Visite du ministre Bathily à Tabacoro : La croisade pour sauver le site des logements sociaux démarre

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Au nombre des problèmes auxquels il veut s’attaquer figure l’arrêt total de certains chantiers, des occupations illicites, des détournements de vocation des certains espaces publics à des fins privées, des morcellements dans le lit des cours d’eau

A peine eu le domaine de l’habitat avec la nouvelle configuration gouvernementale, le Ministre Mohamed Aly Bathily a effectué une visite éclair, le vendredi 19 mai, sur le site des logements sociaux de Tabacoro, le plus grand site abritant les Logements sociaux avec ses chantiers de 20 000 logements. Il était accompagné de ses services techniques dont les directeurs de  l’urbanisme et celui de l’OMH ainsi des chefs d’entreprises engagées dans la construction des logements sociaux. La visite s’est déroulée en présence de l’honorable Hady Niangado, député élu en commune II du district de Bamako, non moins 2ème vice-président de l’AN.

Cette visite fait suite à la série de rencontres initiées par le ministre Bathily avec les services techniques et  les promoteurs faisant état d’un certain nombre de difficultés. Pendant toute une journée, il s’agissait pour le ministre de prendre physiquement contact avec l’évolution des chantiers, de mieux comprendre les problèmes et leur ampleur afin de leur trouver des solutions. « Cette visite a confirmé tous les problèmes que j’ai soupçonnés et il y a beaucoup à faire encore», notera-t-il. Les difficultés que le ministre Bathily a pu toucher du doigt sont, entre autres, l’arrêt total de certains chantiers ; des occupations illicites sur le site déclaré d’utilité publique ; des morcellements dans le lit des cours d’eaux ; l’arrêt des grands travaux de voirie ; des cas d’occupations illicites ; mais aussi et surtout la fameuse construction d’une école privée communément appelée école de l’ex ministre de l’urbanisme et de l’habitat Dramane Dembélé.

Face cette hydre qui ne dit pas son nom et fidèle à sa détermination intacte à mener la croisade contre les spéculations foncières, le ministre Bathily n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer mais aussi pour sévir sans plus tarder. S’agissant spécifiquement du sujet de la construction d’une école à l’intérieur des logements sociaux par un particulier, Me Bathily persiste et signe : « L’espace a été construit d’une façon illégale par un ministre qui avait en charge de l’habitat et de l’urbanisme en l’occurrence Dramane Dembélé. Moi je dis qu’il l’a fait, il assume. Je vais traiter cette question comme elle le mérite, je ferai engager des actions à cet égard », assure-t-il avant d’ajouter que le bon sens ne commande pas cela.

Pour le ministre Bathily, notre monde va évoluer toujours vers un monde de droit et  il ne va pas reculer. Pour cela, poursuit-il, il faut qu’on sache ce que l’on veut dans ce pays et que la loi est faite pour être respectée. « Il va falloir qu’on parle un seul langage dans ce pays et que force doit rester à la loi. Lorsqu’on parle d’expropriation pour cause d’utilité publique on n’est déjà dans le domaine de l’Etat qui est incessible inaliénable et imprescriptible.», martèle-t-il. Pour lui, le langage qui vaut sur ce site, est l’expropriation pour cause d’utilité publique. Me Bathily soutient qu’un n décret a été pris à cet effet, et un autre décret a été pris pour affecter le site au ministère de l’Urbanisme.

Sur les conséquences, le ministre en charge de l’Habitat et des affaires foncières a été on ne peut clair : « Avec cette disposition, quelque soient les documents créés volontairement ou involontairement et qui sont détenus par les personnes, ils sont nuls et de nuls effets ». Il a donc invité les uns et les autres à comprendre cette position. « C’est dans leur intérêt de nous comprendre », souligne-t-il. L’une des raisons de comprendre selon lui, c’est que même s’ils construisent des maisons, ces maisons n’auront aucun titre. Et si la personne décède, son patrimoine ne peut être passé à ses enfants. Car, selon lui, quand ils viendront pour prendre le patrimoine, on, leur dira que ce document ne vaut pas puisque anéanti par le décret.

Me Bathily s’est attaqué à un autre phénomène rencontré lors de son passage sur le site des logements sociaux. Il s’agit des morcellements sur le lit des cours d’eaux, un phénomène, selon lui, comparable à celui de Soulyemanebougou. Il dira que le besoin de maison ne justifie pas qu’on mette en péril des vies humaines.

En concluant sa visite, le ministre Bathily a tout de même félicité certaines entreprises qui ont abattu des travaux considérables, mais en même temps   déploré la destruction systématique des arbres lors des travaux de construction en les invitant de tenir compte de cet aspect. « Nous sommes un pays sahélien, à ce titre, même si l’on veut construire des maisons il ne faudrait pas qu’on détruise systématiquement des arbres qui ont fait des années à pousser », a déclaré le ministre pour qui, on peut souvent construire à côté des arbres.

Daniel KOURIBA

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1 commentaire

  1. Suis complètement d’accord monsieur, si on n’avait compris l’importance des arbres on aurait gagné sur toute la longueur. La plantation d’arbres au bord de goudron réduirait considérablement leur dégradation par la réduction de la pesanteur du soleil sur les éléments constitutifs.

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