Pour mieux cerner la problématique, interrogeons-nous sur le concept de pauvreté même avant de songer au type de gouvernance à en appliquer.
Selon de grands théoriciens du concept, la pauvreté (induisant l’exclusion) est un phénomène multidimensionnel auquel toutes les sociétés font face. Ses manifestations, différentes selon les régions du monde, vont de l’exclusion sociale dans les pays riches jusqu’à la malnutrition et la mort dans les pays les plus pauvres. Relative par essence, elle doit être définie de façon contextuelle en fonction de la société dans laquelle elle est observée. Etre pauvre dans les pays développés (Washington, à Paris, à Pretoria) et les pays en marge du développement (à Bamako ou Niamey) n’a ni la même signification ni les mêmes implications. Ainsi, selon le Traité des Organisations Non Gouvernementales et des Mouvements Sociaux réunis au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil en 1992 « la pauvreté est l’état de privation des éléments essentiels nécessaires à l’être humain pour vivre et se développer avec dignité sur les plans physique, mental et spirituel, mais elle influe également sur des besoins spécifiques liés à la reproduction, la capacité ou l’incapacité, les valeurs culturelles l’âge et l’ethnie ».
Au Mali depuis plus d’une décennie, un mois dit de solidarité et de lutte contre l’exclusion est institué. A l’analyse quel a été son impact ? Moindre.
On voit ainsi la complexité du phénomène dont la définition et par conséquent la mesure, ne sont pas simples. Le concept intègre progressivement de plus en plus de facettes de la vie: dimension économique (ressources, revenus), dimension psychosociale (satisfaction de besoins, épanouissement de la personne), dimension sociale (santé, éducation, accès au logement, reconnaissance sociale et culturelle) dimension politique (respect des droits civiques, participation à la vie politique). Mais quel que soit le pays, pouvoir se nourrir convenablement reste prioritaire par rapport au fait d’accéder à l’université. On se préoccupe davantage de sa santé que des électionsa laissé entendre un penseur et scrutateur de notre vie contemporaine.
Allons-nous venir à bout de ce phénomène ?
L’évolution du contour de la pauvreté au fur et à mesure de l’évolution de la société rend à l’évidence son élimination définitive problématique voire une question sans solution. Diverses mesures de politiques économiques pour la combattre ont été prises dans différents pays à l’image du Mali avec des résultats différents et souvent très mitigés. La solution (arme) passerait assurément par une refondation notoire et consensuelle de notre stratégie de gouvernance des questions sociales dans l’hypothétique espoir d’en atténuer les conséquences dans un environnement guère coopérant.
DANAYOU
En faisant la comparaison entre les pays pauvres et les pays riche, il faut retenir que les ressources financières constituent une forte base pour juguler ce mal multidimensionnel fonctionnant comme une hydre, un dragon à plusieurs têtes. Quand l’homme ne peut pas accéder à ses besoins essentiels, il devient inutile pour lui-même et inutile pour la société qui l’entoure. Donc l’argent est déterminant et très déterminant dans cette notion de pauvreté, ainsi pour lutter contre ce mal, il faut éviter à l’homme de côtoyer le manque absolue d’argent pour ses besoins essentiels.
C’est à mourir de rire. Au Mali, la pauvreté a pris la nationalité depuis fort longtemps. C’est pourquoi elle est incrustée en nous, nous vivons avec, et avec elle, comme notre parente, notre sœur. Tous les Maliens connaissent la pauvreté, car si elle n’est pas la belle mère de l’un, elle est la cousine de l’autre ou sa voisine. C’est pourquoi, ça nous fait mal, quand on parle d’elle en mal. Et, croyez-moi, ce n’est pas avec les crétins au sommet que la lutte contre la pauvreté va connaitre des avancées significatives. Trouvons-nous nos propres moyens pour la combattre ensemble, à tous les niveaux. Dans ce pays, à cause du comportement de nos dirigeants, nous avons même peur de nous battre contre la pauvreté, car s’en séparer est synonyme de crime de trahison. C’est pourquoi, la prochaine fois, allez voter, votez bien, mais votez utile. Ainsi, vous aurez peut être la chance de dégager l’incompétence qui vous empêche de gagner la lutte contre la pauvreté qui veut coûte que coûte rester Malienne, on n’en veut plus, qu’elle retourne dans son pays et que les laxistes dégagent.
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