LES INTERVENTIONS DE L’USAID AU MALI: Le pragmatisme américain enchante les populations

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Quels sont les domaines d’interventions dans lesquels l’USAID appuie notre pays dans sa lutte contre la pauvreté et pour la croissance économique et la bonne gouvernance ? Comment cet appui se réalise-t-il concrètement sur le terrain et quel est son impact sur les populations bénéficiaires ? Voilà entre autres les raisons de la caravane de presse que l’USAID/Mali a organisée au cours de la semaine écoulée.
 
Du 11 au 17 septembre dernier, l’USAID/Mali a organisé une caravane de presse. Durant six jours, 15 journalistes de la presse écrite et audiovisuelle ont sillonné quatre régions du Mali pour être témoin des réalisations des activités financées par l’organisation américaine dans cinq domaines stratégiques : la santé, l’éducation, la gouvernance, la croissance économique et la communication. Dirigée par Dennis BILODEAU, chef de la cellule de communication de l’USAID, la caravane a permis aux hommes de média de visiter 28 projets mais aussi d’écouter les témoignages vivants de certains bénéficiaires qui, grâce à l’appui de l’USAID, sont devenus les acteurs de leur propre développement.
Relever les indicateurs de santé
Dans le domaine de la santé, l’objectif stratégique de l’USAID est d’inciter et de responsabiliser les communautés à mieux assumer leurs problèmes sanitaires. Il s’agit d’augmenter l’utilisation des services de santé en vue d’endiguer les problèmes persistants de mortalité maternelle et infantile. Pour ce faire, des partenaires d’exécution comme Care international et le Consortium Keneya Ciwara aident les populations cibles à résoudre leurs problèmes de santé publique. Ainsi, le programme santé USAID/Ciwara organise avec des groupements féminins des séances de sensibilisation sur la santé de la femme et de l’enfant. Aussi, des animatrices sont-elles identifiées, formées et équipées par Keneya Ciwara pour animer, au sein de chaque groupement, des sessions de causeries sur des thèmes tels que la planification familiale, la vaccination, le suivi des grossesses, la nutrition de l’enfant et l’hygiène alimentaire. Egalement, dans le cadre de ce programme, des relais communautaires sont-ils formés et équipés pour faire, au sein des ménages, la promotion des pratiques familiales essentielles en matière de santé telle que la prévention contre le paludisme, la prévention et la gestion des diarrhées chez les enfants. La prévention du VIH/SIDA à travers le projet Réduction des IST/VIH/SIDA dans les milieux à haut risque est également un des domaines auxquels l’USAID accorde son appui financier. Ce projet est exécuté par 23 ONG nationales partenaires qui interviennent dans six régions du Mali et le district de Bamako. L’ONG GAAS Mali intervient dans le cadre de ce projet auprès des routiers et des vendeuses ambulantes au niveau des gares routières de Bandiangara et dans le village de Koundialan. Les principales activités menées par l’ONG ont consisté, selon la coordinatrice Marie Madeleine GUINDO, à l’identification, à la formation, au recyclage et au suivi des pairs éducateurs de l’organisation des activités de sensibilisation à travers les causeries, les visites à domicile, les projections de cassettes vidéos et surtout la référence des cas d’IST au centre de santé et l’orientation des volontaires pour le conseil et le test de dépistage volontaire.
Responsabilisation des acteurs locaux
Dans le secteur de la gouvernance démocratique, l’USAID intervient à travers le projet PGP qui est un programme d’appui à la politique nationale de décentralisation. Son objectif est d’amener les acteurs légitimes (l’Etat, la société civile et le secteur privé) à participer en tant que partenaires dans la gouvernance démocratique locale. Présent dans 250 communes reparties dans 7 des 8 régions du pays, le PGP appuie ces dernières dans les domaines du renforcement de la participation et des partenariats, la communication et le dialogue communal, la gestion financière, la mobilisation des ressources locales, la prévention et la gestion des conflits. C’est dans ce cadre que les programmes de gouvernance PGP et de santé Ciwara interviennent en synergie, dans la commune rurale de Sincina, autour des enjeux de la saine gestion de la santé communale. Ces deux programmes ont appuyé la commune face à la délicate question de gouvernance de l’Association de santé communautaire (ASACO) locale. Le résultat de cette formation n’a pas tardé à porter son fruit. Car il a permis la prise de conscience par les élus des rôles et responsabilités de la commune dans la gestion et le contrôle de la gestion des services socioéconomiques de base. Aussi, a-t-il permis à l’équipe communale de découvrir de cas de détournements des fonds de l’ASACO. Une pratique qui avait affecté de manière négative la qualité des services de santé envers les populations par la rupture fréquente de stocks de médicaments au niveau du centre de santé. Le programme de gouvernance partagée a également accompagné la commune urbaine de Djenné dans la communication entre les acteurs communaux, la participation des citoyens aux activités communale ainsi que la mobilisation des ressources locales. Après avoir bénéficié d’un système d’adduction d’eau depuis 1981 pour l’approvisionnement urbain, la commune était confrontée à une véritable dissension autour de la gestion de ladite infrastructure. Cependant, grâce à la formation du PGP et Mali finance basée sur la gestion financière des fontaines publiques et la planification budgétaire, les nouveaux membres du comité de gestion affirment qu’ils parviennent à résoudre progressivement les problèmes à travers le recouvrement des arriérés, l’arrêt de la fourniture d’eau à crédit, la tenue d’une comptabilité régulière. Déficitaire de 22 millions d’arriérés au moment de la crise, les nouveaux membres du comité de gestion déclarent, après seulement six mois de fonction, 13 millions de FCFA à titre de bénéfice.
Assurer la compétitivité sur le marché
La croissance économique accélérée constitue le troisième volet du secteur d’intervention de l’organisation américaine dans notre pays. Son objectif est d’augmenter la productivité et le revenu dans les sous-secteurs agricoles clés. C’est dans cette optique que l’USAID axe son appui à la production et au commerce des produits clés sur lesquels notre pays possède un avantage comparatif et pour lesquels les risques de production et de commercialisation au niveau régional peuvent être minimisés eu égards aux opportunités d’investissement. L’un des bénéficiaires de cet appui s’appelle Kéné-aliment volaille, une entreprise privée basée à Sikasso et spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’aliment composé pour volaille et bétail. Avant cet important appui, son promoteur, Salia TOGOLA, ingénieur d’élevage de formation, ne faisait que le service de broyage à 10 FCFA/kg d’aliment broyé. Mais grâce à la formation, à la facilité d’accès au crédit bancaire, à la mise en place et le développement d’une bonne politique de marketing, Kéné-aliment volaille produit et commercialise, actuellement, différentes gammes d’aliments : aliment poussins, aliment poulettes, aliment pondeuses, aliment lait. Aussi, son chiffre d’affaire a-t-il triplé en passant de 350 000 FCFA pour atteindre 2 à 3 millions de FCFA par mois. «Aicha Nono », c’est également le nom d’une entreprise de transformation du lait frais de vache en lait frais pasteurisé, lait caillé, yaourt et crèmes vendus en sachets. Basée à Koutiala, la promotrice, Mme SANGARE Aicha KONE, vétérinaire de formation, a pu agrandir ses affaires grâce à l’assistance de Mali finance à travers l’élaboration d’un bisness plan. Seule au départ, Mme SANGARE emploie aujourd’hui 80 agents, une centaine de revendeurs en ville et suit personnellement 40 éleveurs partenaires. De 80 litres par jour, elle est à 180 actuellement. Elle compte élargir son réseau dans les villages à hauteur de 500 litres par jour.
Améliorer la qualité de l’éducation
Autres activités concernées par la caravane de presse ont consisté aux visites de deux institutions de micro finance qui appuient en partenariat avec Trade Mali et Mali finance des groupements organisés de femmes vendeuses de riz et de pomme de terre en les aidant à répondre aux conditions de compétitivité du marché afin de pérenniser leurs activités et contribuer ainsi au développement potentiel des dites filières. L’appui des Américains, c’est dans la communication et l’éducation à travers le CLIC (centre local d’information et de communication) et le CMC (centre multimédia communautaire).
Le premier est un projet de développement financé par l’USAID et mis en œuvre par AFRIKLINKS, une structure malienne travaillant dans le domaine des TIC. L’objectif principal du CLIC est de mettre à la disposition des communautés maliennes mal desservies des points d’accès aux technologies leur permettant d’améliorer leur cadre de vie en leur fournissant des informations relatives à tous les secteurs du développement. A l’issue de la première phase du projet, 13 localités du Mali dont Ouélessébougou, Mopti et Djenné ont été dotées de CLIC. Ils offrent aux populations locales, notamment les élèves et étudiants, les chefs de services, des possibilités de se former en informatique, d’avoir accès à l’Internet pour des recherches chacun dans son domaine. Quant aux CMC, ils sont logés au niveau de certaines radios communautaire et exécutés par Helen Keller international. Ils constituent pour les animateurs une source inépuisable d’information et de documentation mais aussi de diversification de leurs activités par l’augmentation sensible de leurs recettes. Ainsi, le dénominateur commun reste la formation des populations à mieux prendre en charge leurs préoccupations. Pour ce faire, des comités de gestion ont été mis en place. Ce qui permet de se remettre en cause, de s’auto évaluer et permet en même temps aux établissements d’emprunter la marche de la qualité. Le programme FIER (formation interactive des enseignements par la radio) est aussi un autre programme financé par l’USAID. Ce programme, exécuté par l’ONG américaine Education development center (EDC), vient en appui au ministère de l’éducation nationale à travers la formation initiale et continue des enseignants. Au total, 10 Académies d’enseignement et 52 CAP bénéficient des interventions du programme parmi lesquels : le CAP de Niéna C et l’école Babemba B en 3ème région du pays.
Par Mohamed D. DIAWARA

Envoyé spécial                          

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