Les groupements professionnels du secteur du commerce, de l’artisanat et du transport dénoncent l’opération de déguerpissement des voies publiques à Bamako. A la faveur d’une assemblée générale le vendredi dernier, les groupements des commerçants des marché du Mali ont exigé l’arrêt des opérations et le recasement des déguerpis.
L’opération de libération des voies publiques, enclenchée par le gouverneur du district, rencontre l’ire des organisations faitières du secteur du commerce, de l’artisanat et du transport.
Les leaders des commerçants des marchés du Mali, la Fédération des syndicats des conducteurs et transport du Mali et le Syndicat national des commerçants détaillants du Mali (Synacodem), ont organisé le 5 août une assemblée générale, au siège du Synacodem, pour exiger l’arrêt des opérations, le recasement des déguerpis dans les bâtiments administratifs inoccupés comme solution immédiate, le dédommagement de certains déguerpis ayant des autorisations permanentes.
Selon le président du groupement des commerçants des marchés, Hama Abbas Cissé, cette opération du gouverneur va mettre plusieurs secteurs d’activités en difficultés. “Des milliards sont partis en fumée dans cette affaire. Nous ne sommes pas contre la libération des voies publiques pour l’embellissement de la capitale. Mais, le processus devait commencer par le recensement des commerçants pour dégager une place. Rien de cela n’a été”, a-t-il déploré.
Le président de la Fédération des syndicats des conducteurs et du transport, Marafa Touré, a estimé que le gouverneur Ami Kane n’a pas été prudent avec les acteurs. “Une telle opération d’envergure implique tous. La propreté de la capitale est une préoccupation partagée. Mais prendre une mesure va mettre des milliers de jeunes sur le chemin de banditisme et de l’exil n’est pas la bienvenue”, a-t-il dénoncé. Et d’ajouter qu’au moment où les politiques sont engagées pour la promotion de l’emploi, à travers le développement du secteur informel, le gouverneur se permet de détruire tout.
“Sachant l’opération vouée à l’échec sans l’implication des organisations faitières, Mme le gouverneur a mis tous à la touche. Et voilà ! Nous n’avons jamais été consultés. C’est pourquoi, nous exigeons l’arrêt des opérations, le recasement des déguerpis dans les bâtiments administratifs inoccupés comme solution immédiate, le dédommagement de certains déguerpis ayant des autorisations permanentes…”
Les leaders des groupements professionnels ont aussi signalé que l’Assemblée nationale s’est saisie du dossier et a déjà envoyé des missions de prospection sur le terrain pour évaluer les dégâts matériels afin de procéder à l’arrêt immédiat des travaux en cours.
Bréhima Sogoba