Suite à l’évasion de six détenus dont trois condamnés à mort à la Maison centrale d’arrêt de Bamako le vendredi 29 décembre 2006, un surveillant de prison a été arrêté et écroué pour complicité.
Selon des sources, un surveillant de prison a été écroué au lendemain de l’évasion de 6 prisonniers qui ont réussi à s’échapper de la Prison centrale de Bamako. L’agent arrêté est soupçonné d’avoir été toujours de mèche avec les détenus pour le compte desquels il faisait des emplettes. Parti juste avant l’opération, le surveillant de prison aurait été convoqué par sa hiérarchie pour des explications. Dans le milieu pénitencier, l’on s’interroge sur la rapidité avec laquelle l’opération a été menée. Selon des agents rencontrés, il est certain que les évadés ont bénéficié de l’assistance de certaines personnes. Difficile de comprendre pour eux la présence de barre de fer et de poudre de piment dans l’enceinte de la prison surtout qu’on sait que pour rendre visite à des détenus, un contrôle systématique est fait à la porte d’entrée principale par des porteurs d’uniformes.
Sur les 6 prisonniers évadés figurent des criminels d’origine burkinabé. Les fugitifs ont attendu le départ de la plupart des surveillants de prison à la prière de vendredi pour mettre en exécution leur plan. Comme c’est une coutume à la MCA, les citoyens rendent visite à leurs parents détenus et leur apportent le repas. Le portier de garde fait sortir le prisonnier dans un enclos afin qu’il échange avec son visiteur. Après le départ, l’agent le reconduit dans sa cellule et la ferme à clef.
Mais vendredi dernier, ce dispositif apparemment n’a pas fonctionné. Assis à l’entrée de la porte au moment où le surveillant de garde feuilletait son registre, un détenu s’est présenté et lui a lancé en pleine figure une poignée de poudre de piment. Ceux qui étaient là ont eu leur part. Ils ont été « aveuglés ». Les malfrats ont avancé sans résistance vers la porte d’entrée principale où ils ont assommé à coup de barre de fer le portier qui a relâché d’un seul coup. Trois autres détenus (des voleurs) en ont profité pour prendre la poudre d’escampette. L’alerte du chef de poste a attiré l’attention de la sentinelle sur le mirador qui s’est servi de son arme et a tiré des coups de feu. Mais les évadés étaient déjà loin.
Amadou Sidibé
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