Alors que les conclusions des enquêtes ne sont pas encore connues, le gouvernement de transition a décidé de mettre en place une nouvelle commission d’attribution des logements sociaux. Ce qui suscite de nombreuses interrogations.
On reprend les mêmes pratiques et on recommence. C’est l’image qu’offre le gouvernement de transition avec la mise en place d’une nouvelle commission d’attribution des logements sociaux, qui a 45 jours pour déposer son rapport. Alors que les conclusions de l’enquête initiée par le même exécutif ne sont pas encore connues. Drôle de façon pour le gouvernement dit de rupture de mettre le Mali sur le chemin de la bonne gouvernance.
Dans cette affaire, l’exécutif donne l’impression d’avoir entre ses mains une patate chaude dont il cherche à se débarrasser. Sinon comment expliquer son empressement à mettre en place une nouvelle commission d’attribution des logements sociaux ?
À moins que le gouvernement veuille nous dire que les enquêtes n’iront nulle part. Ce qui donne une prime à l’impunité. Toute chose qui serait dommageable pour le peuple qui a fondé un réel espoir sur cette transition afin d’instaurer une gouvernance vertueuse au Mali.
Pourtant, cette affaire, bien qu’elle éclabousse le gouvernement, était une occasion pour celui-ci de montrer à tous les Maliens sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias. Cela passait par la conduite d’une enquête impartiale dont les conclusions seraient connues de tous les Maliens. Ce qui aurait renforcé le crédit du Premier ministre, Choguel K. Maïga, qui, à sa nomination, avait parlé de gouvernance de rupture et gouvernance par l’exemple.
Pour ne rien n’avoir à se reprocher, le gouvernement aurait dû attendre la fin de l’enquête qui situera la responsabilité des uns et des autres dans cette attribution frauduleuse et scandaleuse des logements sociaux. L’annulation et la dissolution de la commission d’attribution restent très insignifiantes pour rétablir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
Ces deux mesures conservatoires devraient être accompagnées par des sanctions administratives et judiciaires. Ce qui n’est visiblement pas à l’ordre du jour avec la mise en place d’une nouvelle commission d’attribution.
Les membres du Conseil national de Transition ont l’occasion d’interpeller le ministre de l’habitat et l’ensemble des membres du gouvernement afin qu’ils donnent des éclaircissements à propos de cette affaire. La justice, en ce qui la concerne, doit se saisir de ce dossier afin de faire toute la lumière sur celui-ci.
Le scandale de l’attribution des logements sociaux renforce les plus sceptiques qui pensent que le Malikura tant vanté et prôné par ses concepteurs n’est qu’une escroquerie à la limite du mirage destiné à infantiliser le peuple malien. Ceux-ci n’ont pas totalement tort avec la gestion calamiteuse de cette improbable affaire par le gouvernement.
Cheick B. CISSE
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