Très sali de ses micmacs fonciers dans le district de Bamako, le maire du district Adama Sangaré a tenté de sortir de la boue le jeudi dernier pour se tremper dans la piscine de la communication. Plutôt que d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale sur la crise qui l’enchevêtre par rapport à la mafieuse spéculation foncière en cours depuis son arrivée à la mairie du district, l’élu du Badialan n’a fait que tirer les ficelles de sa bretelle par la revue du bilan de la mairie du district de Bamako suivie d’un déjeuner. Aucun commentaire sur les événements qui continuent de décrier la mairie du district aux yeux du monde.
Venus chercher de la lune les journalistes n’ont vu qu’un gros nombril le jeudi dernier à la mairie du district. D’aucuns diront que cela a toujours été le cas avec l’actuel maire de la cité des trois caïmans.
De qui se moque t-il ? Des ayants droits victimes d’expropriation, de spéculation foncière ou du pouvoir finissant d’ATT?
Apres les récents événements à la suite desquels le centre ville a été plusieurs jours secoué, quand des associations et organisations des jeunes et femmes dans leur « trop c’est trop » demandent en tapant le pavé le départ sans condition de l’équipe du conseil du district, le maire sans argumentation convaincante qualifie ces citoyens de « calomniateurs au nez penché ».
En cette fin d’année si le souci des frondeurs se résume à la préservation du cadre de vie des Bamakois et la sauvegarde de leurs terres et espaces vitaux celui d’Adama Sangaré réside dans le respect du bilan de la mairie du district de Bamako. Qui met en gras les chapitres sur le balayage des voies, le curage des caniveaux, la réfection des carrefours à feux tricolores solaires, l’embellissement des façades de bâtiments publics symbolisant la décentralisation, l’éclairage public solaire, la collecte des déchets solides… Pourtant malgré toute cette littérature élaborée sous le magistère du maire lui-même le bamakois lamda ne voit que dalle et se trouve plus que jamais au centre d’une insécurité foncière jamais égalée.
Aussi, au nombre des grandes actions que le bilan de la mairie fait ressortir une place de choix a été accordée au chapitre des actions de l’embellissement de la ville de Bamako au compte de l’année, or ce ne sont que onze vieux bâtiments qui ont eu des retouches. Sur combien d’autres laissés pour compte ?
De ces bâtiments retouchés figurent, tenez vous bien ! Entres autres, le ministère de l’administration territoriale, le siège du haut conseil des collectivités territoriales, le gouvernorat du district, les mairies du district et des communes. A quoi à donc servi la construction de la cité ministérielle, ou pourquoi on doit retoucher des locaux neufs comme ceux du gouvernorat ?
Ne cherchez pas loin les réponses regardez les ventres.
Dans ce bilan, gaillardement présenté par le maire de Bamako l’on a aussi évoqué des travaux de curage des caniveaux au même titre que le balayage des voies. Que vont dire les responsables de ces 160 GIE de nettoyage et d’hygiène publique qui courent derrière leurs arriérés de plus de onze mois d’une ardoise avoisinant les 800 millions de F CFA, cachée dans les tiroirs de la mairie de Bamako ?
Et ces citoyens bamakois victimes d’interminables inondations à chaque saison de pluie par faute de caniveaux non curés ?
Si la gestion municipale doit être à la fois entrepreneuriale et concertée ,sans un audit rigoureux des réalisations faites par la mairie depuis le décès de Moussa Badoulaye Traoré, les sorties médiatiques, risquées de Adama Sangaré ne pourront qu’attiser le feu. Du marché Dossolo de Médine jusque dans les quartiers périphériques de Bamako la plaie frôle la gangrène et l’amertume contre le pouvoir actuel ne fait qu’augmenter. Tout cela par la faute d’une seule personne, qui continue la théatralisation de la question en amenant sur le terrain du règlement politique.
Dans ce contexte un homme averti en vaut…
Baba Dembélé