ont soutenu que le maire du District veut faire de ce recasement un prétexte pour que des parcelles qu’il a vendues soient récupérées par ces acheteurs.
Rappelons que dans ce combat, la Fédération malienne des sports équestres n’est pas seule. C’est le combat commun à tous les sportifs, toutes disciplines confondues, mais aussi des nombreux scolaires qui y pratiquent l’éducation physique et sportive et des maraichers. C’est en tout cas le cri de cœur d’une communauté d’ensemble pour sauver, à tout prix, l’hippodrome. Leur détermination est sans réserve comme en témoigne la ruée contre les 400 éléments des forces de l’ordre, la semaine dernière qui, malgré leur investissement des lieux dès 6 heures du matin, n’auront pas permis aux géomètres de procéder à la délimitation.
Affaire à suivre.
Daniel KOURIBA