47,17 % d’Africains sont pauvres, contre 36% d’Asiatiques du Sud. 14,3% le sont en Asie de l’Est et du Pacifique. A l’orée du 21è siècle les pays africains sont en train de s’affranchir de plus en plus de la pauvreté qui reste l’apanage de la seule Afrique.
L’interprétation de la pauvreté en Afrique doit obéir à des spécificités propres à ce continent. Mais il est regrettable de constater que pour jauger la pauvreté en Afrique, les experts internationaux prennent les mêmes critères de référence d’Europe ou d’Amérique sans tenir compte de la vie irrationnelle de l’Afrique par rapport aux autres continents. Les Africains en Afrique ont d’énormes biens et services en nature qui ne sont point récentes dans leurs richesses. Les BNP (Produit national brut) et les PIB (Produit intérieur brut) estimés par les organismes internationaux concernant les pays africains sont erronés à bien des égards. De moins en moins, les pays africains s’affranchissent de la pauvreté. En revanche, il noter l’existence de plusieurs Afriques, en ce sens que du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les pays diffèrent les uns des autres sur tous les plans. Les deux extrémités Nord et Sud (en l’occurrence le Maghreb et l’Afrique du Sud) paraissent moins pauvres que les pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre qui souffrent de tous les maux du monde. Ce qui constitue un phénomène pénible du au double facteur de l’émiettement de l’Afrique et au besoin de la colonisation et de l’intérêt des Occidentaux pour les pays africains en terme de ressources humaines capables de transformer la nature au profit de ses besoins. 47,5 % d’Africains demeurent pauvres : un pourcentage si élevé que l’Afrique reste toujours en tête en terme de pauvreté parmi les cinq continents du monde. L’Asie du sud enregistre 36,% de pauvres. Cette partie du monde était entièrement indépendante au moment où l’Afrique faisait l’objet d’explorations par le colon : c’était vers 1830 où la France occupait l’Algérie. Avec 14,3% de pauvres, l’Asie de l’Est et du Pacifique semble être la partie du grand continent où la pauvreté diminue de manière significative, mais encore moins que l’Amérique et les Caraïbes avec seulement 6,5% de pauvres. Le pays le plus riche du monde (les Etats Unis) est avant dernier en terme de pauvreté, tout juste avant le Moyen Orient où le pétrole a fait baisser la pauvreté de 2,7%, se plaçant ainsi comme la partie du monde où la pauvreté a beaucoup régressé cette dernière décennie.
Le cas du Mali
Le problème de recensement des éléments constitutifs des biens d’un individu, d’un chef de famille ou d’une famille est très mitigé et fait l’objet de plusieurs nuances. C’est cette difficulté qui fausse les données en terme de « qui est pauvre et qui ne l’est pas ». L’Africain, surtout le Malien vit selon le rythme des saisons. Rares sont les Maliens qui ne prennent pas trois repas coutumiers par jour et à suffisance. En bon végétarien, la ration alimentaire comparée à elle-même dans le temps et partout au Mali est bien raisonnable et satisfaisante pour permettre une vie plus ou moins heureuse selon les valeurs maliennes non comparées à aucun autre mode de vie ni de l’Occident, ni de l’Amérique. Le concept selon lequel tout ce qui n’est pas conforme aux normes européennes aux valeurs jugées universelles par ces mêmes Occidentaux est mauvais et bon à être jeté à la poubelle est récriminatoire pour l’Afrique et fait du coup des Maliens des pauvres alors que comparés à nous-mêmes par rapport au temps et à nos milieux, les Maliens demeurent bien plus riches que beaucoup d’autres peuples qui sont considérés riches, mais vivant dans la l’angoisse dépressive de la dépendance à la machine et aux produits des machines qui les déshumanisent davantage. Tandis que « l’humanisme, le communautarisme, la solidarité, l’interdépendance maliens nourrissent plus que le corps mais donnent de l’espoir de vie en nourrissant l’esprit aussi ».
Abdoulaye Faman Coulibaly