Ces dernières années, on a constaté une promotion notoire des coopératives dans divers secteurs socio-économiques comme l’agriculture, l’habitat, la transformation des produits alimentaires notamment. En dépit des reformes en terme de législation et de certains appuis, les coopératives ne sont pas soutenues à hauteur de souhait au Mali, au contraire de certains pays où elles occupent toute la place qui leur est due. Désormais gérées par l’acte uniforme de l’OHADA, les coopératives doivent devenir de véritables entreprises de progrès social et économique, qui apportent un plus aux efforts des autorités dans l’amélioration des conditions de vie des populations.
Les entreprises coopératives s’affirment de plus en plus comme une alternative crédible dans la quête du développement économique et social. En effet, les évolutions positives dans les changements structurels d’une organisation, d’une entreprise, d’une communauté, tant recherchées par les plus hautes autorités nécessitent une implication et une contribution des bénéficiaires, c’est-à-dire la population.
A y regarder de près, les coopératives sont constituées des personnes, ayant accepté de mettre en commun leurs efforts et les moyens dans le cadre d’une solidarité agissante, sont les voies les mieux indiquées pour cette participation. Car elles induisent une forme de prise en charge et de responsabilité personnelle et mutuelle, basée sur l’égalité, l’équité, la solidarité, l’honnêteté et l’altruisme.
Actuellement, notre pays compte des centaines de coopératives, dont près de 300 dans le seul domaine de l’habitat, pour des milliers d’adhérents. La première conférence nationale des coopératives d’habitat organisée en début d’année par la CONASCOH-Mali a permis de mettre en lumière l’apport du secteur au développement mais aussi les contraintes à sa promotion.
Depuis une vingtaine d’années, des responsables, à l’image de Moussa Koné, remuent ciel et terre pour faire accepter le monument coopératif d’habitat qui peut constituer un raccourci pour le programme de logements sociaux dont l’Etat et même les sociétés immobilières, peuvent se désengager progressivement pour se consacrer à leurs missions régaliennes. Cependant, pour que ces coopératives apportent une contribution substantielle aux stratégies nationales de la croissance pour la réduction de la pauvreté, des mesures appropriées doivent être prises à divers niveaux, notamment dans l’élaboration et la mise en œuvre de politique de développement coopératif, l’appui à la dynamisation du cadre institutionnel, l’éducation et la formation coopératives, le renforcement de l’appui conseil pour la bonne gouvernance, l’appui à l’accès au financement.
Ce dernier point, est aujourd’hui le goulot d’étranglement des coopératives notamment les coopératives d’habitat qui, malgré les parcelles mises à leur disposition, ont du mal à obtenir des financements auprès des banques et établissements financiers pour réaliser leurs projets de logements.
Aussi, estiment-elles que l’Etat, qui a déjà consenti un effort avec la mise à disposition de parcelles, doit aller au bout de sa démarche en apportant sa garantie aux banques afin qu’elles s’engagent avec les coopératives à travers des prêts acquéreurs. Aujourd’hui, l’intervention du Fonds de garantie du secteur privé (FGSP) est vivement sollicitée.
A côté de l’appui de l’Etat, les coopératives d’habitat soutiennent la nécessité de création d’une caisse coopérative d’épargne et de crédits, pour laquelle des études ont déjà été menées par le mouvement coopératif.
Y CAMARA