Démolition des kiosques par le gouverneur du district de Bamako: L’URD et le Parena demandent au gouvernement l’arrêt immédiat des opérations

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Dans deux communiqués différents déposés à notre rédaction, l’URD et le Parena, tous deux de l’opposition, dénoncent l’opération de déguerpissement entamée par le gouverneur du district Aminata Kane. Les deux partis convergent à demander au gouvernement d’ordonner « l’arrêt immédiat  de l’opération de démolition des kiosques et étals des marchés de Bamako en attendant l’issue du dialogue avec les associations de commerçants détaillants »

L’URD a suivi avec beaucoup d’inquiétude les affrontements ayant opposé le samedi 30 juillet 2016 les forces de l’ordre et des commerçants et artisans suite aux opérations de démolition et de déguerpissement entamées par le Gouverneur du District de Bamako. Lesdits affrontements ont occasionné des blessés. Notre capitale, Bamako, a connu par le passé des opérations du genre dont le déroulement et l’issue ont été salués par tous, par ce qu’ayant reçu l’adhésion des populations concernées à travers un dialogue inclusif aussi bien autour du bien fondé de l’opération, du moment de leur exécution que des modalités d’accès aux sites de recasement. Le Gouvernement de la République du Mali, avant d’autoriser de telles opérations, aurait dû exiger qu’un véritable dialogue avec les acteurs concernés soit engagé d’une part, et s’assurer que des sites de recasement aient été préalablement aménagés pour les déguerpis d’autre part, selon l’URD, qui « déplore ce manque  de communication et demeure convaincu que seul un dialogue franc et sincère pouvait éviter à notre capitale le dérapage sanglant et inadmissible qu’elle a connu le samedi dernier ». L’URD demande au Gouvernement : « d’instruire immédiatement au Gouverneur de Bamako d’arrêter lesdites opérations; d’engager un dialogue franc et sincère avec tous les acteurs concernés ; de mettre préalablement à disposition des déguerpis des sites de recasement aménagés ; d’éviter d’initier des opérations du genre pendant la période hivernale ». L’URD a appelé également les commerçants et les artisans concernés par ces opérations à s’engager dans la voix du dialogue pour la résolution de cette situation. « Notre parti, l’URD, prône la paix, la justice, le respect des valeurs républicaines et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression », a conclu le parti de la poignée de main.
De son côté le Parena, à travers un Communiqué de son Comité Directeur s’est dit préoccupé par la tournure prise par l’opération d’assainissement en cours, de la capitale. « Effectuée à coup de bulldozers, cette opération a entraîné la démolition des kiosques et étals des commerçants détaillants et de petits vendeurs à la recherche de leur pitance quotidienne pour nourrir leurs familles », indique le communiqué du Parena.

Pour l’arrêt immédiat  de l’opération

Si l’assainissement de la capitale est nécessaire, force est de reconnaître que l’opération a souffert d’un déficit de concertation qui a conduit aux violences des 30 juillet et 1er août. En outre, la période choisie (la saison des pluies) n’est guère indiquée pour des démolitions-déguerpissements. « Le PARENA invite les autorités du District de Bamako (Gouverneur et maires) à instaurer un dialogue franc avec les vrais acteurs des marchés. Outre la Chambre de commerce et d’Industrie et le Conseil National du Patronat, le PARENA souligne l’importance d’associer le SYNACODEM, la Coordination des commerçants détaillants et les associations et collectifs des marchés de Bamako aux concertations en vue de trouver une issue heureuse à cette crise ». Le PARENA invite le Gouvernement à ordonner l’arrêt immédiat de l’opération de démolition des kiosques et étals des marchés de Bamako en attendant l’issue du dialogue avec les associations de commerçants détaillants. Pour calmer les esprits, le Gouvernement doit s’engager, sans délai, à indemniser les victimes des démolitions du 30 juillet.

 

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