Adama SANGARE : Le « Bernard Madhof » malien du foncier aux abois

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Adama Sangaré, maire de Bamako
Adama Sangaré, maire de Bamako

A chaque chose sa saison, et à chaque affaire son temps. Aussi, il y a un temps pour truander, et un temps pour rendre des comptes. Il est donc grand temps que l’État prenne ses responsabilités afin de rendre justice en dédommageant toutes les victimes du maire du district, Adama Sangaré. En tout cas, une chose est sûre : du haut de son piédestal, le maire central ne pourra pas continuer à  traiter les simples citoyens comme des moins que rien.

 

Dans une citation à comparaître, Adama Sangaré  attaque le journal «Le Combat» d’être coupable d’injures et de délits de diffamation à son encontre. Il nous parle de son honneur, de sa dignité et de sa crédibilité. Mais au fait, et la dignité des personnes «pigeonnées» ? Quand un maire élu par les citoyens de sa commune ne pense qu’à se remplir les poches sans se soucier de ceux-là mêmes qui l’ont mis à la place qu’il occupe, c’est aberrant. Il est encore plus aberrant de laisser  ces pauvres «plumés» s’entre-déchirer  par des procédures de justice interminables que seuls les plus riches l’emportent car les autres jettent l’éponge, faute d’argent. Le chef religieux avait été chassé pour un motif : le troisième pont passe par son habitat.

 

Après la construction dudit pont, le constat est que la décision prise pour déloger le chef religieux n’avait pas lieu d’être, surtout que ce 3è pont se  trouve à 13 mètres de l’espace concerné et à 25 mètres de la servitude du fleuve. Toute chose qui prouve que cet espace est dans les normes. Aussi, Adama Soufi devrait tout simplement réintégrer son espace.  Mais au lieu de cela, le maire central et ses complices ont fractionné le terrain en trois, voire en quatre parties. Une partie a été remise au chef religieux, une autre vendue à Katra (BD et BE) et le dernier lot à d’autres acquéreurs. Prenons le cas de Katra. Ce richissime fonctionnaire a acheté les deux lots avec un certain Moussa Traoré et Sitan Diallo. Qui sont réellement  ces deux personnes? Pour leur attribuer ces lots, on leur a fait croire qu’ils étaient sur cet endroit au même titre qu’Adama Soufi. Or la correspondance d’août  2008  n’a été adressée qu’à une seule personne : celle qui occupait officiellement l’espace, le chef religieux Adama Soufi. Comment Sitan Diallo peut-elle être maintenue sur la parcelle de Sotuba tout en étant sous couvert de son père à la commune V ? Nous avons tenté de rencontrer ces personnes pour recouper nos informations, mais nous découvrons, sans surprise d’ailleurs,  une autre affaire : celle des fausses adresses.                                                                                 Sur tous les documents fournis pour la vente de ces deux lots, on constate des bizarreries.

 

Le premier bénéficiaire, un vendeur  de pièces, vit à  Kalaban Coura, s/c de Yacouba Niantao,  Rue 431, Porte 405. Mais chose étonnante : à cette adresse, il n’y a pas de Yacouba Niantao et pire, la Porte 405 n’existe pas. Quant à la seconde bénéficiaire, ménagère née le 14 juin 1990, elle ne se trouve pas à l’adresse mentionnée sur les documents d’attribution, encore moins son père. Toute chose qui dénote un usage de faux documents administratifs. Encore plus troublant : au moment de la vente à Katra, cette fille de moins de 21 ans, ménagère et domiciliée chez  son père, n’avait pas la majorité requise pour signer un acte notarial. Ce qui pourrait annuler purement et simplement la vente des deux parcelles établies sous faux. Les lots ont été attribués en janvier et aussitôt vendus en avril à Katra. Coïncidence ou non ? En tout cas, les numéros de ces deux CUH se suivent et ont été vendus le même jour et à la même personne. Ce qui amène à conclure que ces deux personnes ont un lien commun. Mais lequel ? D’où des questions. Si les parcelles BD et BE avaient été régulièrement attribuées à Monsieur Katra, pourquoi Adama Sangaré a-t-il alors reçu de son ministre de tutelle une correspondance lui demandant des explications pour cette attribution? Pourquoi le chef d’antenne de l’IGM, Dansoko, saisirait-il le Directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat du district pour régularisation des décisions du maire Adama Sangaré ? Et pourquoi le plan envoyé pour régularisation porte-t-il la planche de l’ACI qui se trouve en commune I ? Le maire central ne savait-il pas que Sotuba était un quartier de la commune I avant de dire que Sotuba est en commune II? Autant de questions, entre autres, auxquelles Adama Sangaré doit répondre.

 

Suivant le plan de recollement soumis par le chef d’antenne,  le constat est que ni lui, ni Adama n’ont le droit de mettre des avis sous la coupe d’un plan de l’ACI car les quatre TF sur le plan ne font pas partie dudit espace. L’ex-chef d’antenne, Dansoko, n’est pas non plus habilité à saisir directement le Directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat pour de telles opérations : il devait obligatoirement passer par le Gouverneur du district qui, à son tour, saisit les autorités compétentes. Le maire du district n’avait pas le droit d’attribuer les parcelles  sans obtenir l’autorisation préalable du ministre de l’Administration territoriale et de l’Aménagement,  sinon il y a vice de forme et de procédure. C’est pourquoi, par correspondance N° 0192 du 29 janvier 2013, il lui a demandé des explications concernant les conditions d’attribution des parcelles. Une autre lettre N° 0034 du 14 février 2000 est adressée au maire du district pour préciser les décisions règlementaires en la matière. Le maire central a vendu même l’invendable : l’emprise de Djélibougou, la mosquée des fondateurs de Bamako sise au Grand marché, entre autres. Des associations se sont même créées  pour empêcher Adama Sangaré de poursuivre ses monstruosités. Mais rien à faire ! Vendre, d’accord, mais vendre une seule parcelle à plusieurs personnes, ça s’appelle de l’escroquerie. En une seule année, Adama Sangaré a signé plus de 100 décisions d’attribution de parcelles et fait autant de victimes, voire plus. Mais rien n’est gratuit dans ce bas monde : tout se paie tôt ou tard, le bien comme le mal. Nous y reviendrons

 

Oumar Diakité

 

 

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8 COMMENTAIRES

  1. Très chers lecteurs,
    J’attire une fois de plus l’attention des maliens et des maliens sur le très mauvais comportement des hommes politiques maliens en l’occurence nos élus (maires, députés et autres).C’est de grands voleurs sans conscience et sans souci qui se sont retrouvés aux affaires par des voies tronquées avec la bénédiction d’un tel ministre voire même du président de la république qui en son temps avait totalement perdu la raison et même le sens du réel. Lui et sa femme qui sont impliqués dans de salles affaires de drogue en complicité avec les tamacheques et les arabes du nord; de même que des liasses de billets de banque ayant servi de rançon pour libérer des otages ont été retrouvées dans les mains de l’ex 1ère dame dans des boutiques à Paris et autres capitales occidentales pour ses achats. Oû est la conscience humaine? Espérons qu’Adama Sangare sert de leçons aux autres de même que N’Diaye Bah pour qu’enfin la justice malienne nous sert de repère. Pauvre Adama Sangaré bon séjour dans la chaleureuse maison d’arrêt de Koulikoro.

  2. J’attire l’attention de mes compatriotes que nous avons besoin de nos journalistes car primo tout ne peut pas être parfait et que
    deuxièmement ils contribuent à l’amélioration et l’enrichissement de la démocratie.Concrètement quel rôle le maire du district a joué sur le plan national pour qu’il se retrouve à ce poste?
    Ce monsieur va compromettre l’avenir de nos enfants car pour toutes ces magouilles l’état malien devra payer à savoir pour la facture d’ EDM ou celle de la société qui s’occupe des feux de signalisation .Je sais pas comment faudra s’y prendre pour expliquer à certains d’entre nous que le temps des votes de complaisance est révolu.Je vote pour quelqu’un en ayant l’intime conviction qu’il va tout donner pour la patrie sinon je vote blanc d’ailleurs j’ai jamais voté pour qui que ce soit jusqu’à présent.Je ne suis pas un saint mais je souhaiterai juste vivre dignement.

  3. Pour le moment ce monsieur ne risque rien puisqu’il est de l’Adéma, le parti qui a géré notre pays depuis 1991 et l’a mis dans cette situation. L’Adema est devenu le repaire des pilleurs du Mali; ils se battent pour gagner les prochaines élections afin d’échapper à la justice et continuer leurs sales besognes.

    • ces mendiants journalistes,il faut prendre ces infos avec méfiance, ces journalistes n’ont jamais eu les vrais infos. vous voyez que Adama S,a attaqué ce journal en justice, parce que il faut se méfier de ceux qu’ils écrivent dans ces chiffons. vous voyez ce fameux qui a publié une fausse lettre d’un certain militaire alors que ce militaire n’existe pas. Il faut tabasser ces mendiants journalistes, des bonnes corrections. ils sont enfreint de bafouiller la profession des journalistes.

  4. S’il s’agit de la spéculation foncière, c’est gens n’ont peur de rien, ils ne reculent devant aucun interdit même s’il s’agit de vendre des espaces verts. Le vrai mal est qu’il n’y a aucune autorité qui les fait peur. C’est tout simplement dommage!

  5. S’il est coupable qu’il soit jugé et enferme il y’a plein d’autres maires au Mali comme lui.
    C’est le moment de deposer vos plaintes vue qu’il y’a une chance que ça aboutissent sinon si l’Adema et certains partis arrivent encore au pouvoir se sera encore plus pire.

  6. Le Mali est 1 jungle parfaite:les lions(dirigéants) tuent les antilopes(peuple) et ça passe!le Mali sera débarrasser de ses maux quand le peuple se prendra en compte l’avenir de leur pays pas le gouvernement…le peuple doit manifester quand ça ne va pas

  7. Si nos devanciers avaient procéder ainsi, je pense qu’ il allait être très difficile que nous , nous ayons un morceau de terre ici.

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