Afin de s’enquérir de l’état d’avancement et de la qualité des travaux sur les chantiers des logements sociaux de N’Tabacoro et de Kati, l’honorable Yacouba Traoré, président de la Commission des Travaux publics, des Transports et de l’Habitat de l’Assemblée nationale, accompagné de certains de ses collègues députés, y a effectué une visite inopinée le mardi 17 mars dernier. Une visite surprise qui a permis aux élus du peuple de voir la vraie réalité sur ces chantiers.
Cette mission de la Commission des Travaux publics, des Transports et de l’Habitat de l’Assemblée nationale qui était dirigée par l’honorable Yacouba Traoré étaient composée des députés Yiri Keita, Thiassé Coulibaly, Mamadou Coulibaly et Amadou Maïga.
Cette visite intervient seulement quelques semaines après celle du ministre Dramane Dembélé sur ces mêmes chantiers.
Première destination, le chantier de 1552 logements de N’Tabacoro. Arrivés sur les lieux et surpris de cette visite inopinée, le technicien qui assure la permanence vient à la rencontre des députés. Sa première réaction est qu’ils n’ont pas été informés de cette visite. L’honorable Yacouba Traoré et ses collègues lui expliquèrent alors qu’ils sont venus dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale. Mais aussi s’enquérir de l’Etat d’avancement et de la qualité des travaux pour savoir si les délais de livraison pourront être respectés, conformément à leur rôle de député. Après les explications des députés, le jeune technicien qui assure la permanence en informe ses patrons par téléphone, avant de se mettre devant les élus pour les diriger dans leur visite des lieux. Le premier constat des députés de la Commission TP de l’Assemblée nationale est que les travaux tournaient au ralenti. Car, la plupart des 23 entreprises détentrices des marchés des logements sociaux observent une période de suspension de leurs travaux. Face à ce constat fait par les députés, le jeune technicien expliquera que les travaux ont été momentanément suspendus pour raison de viabilisation (terrassement, remblayage des rues, routes, adduction d’eau et électrification) et le volet voirie. Des explications qui laisseront les députés sur leur faim. Car doutant de la possibilité pour ces 23 entreprises concernées par le programme de 1552 logements de N’tabacoro de pouvoir respecter le délai d’exécution et de livraison prévu pour mi-juin prochain. Cette visite a surtout permis aux députés de constater de nombreuses corrections qui doivent être faites sur les logements en chantier. D’abord au niveau des logements de type F4 dalle, l’honorable Yacouba Traoré et ses collègues se sont plaints de la qualité des travaux au niveau des maisons visitées. En toile de fond, la mauvaise qualité des bétons de forme au niveau des sols avec des fissures et des enflures. Mais aussi, de nombreuses fissures au niveau des murs et des clôtures des logements. Sans compter la qualité des fers qui sont utilisés pour les poteaux de ces maisons.
Les députés ont également visité les logements de type F5 dalle, bâtis sur des terrains de 300m2 composés de 4 chambres, un salon, une cuisine et un magasin. Ensuite, ils ont visité les logements de type F3 composés de deux chambres et un salon. Ces logements, faut-il le signaler, font partie d’un autre programme. Celui des 1000 logements sociaux repartis entre la Banque Islamique pour le Développement (BID) et la Société Foncière et Immobilière du Mali (SIFMA).
Les députés ont visité les logements de la BID repartis entre 10 entreprises. Là aussi, ils ont pu constater que les travaux y tournent au ralenti mettant un doute fort sur la possibilité de respect des délais de livraison par les entreprises. Un autre constat et pas des moindres fait par les députés est la mauvaise qualité des briques qui se brisent souvent au toucher, faute de respect des quantités normales de ciment ou d’arrosage. Malgré le fait que les travaux sont contrôlés par le bureau d’étude « Architecture Tembely ».
Après les logements sociaux de N’Tabacoro, la délégation s’est rendue à Kati sur les chantiers de 500 logements de la SIFMA à Wagadougou-Sikoro où ils ont été plus satisfaits par la qualité des travaux.
D. Diama, envoyé
Spécial