« Celui qui n’a jamais construit pense que le mur pousse de la terre », cette sagesse sied bien à l’attitude de certains, qui s’attèlent à décourager les Maliens à postuler pour l’acquisition des nouveaux logements sociaux. Pour d’autres, il ne s’agit que d’un antagonisme de notoriété entre le régime défunt d’ATT et celui d’IBK. Pour ces derniers, au rythme ou ce programme est entrain de susciter de l’engouement chez les Maliens, après la promesse électorale du ‘’Mandé Massa’’ à réaliser 50 000 logements sociaux durant son premier mandat, il faut casser les reins de ce programme afin que la dénomination antérieure ‘’ATTBOUGOU’’ puisse pérenniser. Mauvais présage.
Autant ce programme de logements sociaux sera maintenu, autant l’on admettrait pour toujours que le patron du PDES en est l’initiateur. D’ailleurs, de nombreux sites de ces logements sociaux sont appelés ‘’Attébougou’’, en guise de reconnaissance à l’initiative salutaire de l’ancien chef d’Etat, Amadou Toumani Touré, à vouloir offrir un logement aux couches les plus défavorisées. Cependant, force est de reconnaître, contrairement à ses principes fondateurs, à savoir soutenir les couches défavorisées de la population, le programme des logements sociaux était devenu un ‘’offrande politique’’ que les privilégiés du pouvoir s’en partageait à satiété pour laisser le reste à quelques courageux qui savent taper à la bonne porte. Dès fois une récompense électoraliste ou un ‘’apesanteur’’ de tension pour des activistes du front social. Ils sont des milliers et des milliers de nos compatriotes à postuler à plusieurs reprises sans succès à ce programme. Pour les profanes l’on montait et remontait les enchères en guise de ‘’dessous de table’’, dont les montants pouvaient atteindre la rondelette somme d’1 million CFA et même plus. Une véritable magouille, presque légalisée au nom du PDES.
Ce n’est pas tout, un autre facteur décourageant pour les postulants à l’acquisition de ces logements sociaux, relevait de la qualité des ouvrages. A savoir, les bâtisses mêmes, qui étaient pour la plupart construites avec des matériaux défaillants ou de piètre qualité. « Quand j’ai acquis mon logement social, les travaux supplémentaires nécessaires que j’ai effectués m’ont couté des millions de francs », témoigne un habitant d’Attébougou, avant de préciser que tous les poteaux de chainages étaient faits avec des fers N°8, sans respect des dosages en ciment et autres. Un taudis qui pouvait s’écrouler à tout moment. C’est compte tenu de tous ces facteurs que de nombreux acquéreurs n’ont pas pu tenir le coup, plutôt le coût des mensualités.
Les nouveaux logements sociaux, des ouvrages de qualité !
C’est conscient de toutes ces plaintes que les autorités actuelles, à travers l’Office Malien de l’Habitat (OMH) ont apporté des innovations à ce nouveau programme. Notamment celui des 1552 logements de N’Tabacoro. Ainsi, pour plus de qualité et de modernité dans le style des maisons qui y seront érigées, le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, d’abord sous l’égide de Mahamadou Diarra et maintenant de Dramane Dembélé après deux grands ateliers d’échanges avec tous les ordres et organisations du secteur de l’immobilier et des bâtiments, a ouvert le chantier à des entrepreneurs privés, des grandes structures de BTP et agences immobiliers de renommée reconnue.
Au-delà, comme sur les prunelles de leurs yeux, les différents ministres de l’Urbanisme et de l’Habitat, les responsables des directions rattachées et autres techniciens du secteur public ont effectué et continuent d’effectuer un suivi sans relâche des travaux des différents chantiers de ces logements sociaux. Sanctionné par des rapports de suivi, autour desquels des réunions conjointes sont régulièrement tenues pour faire l’état des lieux afin que ces logements répondent aux normes édictées.
Conditions d’acquisitions tamisées !
A en croire un cadre de l’OMH, la première instruction du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Dramane Dembélé dans ce processus d’attribution des logements sociaux aura été la rigueur et le dévouement dans la réception et le tri des dossiers des futurs candidats. Ainsi, pour faciliter le dépôt des dossiers, les centres de réception ont été multipliés. Au niveau de l’OMH, le centre principal de Darsalam, ils sont cinq agents détachés pour s’occuper de la réception, contrôle et classement des dossiers des candidats. Pour ce faire, une grande salle climatisée avec toutes les commodités a été mise à la disposition des postulants, qui sont reçus par un premier agent pour contrôler le reçu de la banque, relevé dans un registre avec délivrance d’une quittance. Les autres agents procèdent au contrôle des pièces avant de délivrer un récépissé ‘’numéroté’’ de réception du dossier de candidature. En vue de parer à toute fraude et incohérence sur les informations des pièces, l’OMH a exigé cette fois-ci la délivrance de la photocopie de la carte NINA pour chaque candidat. Et pour augmenter la chance des anciens postulants, on a demandé de joindre au dossier la photocopie de l’ancien récépissé.
Faut-il le rappeler, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat a au titre de ce processus du site de N’Tabacoro, divisé les logements en trois types : type F3 (842logements), type F4 (610 logements) et type F5 (100 logements).
Des banques dans la dynamique de facilitation !
A noter que le coût global de l’opération est de 33 712 416 840 F CFA et le coût total de cession des logements est de 30 316 900 000 F CFA. L’effort de l‘Etat sous forme de subventions aux bénéficiaires est évalué à 3 395 516 840 FCFA, soit environ 10,1% du coût global. Et les logements sont cédés sans intérêt sur une période de 25 ans.
Malgré tous ces efforts, dès l’annonce de l’ouverture des candidatures pour l’acquisition des 1552 logements sociaux de N’Tabacoro, des voix se sont élevées pour décrier les coûts, notamment des apports personnels, qui ne sont que 2%. Ainsi, pour les logements de type F3 , il est à l’ordre de 234 000 F CFA , pour les logements de type F4 ( 2 050 000 F CFA) et les logements de type F5 ( 2 400 000 F CFA).
Pour facilité la tâche aux postulants et pour mieux sécuriser les montants des cautions épargnes et des apports personnels l’Office Malien de l’Habitat (OMH) a ouvert un compte dans les banques (BHM etBMS) au titre de l’opération. Lesquelles délivrent une attestation de la disponibilité de l’épargne-caution, ainsi que du relevé d’identité bancaire (RIB).
Et ces banques, dans la même dynamique, accordent des facilités aux postulants. Parmi lesquelles, des prêts spéciaux, surtout pour les salariés.
En plus, le directeur général de l’OMH , Mamadou Diaby a clairement affirmé que l’apport personnel des candidats qui n’auront pas la chance d’être sélectionnés sera remboursé.
Concernant le coût, contrairement aux affirmations des uns et des autres, un cadre du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, estime que cela a été élaboré après des études sérieuses déduisant les charges des travaux et de la qualité des maisons qui seront bâties. « L’Etat comme les promoteurs immobiliers ont consenti un sacrifice, sans précédent », a-t-il déclaré en s’appuyant sur le devis estimatif des logements (qui sont livrés sans intérêt sur une échéance de 25 ans).
En clair, cela est de coutume, à chaque annonce de grand projet, des spécialistes sans expertise avérée se lancent dans une manœuvre de dénigrement et de découragement. Sinon, il n’est un secret pour personne que l’acquisition d’un logement doit être la priorité de chaque personne, surtout quand cela est faite dans un processus sécurisé, à coût abordable et à long terme. A cet égard, ce programme des 1552 logements sociaux de N’Tabacoro constitue une opportunité à saisir pour tous ceux qui sont dans le besoin et en quête d’un ‘’chez soi’’ dans la légalité, sans-quoi des prédateurs fonciers sont dans la place.
Moustapha Diawara