La Maison des Femmes de Sabalibougou a servi de cadre, le samedi 22 octobre dernier pour un débat public organisé par la Mairie de la Commune V sur le budget. Une tradition instaurée par la municipalité depuis l’arrivée de l’équipe dirigée par Boubacar Bah dit Bill en 2009. L’exercice consiste à présenter le bilan de l’année coulée en termes de réalisations et les perspectives pour l’année à venir.
Pour cette année, l’exercice a porté sur le rapport budgétaire de l’année 2015, les réalisations de 2016 (de janvier à septembre 2016) et les prévisions pour 2017. C’était sous la présidence du Maire de la Commune V lui-même Boubacar Bah. Il avait à ses côtés, Ousmane Bah, Secrétaire Général de la mairie, Mamadou S. Traoré, son 2ème adjoint, Amadou Ouattara, son 3ème adjoint et Coumba Kanté, chargée du budget de la Marie de la Commune V.
D’entrée de jeu, le maire Boubacar Bah dira que l’objectif de ce débat qui se veut un exercice de transparence est de donner l’opportunité aux populations de la commune V de savoir ce qui a été fait durant l’année écoulée en leur nom. Mais aussi, ce qu’il reste à faire en termes de réalisations.
Il a exposé le bilan des réalisations faites en 2015 et pendant les trois premiers trimestres de 2016. Avant de parler des prévisions pour l’année 2017.
Ensuite, les populations de la commune venues en nombre ont eu droit à la parole.
Les intervenants ont félicité le Maire et son équipe pour cet exercice de transparence instauré à la marie depuis 2009.
Les préoccupations de certains intervenants ont porté sur l’insécurité autour du Centre d’Animation Pédagogique de Baco-Djicoroninon clôturé et d’autres écoles de la même localité. Cette question a été soulevée par le Directeur Adjoint du CAP. D’autres ont parlé de la rue 286 de Daoudabougou très sale à cause d’un dépôt d’ordures provoquant des maladies et la pénurie d’eau dans certains quartiers de cette commune dont Daoudabougou.
Le problème du foyer des jeunes de Daoudabougou, occupé illégalement et le disfonctionnement de la Mairie de Daoudabougou après son saccage par la population à la suite d’un différend ont été soulignés par le responsable des jeunes de ce quartier.
La représentante de la CAFO pour sa part a attiré l’attention de la mairie sur le manque de financements pour les activités initiées par ce regroupement de femmes.
En réponse au problème d’eau, Amadou Ouattara dira que des actions sont en cours dans le cadre d’un projet financé par le Japon pour la fourniture d’eau dans la commune, précisément à Daoudabougou. Selon lui, la 1ère phase a déjà vu le jour et sera suivie bientôt d’une 2ème phase pour un coût de 5 milliards FCFA.
S’agissant du problème du CAP de Baco-Djicoroni, M. Ouattara a révélé que l’Etat a construit ce CAP sans associer la Mairie qui a juste offert l’espace qui était destiné pour une autre vocation. Il a néanmoins promis que la mairie va procéder à sa clôture une fois qu’elle mobilisera des fonds à cet effet. Parlant du problème de dépôt d’ordures de Daoudabougou, le N°3 de la Marie de la Commune V a reconnu qu’ils ont toujours des problèmes avec ce quartier en soulignant que la Mairie était arrivée à mobiliser des fonds pour résoudre ce problème. Mais avec le refus de la population, ce projet est tombé à l’eau. Et ce sont les résultats de ce refus que la population est entrain de récolter aujourd’hui.
Pour ce qui est du disfonctionnement au niveau de la mairie de Daoudabougou, obligeant la population à aller dans les autres mairies pour établir leurs documents, Amadou Ouattara dira qu’ils ont besoin de garantie de ne pas voir cette mairie saccagée à nouveau.
Concernant le financement des activités des femmes, Amadou Ouattara expliquera que c’est souvent à cause du manque de fonds et de règles à tenir que certaines activités des femmes restent sans financements.
Le maire Boubacar Bah ajoutera que ce débat public est une obligation légale prévue par le Code des collectivités. C’est pourquoi, son équipe l’organise chaque année depuis son arrivée à cette Mairie en 2009. Pour lui, la participation de la population à ce débat s’inscrit dans le cadre d’un devoir citoyen. Aussi, c’est un cadre idéal pour s’enquérir de toutes les informations sur la gestion de la Marie dont le budget annuel de 4 milliards FCFA.
« Nous attendions au niveau de la TDLR (Taxe de Développement Local et Régional ndlr) 600.000.000 FCFA par an, mais nous ne percevons que 20 millions FCFA. Faites le rapport. Vous voulez le confort mais le minimum qu’on vous demande de payer, vous ne le faites pas et vous avez des exigences », a déploré le maire de la commune V. Avant d’ajouter que « celui qui a parlé de la rue 286 devrait savoir que la mairie y a perdu 50 millions FCFA par leur faute. Idem pour la population de Daoudabougou qui a brulé sa mairie et vient après se plaindre des conséquences de cet acte », s’est indigné Boubacar Bah dit Bill.
Modibo Dolo