L’Alliance nationale contre la pauvreté et l’inégalité au Mali dénonce l’inefficacité du gouvernement à faire face à ses engagements ; à savoir : la réduction de la pauvreté, du taux de chômage et des inégalités dans le pays. C’était hier au siège des Organisations de la société civile.
Pour faire le bilan de deux ans des Objectifs du développement durable (ODD) pour 2030, signés par l’Assemblée générale des Nations unies en 2015, la coordonnatrice de l’Alliance contre la pauvreté au Mali/GCAP, Mme Barry Aminata Touré, a animé une conférence de presse ce 25 septembre au siège des Organisations de la société civile à Lafiabougou.
Adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le 25 septembre 2015, le programme de développement durable à l’horizon 2030, est repris dans un document intitulé “Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030”. Ce nouveau cadre de développement mondial repose sur 17 Objectifs de développement durable déclinés en 169 cibles adoptées par 193 gouvernements mondiaux à New York au siège des Nations unies.
Contrairement aux OMD, le Programme 2030 s’applique à tous les pays riches ou pauvres, développés ou en développement. Ce Programme de développement durable à l’horizon 2030 se fixe comme objectif de libérer l’humanité de la tyrannie, de la pauvreté et du besoin, à prendre soin de la planète et à la préserver.
Mme Barry de rappeler que les ODD sont un appel mondial à agir sur les défis mondiaux et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité, de manière durable sans oublier le sort des générations futures.
Deux ans après le top départ, le rythme des changements au Mali est encore trop lent et les inégalités s’agrandissent à l’échelle globale, a-t-elle fait valoir. Au Mali, selon elle, malgré la croissance, les défis sont énormes. On peut citer, entre autres, la lutte contre l’extrême pauvreté (qui condamne 46,8 % de la population, soit environ 8 millions de Maliens à vivre dans une pauvreté chronique dont 55 % vivent en milieu rural), la mortalité maternelle, l’accès à l’éducation.
Pour Mme Touré, seuls 65,3 % de la population ont accès à l’eau potable avec une faible couverture des zones rurales sans oublier l’électricité. Elle a déploré les inégalités et discriminations (où encore 80,3 % de la population n’ont pas accès à une couverture sociale) ainsi que le taux brut de scolarisation au 1er cycle de l’enseignement fondamental, estimé à 69,6 % et qui demeure plus faible pour les filles et les populations en zone rurale. La coordonnatrice a touché du doigt l’épineuse question du chômage dans le pays qui était de 10,05 % en 2016.
Ce 25 septembre 2017, 107 pays en synergie dans le monde ont lancé un signal fort aux dirigeants sur l’importance des ODD et ce qu’ils doivent faire deux ans après. Mme Touré a exhorté les autorités à accentuer la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique et surtout à mettre en place la commission nationale pour la clarté des rapports. Au nom des acteurs de la société civile, elle a tendu la main aux dirigeants mondiaux en vue d’une synergie d’action pour un monde meilleur et plus juste. “Notre futur, l’avenir de nos enfants et l’avenir de notre planète en dépendent”, conclura-t-elle.
Ousmane Daou