La question de l’insalubrité au Mali se pose avec une très grande accuité dans le District de Bamako et ce, malgré les tapages faits par les différentes autorités administratives et politiques. A ce sujet, plusieurs initiatives ont été prises pourtant. L’insalubrité demeure un casse tête. Comment peut-on expliquer cette situation? Où se situe la responsabilité de cette situation à un moment où le pays est activement en chantier aujourd’hui plus que par le passé?
Ces questions méritent d’être posées, puisque la ville de Bamako est loin d’être coquette aujourd’hui, en dépit de la multiplication du nombre de bâtiments haut et moyen standing.
POPULATIONS ET AUTORITES INTERPELLEES
La responsabilité de la situation vécue aujourd’hui par les Bamakois interpelle à la fois les populations elles mêmes et les autorités politiques et administratives du District. A ce niveau, il y a eu beaucoup de rencontres, de débats des représentants de la société civile. Cela pourrait certes avoir apporté un léger mieux par endroits, mais force est de constater que la ville de Bamako n’est pas aussi propre qu’on le souhaite aujourd’hui.
L’ACTION DE LA SNV
On se rappelle, en effet, que la SNV avait pris des initiatives dans le cadre de l’information, la formation et la sensibilisation des représentants de la société civile. Cette structure a surtout beaucoup travaillé avec les femmes des six communes du District de Bamako dans le cadre du lobbying auprès des autres composantes de la société, en particulier les hommes, leurs frères et ou époux.
Il faut souligner que cela entre dans le cadre de la perception, selon laquelle les femmes sont incontournables dans le processus de développement et d’assainissement de l’environnement, du cadre de vie. Mais, peut-on affirmer que les efforts se sont poursuivis? Rien n’est moins sûr; il semble que le relâchement est vite intervenu dans la mise en oeuvre de cette initiative, pourtant salutaire.
LA DNACPN, LA VOIRIE, LES GIE IMPLIQUES
Par ailleurs, récemment, lors d’un débat sur les problèmes d’assainissement qui a enregistré la participation d’un responsable de la Voirie du District de Bamako, d’un de la Direction Nationale de l’Assainissement Contrôle des Pollutions et Nuisances(DNACPN) et de GIE d’assainissement entre autres, la question a suscité beaucoup de polémiques, au point qu’on s’est demandé si, en fin de compte, les responsabilités ont été effectivement situées.
DES MESURES IMMEDIATES ATTENDUES
Au sortir de ce débat qui a présenté un grand intérêt pour le public, il n’est pas sûr que les mesures immédiates seront prises dans le sens de la gestion effective des problèmes liés aux déchets solides, en particulier aux dépôts de transit et finals dans le District de Bamako et les communes riveraines. Et pourtant, il faudra que se développe une synergie dans ce sens.
Ce que l’on retient, c’est surtout la sortie massive récente des femmes en commune V du District de Bamako pour débarrasser cette commune d’un dépôt de transit particulièrement gênant. Une action salutaire qui traduit l’engagement des femmes en faveur d’un environnement sain, gage de la préservation de la santé publique.
L’HIVERNAGE COMPLIQUE LA SITUATION
Il est regrettable qu’aujourd’hui encore le problème de l’insalubrité dans le District de Bamako se pose avec acuité. L’hivernage est le moment le plus difficile avec les caniveaux non curés, les ordures ménagères sont régulièrement drainées par les eaux de pluies dans les rues, les artères principales.
Malheureusement il arrive que certains habitants de Bamako profitent des moments de pluies pour déverser leurs ordures dans les rues. Toute chose qui n’est pas de nature à faciliter le travail pour la Voirie et les mairies. A ce sujet, il faudra sans doute une prise de conscience du problème qui doit passer par l’information et la sensibilisation des citoyens.
Tant qu’il n’en sera pas ainsi, c’est la santé publique qui est fortement menacée, notamment par la prolifération des moustiques, qui sont à l’origine du paludisme. Tout chose qui démontre la nécessité de trouver une solution durable à l’insalubrité qui est aujourd’hui une menace pour la santé publique.
Ce tableau donne l’impression que rien n’est fait dans le domaine de l’assainissement, puisque le constat général est que plusieurs efforts sont demeurés vains.
Moussa SOW
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