Libération des voies publiques : des déguerpis reviennent s’installer

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Nombreux sont ceux qui occupent à nouveau les espaces qu’ils avaient dû abandonner sous la pression des bulldozers. Dès que les équipes de déguerpissement tournent le dos, ils se réinstallent. Alors que les dispositions pour le recasement sont en train d’être prises par les mairies

L’opération de libération des voies publiques, lancée en juillet par le gouverneur du District de Bamako, Mme Sacko Aminata Kane, se poursuit dans les communes du District. La Commune III semble être la plus touchée par cette opération compte tenu du fait qu’elle abrite le plus grand centre commercial du pays, à savoir le Grand marché de Bamako. Cet endroit névralgique de la capitale était devenu presque infréquentable à cause du grand désordre qui y régnait. En effet, les voies d’accès du marché étaient occupées par des vendeurs d’articles divers. La plupart étaient installés sur la chaussée, empêchant les véhicules et les piétons de circuler normalement.
L’opération de déguerpissement au Grand marché s’est déroulée dans un contexte mouvementé car les commerçants concernés ont marqué une opposition forte ayant obligé les forces de l’ordre à recourir à la force.
Aujourd’hui, la réussite de l’opération au niveau du Grand marché de Bamako est très mitigée car la plupart des commerçants déguerpis sont revenus s’installer. C’est le cas au niveau de la grande voie appelée « Dabanani » qui traverse le Grand marché du nord au sud. Ici, beaucoup de revendeurs ont bel et bien repris leurs places. Ils ont presque envahi les devantures de la Maison des artisans et de l’Institut national des arts (INA). « Aucune force ne peut faire partir ces gens, surtout à l’approche de la fête », murmure une dame venue faire ses courses à la Maison des artisans. Un autre passant nous conseille de quitter les lieux pour ne pas avoir des ennuis. « Je pense qu’il n’est pas prudent de venir faire un reportage ici car ces gens sont très agressifs. Ils sont prêts à attaquer à tout moment », dit-il.
Aux  alentours de la Grande mosquée, les  déguerpis ont également signé leur retour. Les abords de l’Assemblée nationale sont pour le moment épargnés par l’occupation anarchique. Les quelques commerçants qui essayent de s’y installer sont vite repoussés par les agents des forces de l’ordre qui veillent au grain.
Au Quartier du fleuve, la plupart des commerçants installés sur l’avenue de l’Yser ont démonté leurs kiosques, mais n’ont pas quitté les lieux. A la place des kiosques, ils ont installé des étals sur lesquels ils exposent leurs articles. Parmi eux, Mamourou Niambélé, vendeur de carreaux. « Je me suis installé ici depuis dix ans. Pour moi, il n’est pas question d’aller ailleurs », tempête-t-il. Les autres déguerpis sont aussi dans la même logique. Ils sont déterminés à rester sur place. Et proposent des solutions à cet effet. « Nous sommes prêts à nous éloigner du goudron de quelques mètres pour éviter les désagréments causés aux passants. Mais nous ne voulons pas bouger d’ici. Tous les commerçants que vous voyez ici sont des chefs de famille. Moi même, j’ai huit bouches à nourrir et j’envoie aussi de l’argent à mes parents au village. Il faut que les autorités pensent à ça », argumente Mamourou Niambélé.
L’opération de déguerpissement a touché plus de 1000 commerçants détaillants en commune III, selon le maire Abdel Kader Sidibé qui précise que sur ce chiffre, seuls 72 disposent d’une autorisation temporaire de la mairie. Tous les autres commerçants sont venus spontanément s’installer sur les trottoirs. « Généralement les déguerpissements ne concernent que les domaines publics. Et la loi dit que le domaine public est inaliénable. Ceux qui ont reçu l’autorisation d’occuper le domaine public l’ont eu à titre temporaire. Cela veut dire qu’ils peuvent être déguerpis à tout moment sans passer par une autre forme judiciaire », explique le maire qui demande aux populations d’adhérer à cette opération dont l’objectif principal est de libérer les voies et les espaces publics.
Par ailleurs, le maire de la Commune III annonce que son équipe est en train de prendre des dispositions pour que les déguerpis soient recasés. « On est en train d’aménager le marché de Darsalam et les autres marchés de la commune pour pouvoir recaser tous les déguerpis. Et cela dans un bref délai », assure l’édile, avant d’appeler les commerçants qui sont revenus occuper la voie publique, à respecter la loi. « Le commerce se fait dans le marché. Une activité qui s’exerce dans un endroit non approprié demeure précaire. Nous ne sommes pas contre le commerce mais les voies publiques ne sont pas faites pour d’autres utilisations. Le fait de les occuper de façon anarchique peut créer des accidents ou provoquer des inondations occasionnant parfois des pertes en vie humaine», explique Abdel Kader Sidibé.
La campagne de recensement des commerçants déguerpis est en cours dans les communes de Bamako. Elle est menée par une commission ad hoc, créée le 15 août dernier, à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Cette commission a pour mission de recenser les commerçants concernés par l’opération de déguerpissement et d’évaluer les dégâts qu’ils ont subis.
M. KEITA

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15 COMMENTAIRES

  1. ………Il faut les mettre en prison c’est tout. 6 mois minimum et ils réfléchirons une fois sortie . Ce n’est pas la bonne méthode mais face à des individus qui s’octroient des places de cette manière, il faut une mesure ferme et définitive.

  2. ………….Il faut en prison c’est tout. 6 mois minimum et ils vont réfléchirons la prochaine fois. Ce n’est pas la bonne méthode mais face à des individus qui s’octroient des places de cette manière, il faut une mesure ferme et définitive.

  3. Vraiment que c’est dommage .le Dibida et Dabanani est le coeur de Bko pour les achat et vente.Ce n’est pas maintenent que ca commencer .Vouloir faire partir ces gens a cause de la France afrique ca gene les Maliens vraiment .
    La can 2002 a eu lieu et beaucoup d’autres evenement au Mali ces hommes et femmes etaient pour le mieux present .
    Ma solution c’est de construire une Mall en BETON BLINDE! au dessus de ce espace alors ils iront en haut et liberer vos voies.Ce projet va creer plus de 1 millions de travail au Mali .

  4. Comrades what is being done with areas bulldozed? Are they being developed to provide for businesses or residential dwellings? Why haven’t areas been established for those who had businesses within bulldozed areas to temporarily open shop unto more suitable developed long term accommodations are made. The bulldozed plan is beginning to look if it was not well thought out when there was not much thinking to do. Again the Malian government is beginning to appear as if it is incapable of acting in the people best interest however, if its French masters require something the sycophants instantaneously act. Ms. Kane you appear to be a person with above average intelligence. What is the problem or should I ask is it something you able to speak of? Knowing you have incompetent bosses plus the only way to make them appear competent is by making yourself appear more incompetent I know bosses like you possess obligate you to do so. It is a management style he learned from his French slavemasters plus they think we are to stupid to perceive what is happening. Keep it real. Peace piece. Very sincere, Henry Author Price Jr. aka Obediah Buntu Il-Khan aka Kankan.

  5. “…Nombreux sont ceux qui occupent à nouveau les espaces qu’ils avaient dû abandonner sous la pression des bulldozers. Dès que les équipes de déguerpissement tournent le dos, ils se réinstallent. Alors que les dispositions pour le recasement sont en train d’être prises par les mairies..” POURQUOI NE PAS LEUR ‘AVOIR AU PREALABLE TROUVER UN COIN DE RECASEMENT AVANT DE LES “BULDORIZER”. OU VOULLEZ-VOUS QU’ILS AILLENT AVANT LE “RECASEMENT?

  6. …’ Nombreux sont ceux qui occupent à nouveau les espaces qu’ils avaient dû abandonner sous la pression des bulldozers. Dès que les équipes de déguerpissement tournent le dos, ils se réinstallent…’ … /// …

    S’ils se réinstallent, c’est parce que, il n’a peut-être pas été mis en place un dispositif de surveillance pour veiller au respect de la loi…?
    IL faudrait aussi, en concertation avec les Déguerpis, leur trouver un endroit qui leur convienne vraiment. Le commerce informel n’arrive pas à intégrer le fait qu’il n’est pas nécessaire de s’installer sur la chaussée pour être vu de la Clientèle.

  7. tout ça est dû à la faiblesse de l’Etat, qui n’arrive plus à assumer ses responsabilité.
    pauvre Mali

  8. Tout simplement nous ne sommes pas dans un pays sérieux
    l’état est complètement absent si non n’existe même pas
    que Dieu Assiste le Mali
    Vraiment si ont savais ……….

    • C’est pas le pays qui n’est pas sérieux . c’est plutôt certains responsables qui ne méritent pas leur place . Il y a beaucoup d’incompétents dans les instances dirigeantes du pays .

      Les nuls , les incompétents et les incapables doivent céder la place , sans cela le pays ne bougera pas ou bougera dans le sens inverse , c’est à dire à reculons

  9. Ce message est pour Maliweb.net. Ne pas publier.
    Bonjour à toute l’équipe de Maliweb.,
    Mon ancien Pseudo était Bamaké.
    Je demande à Maliweb de m’autoriser à utiliser à nouveau Bamaké comme Pseudo, à la place de ‘ Bamakèba ‘
    Bien cordialement.
    Makamba.

  10. Tout le monde sait qu’une telle opération ne pourrait pas se passer dans la facilité .
    Une raison de plus pour tirer son chapeau à ami Kane qui mérite désormais et largement le surnom de “Dame de Fer” . Cette grande opération jamais connue auparavant dans notre pays , se divise en trois étapes bien distinctes :

    Première étape qui est la phase de repérage , de sensibilisation , d’information et de concertation avec les différents syndicats , d’associations , de personnalités religieuses et de partis politiques . Ce qui a été fait et bien réussi par la très courageuse ami Kane

    Deuxième étape qui est la phase d’action avec l’entrée en scène des bulldozers après l’isolation et la sécurisation des endroits concernés .

    Enfin la troisième et dernière étape consiste à assurer un suivi après le passage des bulldozers . Les endroits décampés ou déguerpis doivent être balisés avec des panneaux d’interdiction de s’y réinstaller sous peine d’amende .

    Une telle opération ne peut réussir qu’avec une très grande fermeté . Notre Grande Dame de Fer Ami Kane est jusqu’à présent à la hauteur de la tâche .

    Que dieu bénisse le Mali

    • Pas mal mynti commentaire et C’etait surtout que les gens reviendront.
      Comment faire maintenant pour ces personnes s’installent ailleurs comme des places sont entrain d’etre reperer pour eux et elles? Et comment ils/elles seront accompagnés par le gouvernement pour leurs faciliter la tache aussi?
      Cas même c’est une bonne initiative de liberer toutes les voies et places publiques pour desengorger Bamako et commencer a l’embelir et maintenir fluidite du traffic.

    • Ce sont les pseudos opposants qui entrainent tout ce bordel, parce que à chaque fois que l’état prend une décision, ils montent au créneau pour dénoncer, démagogie et quette du pouvoir quand tu nous tiens.

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