Démolition des kiosques par le gouverneur du district de Bamako : L’opposition désapprouve, la majorité abdique

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Rencontre entre l'opposition malienne et la majorité présidentielle (photo archives)

L’opération de démolition des kiosques a provoqué des fortunes diverses, suscitant d’énormes réactions, les plus audibles étant celles des partis politiques de l’opposition : l’Urd, le Parena et Sadi, qui se sont clairement prononcés pour dénoncer et se démarquer de la manière forte utilisée, sans une concertation assortie d’une entente sur les lieux de recasement. Pendant ce temps, les partis de la majorité sont restés muets comme une carpe, fuyant même la question. Un seul parti de la majorité se serait prononcé contre l’opération bulldozer à Bamako. Est-ce à dire que la majorité dans son ensemble est contre l’opération, raison pour laquelle aucun communiqué n’a été pondu pour soutenir la démolition ? Les principaux partis politiques de la majorité, contactés par Le Républicain pour savoir s’ils approuvent ou désapprouvent l’opération, n’ont pas daigné décrocher le téléphone ou au moins répondre à nos messages SMS. Ils ont tout simplement abdiqué face à cette question environnementale, économique et vitale.

Les opérations de libération des voies publiques suivant la méthode forte utilisée par Mme Aminata Kane, a bouclé sa troisième semaine d’affilée. Les moyens utilisés pour déguerpir les occupants des voies publiques en font la particularité, les opérations antérieures ayant été compromises par la corruption des agents qui devaient veiller sur leur réussite. Mais à la différence des précédentes qui ont été précédées de larges concertations et de l’adhésion de tous, les opérations en cours font l’objet de contestations. Les contestateurs sont d’abord les populations du marché, qui occupent ces espaces publics et qui reprochent individuellement et à travers leurs associations, la méthode au bulldozer utilisée, et l’absence de suffisamment de concertation, et surtout le déguerpissement avant d’avoir résolu la question de recasement dans un marché commode. Ce qui fait la particularité de l’opération Ami Kane, c’est la mobilisation des forces de sécurité, la démolition des kiosques au bulldozer, l’usage du gaz lacrymogène pour éloigner d’éventuels opposants à ce projet dont « l’arrêt n’est pas négociable », selon le gouverneur Ami Kane.

De façon générale, tout le monde souhaite un nouveau visage pour la capitale, un cadre assaini et aéré, loin de la pollution, des moustiques, des rats et des bandits qui choisissent toujours des endroits désordonnés, mal balayés, mal lotis avec des branchements illégaux. Ces endroits en proie aux incendies doivent appartenir au passé, mais sommes-nous dans la jungle pour que populations et autorités ne puissent pas se comprendre à travers un dialogue interactif, dégager de façon concertée la solution et la mettre en œuvre? Cela a l’avantage de mettre tout le monde d’accord, afin que tout le monde accompagne l’opération dans un mouvement commun. Mais est-on en présence d’un tel processus qui se passe dans la paix ? Ce qu’on a vu à Bamako ressemble plutôt à l’ordre du Léviathan qui est le plus fort et qui règne par la force, qui utilise la force pour obtenir ce qu’il veut. Est-ce cela qu’on souhaiterait voir ?

Madame le gouverneur en s’exprimant sur le sujet, à juste titre, a commencé par demander pardon à la population pour les désagréments causés, puisqu’elle sait bien qu’il y en a eu. C’est le plus fort contre les plus petits, les hautes autorités contre les citoyens qui paient leurs impôts en taxes et patentes, l’éléphant contre les menus fretins, des dirigeants logés, nourris et blanchis aux frais de l’Etat contre des ‘’gagne-petit’’ , ou alors, « l’éléphant dans un magasin de porcelaines », comme l’a si bien imagé un reporter de la presse internationale. Les victimes de cette démolition ne sont autres que des étalagistes, les commerçants détaillants dits revendeurs, les mécaniciens, les artisans, les lavages de véhicules, et autres travailleurs de l’informel, qui paient régulièrement à la mairie pour les espaces qu’ils occupent. Ils ont la caution des maires qui sont aussi des agents de l’Etat, ils ont une légitimité pour occuper ces places d’où ils ont été déguerpis sans ménagement, comme des malpropres.

L’opération de démolition des kiosques a provoqué des fortunes diverses, suscitant d’énormes réactions, les plus audibles étant celles des partis politiques de l’opposition : l’Urd, le Parena et Sadi, qui se sont clairement prononcés pour dénoncer et se démarquer de la manière forte utilisée, sans une concertation assortie d’une entente sur les lieux de recasement. Pendant ce temps, les partis de la majorité sont restés muets comme une carpe, fuyant même la question. Un seul parti de la majorité se serait prononcé contre l’opération bulldozer à Bamako. Est-ce à dire que la majorité dans son ensemble est contre l’opération, raison pour laquelle aucun communiqué n’a été pondu pour soutenir la démolition ? Les principaux partis politiques de la majorité, contactés par Le Républicain pour savoir s’ils approuvent ou désapprouvent l’opération, n’ont pas daigné décrocher le téléphone ou au moins répondre à nos messages SMS.

La semaine dernière, l’URD et le Parena ont demandé au gouvernement l’arrêt immédiat des opérations et un dialogue franc et sincère avec les vrais acteurs des marchés du district ! Dans leurs communiqués respectifs rendus publics, le 1er et le 2 aout, l’URD et le Parena ont dénoncé l’opération de déguerpissement entamée par le gouverneur du district Aminata Kane. Les deux partis convergent à demander au gouvernement d’ordonner « l’arrêt immédiat  de l’opération de démolition des kiosques et étals des marchés de Bamako en attendant l’issue du dialogue avec les associations de commerçants détaillants »

L’URD a demandé au Gouvernement : « d’instruire immédiatement au Gouverneur de Bamako d’arrêter lesdites opérations; d’engager un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs concernés ; de mettre préalablement à disposition des déguerpis des sites de recasement aménagés ; d’éviter d’initier des opérations du genre pendant la période hivernale ».

De son côté le Parena, à travers son Comité Directeur s’est dit préoccupé par la tournure prise par l’opération d’assainissement en cours, de la capitale. « Effectuée à coup de bulldozers, cette opération a entraîné la démolition des kiosques et étals des commerçants détaillants et de petits vendeurs à la recherche de leur pitance quotidienne pour nourrir leurs familles », indique le communiqué du Parena. Si l’assainissement de la capitale est nécessaire, force est de reconnaître que l’opération a souffert d’un déficit de concertation qui a conduit aux violences des 30 juillet et 1er août. En outre, la période choisie (la saison des pluies) n’est guère indiquée pour des démolitions-déguerpissements. « Le PARENA invite les autorités du District de Bamako (Gouverneur et maires) à instaurer un dialogue franc avec les vrais acteurs des marchés. Outre la Chambre de commerce et d’Industrie et le Conseil National du Patronat, le PARENA souligne l’importance d’associer le SYNACODEM, la Coordination des commerçants détaillants et les associations et collectifs des marchés de Bamako aux concertations en vue de trouver une issue heureuse à cette crise », a indiqué le communiqué.

Le PARENA a invité le Gouvernement à ordonner l’arrêt immédiat de l’opération de démolition des kiosques et étals des marchés de Bamako en attendant l’issue du dialogue avec les associations de commerçants détaillants. Pour calmer les esprits, le Gouvernement doit s’engager, sans délai, à indemniser les victimes des démolitions du 30 juillet, a recommandé me parti du bélier blanc. Le parti Sadi a également abondé dans le même sens. La majorité présidentielle fera certainement connaître le sens de sa girouette dans les heures qui suivent.

B. Daou

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4 COMMENTAIRES

  1. Oui, ce Conflit peut devenir un Malentendu
    C’est un conflit de génération qui, a été toujours refoulé; donc un conflit refoulé qui n’a jamais trouvé de solution définitivement acceptable pour l’une ou l’autre des deux antagonistes et qui risque donc à tout moment de devenir un conflit déclaré au lieu de devenir un Malentendu qui résulte toujours d’une erreur d’interprétation.
    Si un conflit surgit, c’est qu’une erreur s’est glissée dans le système; il faut donc l’éliminer.
    Oui je suis d’avis, <>.
    L’Évitement caractérisé par une absence d’implication dans une situation conflictuelle d’où le refus stratégique ou non de s’engager est à éviter; à l’exception qu’il peut permettre stratégiquement de gagner du temps pour obtenir des ressources, cumuler du pouvoir ou encore rechercher d’autres alternatives.
    Dans ce contexte, l’Accommodation ne peut être qu’une erreur.
    La Confrontation de Promesses, d’Engagement ou de Manipulation qu’est avant tout le désir d’obtenir gain de cause, de satisfaire ses intérêts dans une situation conflictuelle et ce, envers ou en dépit des intérêts de l’autre est à abolir.
    Même si on ne le sait pas, ou que l’on ignore; il s’agit d’une Collaboration, une volonté de satisfaire l’intérêt général et ceux propres à chaque individu.
    Ce jeu implique à mettre carte sur table; or si et malheureusement c’est le cas, toutes les parties n’ont pas cette attitude, la partie collaboratrice peut devenir vulnérable à court terme. Oui au Compromis et à la Négociation car, inévitable dans ce contexte précis.
    Chacun gagne quelque chose mais aussi perd plus ou moins.
    Je veux obtenir ce que je souhaite, je ne peux l’obtenir qu’en donnant à l’autre au moins une partie de ce qu’il veut.
    ATTENTION A CEUX:
    Qui cherchent des décisions avant tout applicables étant donné les personnes, même si ces solutions sont en soi imparfaites
    Qui défendent leurs idées, opinions et attitudes aux dépens des autres et contre eux s’il le faut
    Qui essaient d’être neutres et préfèrent rester à l’écart
    Qui, en sachant bien rester neutres, sont rarement troublés
    Qui ont un humour caustique, qu’est quelque fois une arme offensive
    Qui ne ménagent ni eux-mêmes, ni les autres.
    C’est un message,
    Mon message n’a d’autres vocations que la PAIX entre MALIENNES et MALIENS
    Rien que la PAIX
    QUE DIEU BÉNISSE LE MALI.

  2. Je suis tres decu de la comportement hypocrite de l’ oposition.
    Il y a riend du tou positive dan toute l’action du president IBK?
    Vous detien aucun plan politique, economique et siciale pour c pays.
    Honte a vous

  3. Mes amis de l'opposition, soyons responsable. De Soumaila Cissé à Tiéblé parce qu'aujourdhui vous n'êtes pas dans les affaires ? Il n y a jamais eu de déguerpissement quand Soumaïla était Ministre ? Moi je ne soutiens pas le régime IBK, mais cette fois ci laisser la bonne dame faire son boulot. On ne pas vivre dans l'anarchie, soyons raisonnable. Tout ne pas être vert dans un Etat. Tous ces propriétaires de kiosque là savaient qu'un jour ils seront deguerpis. Moi j'ai vite compris et j'ai fais marche arrière quand je devais déposer mon contenaire à Quinzambougou

  4. Question: Quel rôle la Russie est-elle prête à jouer afin de contribuer à la lutte contre le terrorisme non seulement au Mali, mais aussi dans l’Afrique du Nord et au Proche-Orient?
    S.Lavrov (repond après A.Diop): Nous soutenons activement les efforts des dirigeants maliens pour résoudre ce problème complexe. D’une part, il s’agit d’une lutte sans compromis contre le terrorisme international, de l’autre, de la promotion de la feuille de route pour la réconciliation nationale, pour « couper l’herbe sous les pieds» de ceux qui voudraient mettre en jeu une variété de « cartes » ethniques et religieuses. C’est pourquoi nous nous félicitons et encourageons fortement le processus de la promotion du dialogue au Mali, qui a été lancé en été 2013 à Ouagadougou et se poursuit en Algérie, où une réunion s’est tenue en juillet dernier, et la dernière rencontre a eu lieu il y a quelques jours. Mon homologue, A.Diop, a assisté à cet évènement et l’a qualifié comme assez positif. Nous ferons notre possible pour que la communauté internationale assure la pérennité de ce processus, et surtout son efficacité sous la forme d’un consensus national.
    En ce qui concerne les formes non-politiques de soutien dans la lutte contre le terrorisme, à la demande des autorités du Mali, nous avons fourni une aide téchnique et militaire, nous avons livré des armes légères et des munitions ces dernières années au Mali. Maintenant, nous sommes prêts à répondre rapidement à une nouvelle demande de Bamako de fourniture de matériels militaires dont l’armée malienne a besoin, notamment des hélicoptères, des avions, des véhicules, et d’autres systèmes d’armement. Nous en avons discuté aujourd’hui. En outre, nous coopérons dans la formation des officiers de police et de l’armée malienne dans des établissements d’enseignement supérieur du ministère de la Défense et du ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie.
    Je tiens à noter que nous avons depuis plusieurs années un groupe bilatéral pour la lutte contre le terrorisme. Sa dernière réunion a eu lieu à Moscou en 2013, jusqu’à la fin de cette année, nous prévoyons la tenue de la IVème réunion à Bamako. L’accord bilatéral sur la coopération dans le domaine de la lutte contre la légalisation (blanchiment) des revenus provenant des activités criminelles et le financement du terrorisme est en viguer depuis 2013. C’est également un outil pratique pour les efforts préventifs dans ce domaine important. Nous préparons un accord sur la lutte contre la menace de la drogue, ce qui permettra également de renforcer le cadre juridique de notre coopération dans ce domaine.
    En ce qui concerne le principe globale dans la lutte contre le terrorisme, nous avons dit à plusieurs reprises que pour pavenir au succès, il était primordial de se débarrasser des doubles standards, ne plus diviser les terroristes en « gentils et méchants » et ni les soutenir lorsque les objectifs de changement de régime coïncident avec les intérêts des terroristes eux-mêmes, comme c’était le cas en Libye. Nous avons discuté de ce sujet aujourd’hui avec le ministre A.Diop, et je l’ai déjà mentionné.
    Maintenant, les forces armées de la République du Mali, les soldats africains de la paix et d’autres pays et le contingent français (dans le cadre de l’opération « Serval ») confrontent les rebelles, dont la France et plusieurs autres pays avaient armé en Libye pour renverser le régime de Mouammar Kadhafi. Voici le meilleur exemple de doubles standards qui se retour

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